Comme il fallait s’y attendre, c’est une véritable guerre de tranchées que se livrent actuellement les Bruins de Boston et les Sénateurs d’Ottawa, depuis le début de cette série âprement disputée. Ottawa se retrouve présentement en bonne position avec une avance de 2-1 dans la série grâce à deux victoires en prolongation, dont la dernière 4-3.   

Temps et espace réduits au strict minimum et implication physique maximale ne sont que quelques exemples du hockey de séries, là où la moindre erreur risque de faire basculer le momentum. Comme prévu, il s’agit d’une série qui laissera plusieurs séquelles en cours de route.

Du côté des Sénateurs, il y avait de quoi s’inquiéter après les deux premières parties lorsqu’on regardait la colonne des revirements. Ils en avaient commis 22 lors de la deuxième partie de cette série. Ils ont véritablement corrigé le tir, n’en commettant que six lors du match numéro trois.

Nul doute qu’une maturité s’imposait d’elle-même dans le vestiaire de l’équipe quant aux prises de décision sous-pression, mais surtout au niveau de la gestion de la rondelle chez certains attaquants, tant en territoire central qu’en zone offensive.

De l’autre côté, les Bruins de Boston sont animés par un niveau de résilience et de combativité hors du commun. La troupe de Bruce Cassidy, malgré de lourdes pertes au niveau de la brigade défensive, ne lâche pas le morceau facilement et donne du fil à retordre aux Sénateurs. Une hargne qui représente bien l’ADN de cette franchise, qui a perdu un peu son identité dans les dernières années.

Cette détermination est insufflée par un noyau de vétérans qui continuent sans cesse de donner l’exemple aux plus jeunes. Aussi, il faut mentionner la présence bien sentie de David Backes (ancien Blues de Saint Louis) au chapitre de l’implication physique, un aspect qui cadre très bien dans le moule de la formation des Bruins.

Bref, il s’agit d’une série sous le signe des détails, ce qui force les deux équipes à procéder à plusieurs ajustements en cours de route. Ces petits détails font souvent la différence entre la victoire et la défaite. De plus, l’usure et la fatigue seront certainement des aspects à prendre en compte si jamais cette série se rend à la limite.

Guy Boucher et ses joueurs sont conscients de la vulnérabilité des Bruins dans le champ-arrière. Avec les blessures à Torey Krug, Brandon Carlo, Adam McQuaid et Colin Miller, la question demeure : est-ce que le vétéran de plusieurs saisons Zdeno Chara sera en mesure d’absorber autant de minutes soir après soir?

Incident Karlsson-Brassard : dossier clos!

Derick BrassardSamedi après-midi, Craig Anderson a été hésitant et malhabile au niveau de la gestion de la rondelle autour de son but. On sait tous que lorsqu’un gardien est habile avec la rondelle autour de son filet, cela facilite énormément la vie de ses défenseurs, leur enlevant une certaine pression de l’adversaire en échec avant.

À travers le temps, on a remarqué qu’Anderson n’était pas le plus doué au niveau du maniement de la rondelle près de son filet. Or, malheureusement pour les Sénateurs, rien ne laisse présager que leur gardien numéro un a l’intention de changer sa façon de faire.

Cette autre sortie hasardeuse d’Anderson a donné droit à un épisode inquiétant entre le capitaine Erik Karlsson et le Gatinois Derrick Brassard. Même si cela fait maintenant partie du passé, il faut dire que cette prise de bec aurait pu avoir un effet très néfaste dans l’environnement immédiat de la formation ottavienne, et même créer des dommages collatéraux.

Compétiteurs de premier niveau, Karlsson et Brassard auront tout de même eu le mérite d’unir leurs efforts, de se recentrer et de prendre les choses en main pour la suite des choses.

Au final, le duo aura grandement influencé le résultat du match numéro deux. On peut même dire que ce « différend » semble avoir fouetté Brassard, lui qui a été acquis des Rangers de New York dans l’entre-saison notamment en raison de ses succès du passé en séries éliminatoires.

Dans tout cela, la question n’est pas de savoir qui a eu tort ou qui a eu raison. Le geste de Karlsson a été interprété comme un geste de leadership par certains. Or, c’est beaucoup plus la façon et l’endroit choisis qui ont dérangé et interpellé les autres.

Comme quoi dans certaines occasions, il est préférable de gérer ses propres émotions que de se laisser gérer par celles-ci.

Des Rangers de New York décevants ou des Canadiens de Montréal dominants?

Shea WeberEn avance 2-1 dans la série les opposants aux Rangers de New York, il faut admettre que la formation de Claude Julien a disputé tout un match face au MSG dimanche soir.

Habité par des sentiments partagés, le Canadien a offert une performance d’équipe sans bavure. En plein contrôle de la situation, le CH a vu plusieurs joueurs mettre la main à la pâte dans cette victoire de 3-1.

Or, quoi penser des Rangers, qui au-delà du résultat ont tout simplement été décevants au niveau de la performance sportive?

Reconnaissant que cette série est loin d’être terminée et que l’état d’urgence pourrait se faire sentir chez la formation d’Alain Vigneault lors du prochain match, un fait demeure. Les Blue Shirts, désemparés, ont été victimes de 21 revirements dimanche devant leurs propres partisans.

Dire qu’ils étaient à quelques secondes de prendre les commandes 2-0 dans cette série, les Rangers semblent présentement être perturbés et à court de solutions face au style d’échec avant (vitesse) de la Sainte-Flanelle.

Sans un effort collectif et un meilleur engagement de tout un chacun, la formation new-yorkaise pourrait se retrouver en eaux troubles. Certains joueurs se doivent de prendre les choses en main et démontrer du caractère lors du match numéro quatre.

Quand un entraîneur prend la peine publiquement de mentionner que son 4e trio a été le meilleur, le message est on ne peut plus clair envers ceux qui doivent se remuer le popotin avant qu’il ne soit trop tard!

Des gardiens qui brouillent les cartes!

Jake AllenDifficile de passer sous silence les performances des Blues de Saint Louis et des Predators de Nashville depuis le début des séries.

Si chez les Blues on s’inspire de la tenue de Jake Allen devant le filet, avec un pourcentage d’efficacité de 97,4 en trois sorties, il en va de même chez les Predators, avec le rendement de Pekka Rinne 97,9 - auteur de deux jeux blancs à ses deux premières sorties.

Deux formations et deux gardiens de but qui par leur tenue respective injectent un niveau de confiance grandissant au sein de leur formation respective.

Sans vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, la tenue de ces deux cerbères a de quoi fragiliser la confiance et semer le doute dans l’environnement du Wild du Minnesota et des Blackhawks de Chicago.