Après la traversée du désert des dernières années, en raison de cette phase de reconstruction dans laquelle se retrouve l’équipe, le temps est venu de se nourrir d’indicateurs positifs dans le petit univers des Sénateurs d’Ottawa.

 

Au cours des dernières années, les partisans d’Ottawa ont vu leur équipe passer au travers des ventes de feu et une liquidation de leurs meilleurs actifs – on ne les nommera pas, car il y en aurait trop. La priorité était clairement de rajeunir l’effectif et de se garnir d’une banque de choix pour les prochaines années.

 

L’exercice a demandé rigueur, discipline, et une certaine dose de courage dans l’application d’un plan difficile, dans une business qui ne pardonne pas aussi facilement, et surtout dans un marché où rien n’est acquis d’avance. Une réalité qui a inévitablement exigé que l’architecte en place, le directeur général Pierre Dorion, se libère du regard des autres et demeure pleinement centré sur son plan d’action. Soudainement, on commence à voir la lumière au bout du tunnel dans la capitale fédérale.

 

L’édition 2020-2021 des Sénateurs d’Ottawa, dans ce contexte de pandémie hors du commun, ne devrait pas nécessairement se concentrer sur la colonne des victoires et des défaites, et ce, malgré la soif de remporter des matchs. Le succès de cette saison devrait davantage être jugé par la recherche d’une identité, la progression et la performance sportive. D.J. Smith devra trouver le bon équilibre au niveau de l’utilisation des jeunes et des vétérans acquis aux cours des derniers mois.

 

D’ailleurs, certains de ces vétérans devraient ajouter un brin d’énergie et de jeu physique chez les Sens. Entourés d’une bande de jeunes loups, qui dans la génération des athlètes d’aujourd’hui ne demandent pas mieux que de vouloir devancer les échéanciers par leur audace et esprit de compétition, les vétérans seront tentés d’en donner davantage à leur entraineur.

 

Lors des prochains jours, Smith et Dorion devront prendre plusieurs décisions difficiles. Une réalité qui forcera l’organisation à jeter un regard beaucoup plus large que le court terme seulement.

Tim Stützle

À moins de grande surprise, Josh Norris et Tim Stutzle devraient tous les deux se greffer à l’édition actuelle des Sénateurs. Smith aura la responsabilité de leur trouver la bonne chaise, tout en respectant le profil de ces jeunes hockeyeurs.

 

Il faudra bien les encadrer et surtout accepter les essais-erreurs dans ce processus d’apprentissage, question de ne pas dénaturer ces recrues, et toujours garder en tête la raison pour laquelle ils ont été sélectionnés par l’organisation.

 

Smith devra aussi tracer la ligne entre l’acceptable et l’inacceptable dans le développement de certains de ces jeunes. Cela fera partie de la recette à succès pour les années futures, mais aussi pour l’encadrement de certains jeunes vétérans, qui auront éventuellement la responsabilité d’agir comme chef de fil, notamment Brady Tkachuk et Thomas Chabot.

 

L’adversité de la division canadienne 

Auston Matthews

 

Si on regarde ça d’un point de vue extérieur, on se dit que le niveau de compétition au sein de la division canadienne devrait être des plus relevés. La maturité et l’expérience acquises par certaines de ces équipes au cours des deux dernières saisons pourraient servir de références pour l’édition actuelle des Sénateurs par rapport à ce qui les attend au cours des prochaines années.

 

Le calendrier de 56 matchs cette saison fait en sorte que contrairement à d’habitude, la prochaine saison aura davantage l’allure d’un sprint que d’un marathon. Le calendrier condensé laissera très peu de place à la récupération et à des entrainements de qualité. Le défi s’annonce des plus intéressants pour les Sénateurs, une formation que très peu d’observateurs, pour ne pas dire aucun, voient se classer en séries éliminatoires.

 

Canadiens de Montréal : De grandes ambitions, et avec raison! 

 

Un vent de positivisme souffle de plus en plus dans l’environnement de la Sainte-Flanelle actuellement, et avec raison, pour un ensemble de facteurs. Les discours du directeur général, Marc Bergevin, et de l’entraineur-chef, Claude Julien, sur les ambitions de l’équipe pour la prochaine saison nous portent à croire que les deux hommes voient les choses en grand pour le Canadien.

 

Sans rien apprendre à personne, Julien dirigera une formation à son image, soit une formation avec beaucoup de profondeur – un élément non négligeable – de caractère et de leadership.

Claude Julien et Marc Bergevin

L’édition actuelle du CH a adopté une position bien précise suite aux séries de l’année dernière. On a fait le choix de vouloir passer à un autre niveau à vitesse grand V, sans nécessairement hypothéquer le futur organisationnel.

 

Pour certains, le fait que le Canadien débutera la saison loin de son domicile, avec six parties consécutives sur la route, représente un certain désavantage ou handicap. Cette situation pourrait aussi servir d’opportunité à Claude Julien et sa troupe de saisir ce moment pour créer une certaine chimie.

 

Cet aspect sera d’autant plus important cette année, en raison de l’arrivée de plusieurs nouveaux éléments au sein de l’organisation, mais également en raison du calendrier écourté. Cela ne laisse pas grand temps aux expériences et à l’adaptation.

 

Le défi s’annonce intéressant et de taille pour Julien et ses hommes. Avec les nombreuses acquisitions des Bergevin au cours de la saison morte, certains joueurs pourraient se sentir bousculés par la compétition à l’interne qui est en train de s’installer.

 

Pour ceux qui aiment ce type d’environnement et qui carburent à la compétition, cela ne représente pas nécessairement un problème. Par contre, pour certains autres, le contexte actuel pourrait s’annoncer un peu plus difficile. Rien n’est acquis au niveau du rôle et des responsabilités, et encore moins au niveau du temps d’utilisation. Le tout ira au mérite et à la présence de résultats.

 

Entretemps, le message à l’interne est limpide. Les actions posées au cours des derniers mois par le directeur général ne laissent aucune place à l’interprétation sur les ambitions de la prochaine saison.

 

Bref, le CH a tous les outils nécessaires pour se qualifier en séries. Reste à savoir si la logique sera respectée, car après tout, dans le sport, la logique n’est pas toujours synonyme de vérité.