SAINT-LOUIS - Deux séries de sept matchs qu'ils ont pourtant gagnées pourraient avoir coûté aux Blues de Saint Louis une place en finale de la Coupe Stanley. Ainsi, ils devront donc se contenter d'une première participation à la finale de l'Association Ouest depuis 2001.

En première ronde, les Blues ont eu de la difficulté à se défaire des Blackhawks de Chicago, les champions en titre, après avoir pris une avance de 3-1 dans la série. Ils ont ensuite raté une chance d'éliminer les Stars de Dallas, perdant la sixième rencontre de la série devant leurs partisans.

Et le fait de jouer à domicile ne s'est jamais avéré un avantage pour une équipe qui n'a encore jamais gagné la coupe Stanley, et dont la dernière participation à la finale remonte à 1970.

« Si vous devez vous arrêter sur un élément, c'est notre incapacité à mettre fin aux deux premières séries et à profiter du genre de repos qu'ont eu les Sharks après avoir éliminé les Kings de Los Angeles si rapidement, a analysé l'entraîneur-chef Ken Hitchcock après le revers décisif de ses joueurs, 5-2 mercredi soir à San Jose. »

« Ç'a fini par nous causer beaucoup de tort dans cette série », a ajouté Hitchcock.

Dans une tentative pour fouetter ses troupes, Hitchcock, par deux fois, a changé de gardien de but. La manoeuvre a fonctionné lors du quatrième match où les Blues ont affiché un regain de vie. Le reste de la série, ils ont été incapables de générer quoi que ce soit à l'attaque, subissant même deux défaites consécutives par blanchissage.

Face aux Sharks, ils ont inscrit seulement 13 buts, dont six lors du quatrième affrontement.

« Nous ne voulons rien enlever à cette équipe, a noté le capitaine des Blues, David Backes. Mais lorsque nous pratiquons notre style et que nous jouons comme nous en sommes capables, pour la totalité d'un match, nous pouvons en donner plein les bras à nos adversaires. »

Toutefois, les Blues n'ont jamais atteint ce niveau, peut-être à cause de la fatigue. Aussi, ils ont dû se contenter d'un dossier de 4-6 au Scottrade Center, même s'ils ont joué devant des salles combles et des spectateurs bruyants.

« Nous avons travaillé avec beaucoup d'ardeur en saison régulière pour bénéficier de l'avantage de la glace; finalement, nous avons été meilleurs à l'étranger », a fait remarquer l'attaquant Troy Brouwer.

Des priorités

Âgé de 32 ans, Brouwer, un ancien des Capitals de Washington acquis en retour de T.J. Oshie, a rendu de précieux services aux Blues. Après un solide rendement en saison régulière, Brouwer a ouvert les yeux de bon nombre d'observateurs avec ses performances pendant les séries éliminatoires.

« J'espère que nous pourrons garder ce groupe intact parce que je pense que nous avons une très belle opportunité. J'ai adoré jouer avec ces gars-là », a admis Brouwer.

L'un d'eux est Backes qui, à 32 ans, est susceptible de devenir joueur autonome sans compensation. Le capitaine des Blues a montré l'exemple en connaissant, et de loin, les meilleures séries éliminatoires de sa carrière. Backes a marqué sept buts, égalant le total obtenu lors de ses cinq expériences passées en matchs éliminatoires.

Mais si Backes est parvenu à se mettre en évidence, Vladimir Tarasenko s'est fait très silencieux face aux Sharks... jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard. Il a obtenu ses deux premiers buts - et ses deux premiers points - de la série vers la fin de la troisième période alors que son équipe accusait un recul de quatre buts. Par moments, il semblait se laisser glisser sur la patinoire, peut-être par frustration devant toute l'attention que lui ont porté les défenseurs des Sharks.

Les Blues auront aussi à décider comment ils comptent utiliser Brian Elliott et Jake Allen, deux gardiens qui ont partagé le travail pendant la saison régulière et qui sont suffisamment talentueux pour devenir des numéros un. S'ils sont tous deux de retour, Elliott et Allen évolueront derrière une brigade défensive dont certains membres sont jeunes, ce qui a paru face aux Sharks. Colton Parayko et, à moindre échelle, Joel Edmundson en ont donné beaucoup à Hitchcock et l'expérience acquise lors des séries leur sera sans doute fort utile.

Et il reste l'entraîneur-chef. Hitchcock devra signer un nouveau contrat, lui qui avait paraphé une entente d'une saison l'été dernier. Il a mené les Blues à une récolte de 107 points, le troisième meilleur rendement dans la LNH, malgré de nombreuses blessures à des joueurs-clé.

Après la finale, Hitchcock a déclaré qu'il allait attendre quelques jours avant de rencontrer les dirigeants de l'équipe.