AVANT MATCH NO 4 BRUINS C. BLUES

Les Bruins de Boston ne sont qu’à deux victoires de soulever la coupe Stanley et c’est grandement attribuable à leur efficacité sur l’avantage numérique.

Ronde après ronde, les adversaires de Boston ne semblent pas être en mesure de contrecarrer l’attaque à cinq de la troupe de Bruce Cassidy et c’est maintenant au tour des Blues d’en faire les frais.

La troisième partie de la finale est probante à cet égard, alors que les Bruins ont inscrit quatre buts avec l’avantage d’un homme, et ce, en autant d’occasions. C’est ainsi que Boston a infligé une raclée de 7 à 2 à son adversaire lors de la dernière rencontre.

Si les Blues souhaitent l’emporter, ils devront faire preuve de discipline, car éviter le banc de punition semble être le seul moyen d’enrayer l’attaque massive des Bruins.

La bataille des unités spéciales fait la différence

À forces égales, les Blues ont beaucoup mieux exploité la zone payante, soit l’enclave, que ne l’ont fait les Bruins depuis le début de la finale.

Plus précisément, Saint Louis a complété davantage de passes dans l’enclave, action qui force le gardien de but à effectuer un déplacement latéral explosif pour suivre le mouvement du disque. Saint Louis a également cadré davantage de tirs depuis l’enclave, cette différence étant particulièrement marquée quant au nombre de lancers provenant du bas de l’enclave.

En avantage numérique, l’histoire est tout autre alors que c’est Boston qui complète davantage de passes dans l’enclave et qui décoche plus de tirs depuis ce même emplacement. Il en résulte que les Bruins ont inscrit six buts avec l’avantage d’un homme depuis le début de la finale, comparativement à un seul pour les Blues.

Le rendement diamétralement opposé de ces deux clubs sur les unités spéciales est véritablement ce qui fait la différence au cours de cette finale.

Rask et Binnington

Il serait facile de pointer du doigt Jordan Binnington pour les insuccès des siens. Malgré tout, le jeune cerbère présente un meilleur pourcentage d’arrêts à égalité numérique que son vis-à-vis Tuukka Rask depuis le début de la finale.

Lorsque son équipe se retrouve avec un homme au cachot, le pourcentage d’arrêts de Binnington chute drastiquement de 91,8 % à 73,7 %. À titre de comparaison, le taux d’efficacité du gardien moyen lors des présentes séries passe de 92,2 % à 86,2 % en ces mêmes circonstances.

Alors faut-il blâmer Binnington pour les insuccès de son club en infériorité numérique? Oui et non.

D’abord, les Blues sont beaucoup trop indisciplinés, ayant offert douze avantages numériques aux Bruins en à peine trois rencontres, face à un avantage numérique létal. Ensuite, l’attaque massive de Boston ne donne pas seulement des maux de tête à Binnington, alors que les autres portiers en ont également pris pour leur rhume lors des rondes précédentes.

Cependant, ce qui est véritablement inquiétant dans le cas de Binnington, c’est que les Bruins semblent avoir décelé une faille dans son jeu.

ContentId(3.1323821):Coupe Stanley : l'indiscipline fait encore mal aux Blues
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En effet, Boston a inscrit cinq de ses six buts sur l’avantage numérique depuis le haut de l’enclave et la gauche du gardien. Il en résulte que Binnington n’a contré que 43% des tirs qu’il a reçus depuis cet emplacement en infériorité numérique depuis le début de cette finale, ce qui a de quoi faire sourciller.

Pourtant, le taux d’efficacité du gardien moyen de la LNH face aux tirs provenant du haut de l’enclave ne chute pas réellement en désavantage numérique, alors que celui-ci accordera plutôt davantage de buts depuis le bas de l’enclave.

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Ainsi, il semble que Jordan Binnington perde ses moyens lorsqu’il fait face à un tir décoché depuis sa gauche et le haut de l’enclave par l’attaque à cinq des Bruins.

Parallèlement, Tuukka Rask se hisse présentement parmi les anomalies statistiques alors qu’il affiche un meilleur taux d’efficacité en infériorité numérique qu’à forces égales. Ce rendement est d’autant plus frappant que son confrère connait indiscutablement des difficultés en ces circonstances.

En somme, la principale arme des Bruins est leur attaque à cinq et la meilleure stratégie que les Blues peuvent adopter pour freiner celle-ci, c’est d’éviter le banc des pénalités, surtout que leur gardien semble présentement figé sur certains tirs. Même qu’à forces égales, Saint-Louis performe mieux que Boston et aurait donc avantage à combattre sur ce front.

Boston démontre l’importance de compter sur une attaque massive dévastatrice, alors que cette facette du jeu pourrait très bien leur permettre de remporter les grands honneurs. Plusieurs formations, dont le Canadien de Montréal qui a vu son avantage numérique se classer au 31e rang du circuit, devraient prendre des notes à cet égard et tenter de recopier ce modèle.