Pas plus tard qu’au mois d’octobre, j’écrivais que les bagarres faisaient partie du hockey et qu’elles n’étaient pas sur le point de disparaître. Beaucoup de choses ont été dites dans les dernières semaines sur le sujet, mais je pense qu’il faut continuer d’en parler si l’on veut que ça change.

J’ai eu la chance de visionner le documentaire Bagarreurs inc. cette semaine et bien que j’avais commencé à changer mon fusil d‘épaule, je vais vous avouer qu'à la suite des faits exposés il m’est impossible de défendre de façon cohérente la présence des combats dans le hockey.

Nécessaire… vraiment?

À une époque pas si lointaine, la bagarre servait à garder tout le monde « honnête » sur la patinoire. Les joueurs d’utilité qui faisaient un peu trop sentir leur présence, notamment en frappant trop souvent un joueur vedette, avaient à répondre de leurs actions. Dave Semenko s’assurait que Wayne Gretzky puisse remplir le filet sans s’inquiéter du reste.

L’arbitrage de l’époque était aussi beaucoup plus permissif. La culture du laisser jouer était beaucoup plus présente. Il est aussi vrai qu’un bon combat faisait baisser la tension et arrivait souvent à point lors d’un match, tel un bouton reset.

Mais aujourd’hui, la game a évolué et plusieurs facteurs me laissent croire qu’un jour la bagarre au hockey sera illégale.

Le premier facteur est la technologie. La télédiffusion des matchs aujourd’hui est d’une qualité inégalée. La clarté de l’image en HD, les multiples angles de caméras, les zooms et les super ralentis permettent aux responsables des opérations hockey de la LNH d’analyser chaque faits et gestes et de réprimander au besoin. Il est vrai que les suspensions sont la clé, mais un gros travail de prévention et d’éducation est aussi fait.

L’arbitrage a aussi beaucoup évolué. Il y a eu d’abord le système à deux arbitres qui a considérablement contribué à la diminution des gestes illégaux derrière le jeu. L’arbitre qui était seul à officier un match auparavant n’avait pas de yeux derrière la tête et certains joueurs en profitaient pour prendre certaines libertés. La paire de yeux supplémentaire oblige les joueurs à se garder une petite gêne. Il y a eu aussi le changement de culture de 2004 qui a considérablement augmenté la vitesse du jeu, chassant par le fait même beaucoup de joueurs qui ne faisaient que se battre.

Bien que certains seront toujours insatisfaits de la façon dont les hommes rayés arbitrent une partie, le fait est qu’un arbitre de la LNH doit être en mesure de justifier chaque action lors du match et qu’aujourd’hui il est en mesure de mieux contrôler l’environnement dans lequel les joueurs évoluent.

Les règles se resserrent

Au fil des années, plusieurs règles de jeu ont été ajoutées afin de dissuader les joueurs à se battre. Le règlement des bagarres fait six pages dans le livre des règlements et sept pages dans le livre des situations (casebook). La règle de l’instigateur est probablement la plus dissuasive de toutes, parce qu’elle punit à la fois l’équipe en plus de chasser le joueur fautif. Cette saison, la ligue a ajouté la règle des « casques » afin de protéger les joueurs, mais nous avons vu que les joueurs ont tenté de la contourner.

Bien que des efforts sont faits de part et d’autre, l’imposition d’une inconduite de partie après une bagarre me semble la meilleure solution pour le futur, mais je suis aussi d’avis que la ligue et l’Association des joueurs tenteront d’autres règles avant d’en arriver à cette solution. Cependant, la poursuite d’anciens joueurs déposée la semaine dernière pourrait accélérer le processus.

En bon père de famille

Je ne suis pas hypocrite et je ne renie pas le passé, mais nous sommes beaucoup mieux renseignés sur les conséquences des coups à la tête sur le cerveau. Les révélations du neurochirurgien dans le documentaire Bagarreurs inc. sont inquiétantes. Je suis papa de trois enfants et jamais je ne laisserai mon garçon hypothéquer son avenir pour une question de testostérone!

Jackson à Sotchi

Félicitation à l’arbitre montréalais Dave Jackson pour sa sélection aux Jeux de Sotchi. Il sera accompagné des arbitres Mike Leggo, Brad Meir, Tim Peel, Kevin Pollock, Kelly Sutherland, Ian Walsh et des juges de lignes Derek Amell, Lonnie Camero, Greg Devorski, Brad Kovachik, Andy McElman et Mark Wheeler.

But refusé à Toronto

Le but refusé à Dion Phaneuf

Samedi soir, l’arbitre Chris Rooney a rendu la bonne décision en refusant un but à Dion Phaneuf parce que James van Riemsdyk se trouvait dans l’enceinte réservée au gardien de but. Carey Price a mentionné en entrevue d’après-partie qu’il était normal qu’un joueur lui obstrue la vue avant de dire qu’il y avait eu contact. Petite nuance, il ne doit pas nécessairement avoir contact avec le gardien pour refuser un but. Dans ce cas-ci, si le joueur des Leafs bien campé dans l’enceinte n’avait pas touché à Price, mais l’avait empêché de bien voir la rondelle, le but aurait quand même été refusé. Pour les arbitres de salon qui crient le manque de constance dans ce genre d’infractions, des joueurs en mouvement qui arrivent au filet avec vitesse compliquent parfois le travail de l’arbitre. A-t-il été poussé? A-t-il tenté d’éviter le gardien? Dans le cas où un joueur est statique et qu’il est seul avec le gardien, ça facilite le travail.

Meilleur sur patins!!!!

En fin de semaine j’ai participé à un évènement promotionnel dans le cadre du tournoi des cœurs de curling qui se déroulera à Montréal au début février. C’était la première fois de ma vie que jouait au curling et je vais vous avouer que j’aurais bien aimé avoir mes patins dans les pieds. Pas du tout facile comme sport et le lendemain je le sentais dans le bas du dos et dans les cuisses.