MONTREAL - Il est fréquent de voir un directeur général nouvellement en poste choisir son propre entraîneur. C'est ce qui va arriver à Toronto et peut-être même à Vancouver. Ray Shero, lui, a résisté à la tentation même s'il ne connaissait pas Michel Therrien.

"David Poile, mon ancien patron à Nashville, m'a donné un jour un excellent conseil. Il m'a dit qu'un nouveau directeur général ne doit pas nécessairement congédier l'entraîneur en place simplement parce qu'il ne le connaît pas.

"À son arrivée à Washington, Poile ne savait rien de Bryan Murray, a poursuivi Shero lors d'un appel-conférence depuis Pittsburgh. "Mais il l'a maintenu en poste et les deux hommes ont eu une association qui a duré sept ou huit ans."

Le directeur général des Penguins peut se féliciter aujourd'hui d'avoir misé sur Therrien même si plusieurs observateurs étaient prêts à parier sur la date de son congédiement. Shero a été nommé "dg" des Penguins en mai 2006, soit quelques mois après l'arrivée de Therrien à Pittsburgh.

"Je savais que Michel avait une certaine réputation dans le junior et dans la Ligue américaine. Mais je ne le connaissais pas, rappelle Shero. Depuis, j'ai appris à le connaître. J'apprécie surtout sa loyauté et son engagement envers les joueurs et les gens qui l'entourent. C'est aussi quelqu'un de très organisé."

Selon Shero, Therrien a profité de son passage à Montréal malgré son éventuel congédiement.

"Ce fut pour lui une très bonne expérience, dit-il. Il s'est retrouvé à un jeune âge plongé dans un environnement où la pression était très forte. Curieusement, il a été congédié par André Savard qui est aujourd'hui son adjoint à Pittsburgh."

Therrien s'est ensuite retrouvé à Wilkes-Barre/Scranton, le club-école des Penguins dans la Ligue américaine.

"Michel a su faire un pas en arrière pour mieux sauter. Aujourd'hui, on peut dire qu'il a bouclé la boucle", fait valoir Shero dont l'équipe va affronter les Red Wings de Detroit en finale de la Coupe Stanley.

Fred Shero

Shero, 45 ans, est le fils de Fred Shero, l'ancien entraîneur des Flyers de Philadelphie, vainqueurs de la coupe en 1974 et 1975. Le présent parcours des Penguins lui rappelle ce qu'il a vécu il y a plus de 30 ans, lorsque son père dirigeait les Flyers.

"J'avais une douzaine d'années et mon père me permettait d'assister aux entraînements, d'aller dans la chambre des joueurs et le bureau des entraîneurs. J'ai beaucoup appris à l'époque en étant simplement dans l'entourage de l'équipe. Non seulement mon père était-il l'entraîneur, mais Pat Quinn et Terry Crisp étaient ses adjoint et Jacques Plante, le responsable des gardiens. Je suis convaincu que ces années m'aident aujourd'hui dans mon travail.

"Ma mère (Mariette Gélinas) a aussi eu une grande influence, ajoute Shero. J'ai hérité de sa personnalité. Elle est très extrovertie."

Shero a deux fils, Christopher et Kyle, qui ont 12 et 10 ans.

"J'avais leur âge à l'époque des Flyers. Je suis convaincu qu'ils vivent une belle expérience."