TAMPA BAY - Steven Stamkos avait 14 ans lorsque Dave Andreychuk a soulevé la coupe Stanley avant de la passer à Vincent Lecavalier, Martin St-Louis, Brad Richards et aux autres joueurs du Lightning de Tampa Bay.

Deux ans plus tard, Stamkos faisait le saut dans les rangs juniors à Sarnia, en Ontario. Des saisons de 92 points (42 buts) et 105 points (58 buts) l’ont rapidement catapulté dans la LNH alors que le Lightning de Tampa Bay en a fait le tout premier choix de la cuvée 2008.

Sept ans, 276 buts et 498 points – récoltés en 492 matchs de saison régulière – plus tard, en plus de deux trophées Maurice-Richard, le voilà qu’il est le capitaine et fer de lance du Lightning. Et c’est lui qui soulèvera la coupe Stanley à bout de bras avant de la passer à ses coéquipiers si son équipe arrive à remporter quatre victoires avant son rival Jonathan Toews et les Blackhawks de Chicago.

Un défi imposant. Un défi enivrant qui fait d’ailleurs perdre un brin ou deux de sommeil au capitaine du Lightning.

« Mes siestes d’avant-match sont précieuses. Mais je dois admettre qu’elles sont perturbées depuis le début des séries par ces images de la coupe Stanley brandie à bout de bras par tous les capitaines qui sont passés par là. C’est ma première chance de participer à une Coupe Stanley. Je ne veux pas la rater, car on ne sait jamais quand on aura la chance de revenir en grande finale. Je tiens à cette coupe. Ceux qui me connaissent savent à quel point je veux la gagner et à quel point je suis prêt à tout pour y arriver. Au lieu d’avoir à faire cette sieste, j’aurais parfois envie de prendre un bon déjeuner et de tout de suite passer au match. Il y aurait moins de distractions », a candidement reconnu Stamkos lors de la grande rencontre avec les médias lundi au Amalie Arena.

Steven Stamkos est non seulement la figure de proue du Lightning à Tampa Bay, il est une figure de proue du sport professionnel point.

Lorsque vous sautez à bord des navettes qui convergent vers le terminal principal de l’aéroport de Tampa, c’est la voix de Steven Stamkos qui vous souhaite la bienvenue dans sa ville d’adoption.

Le Tampa Tribune consacrait la une de son cahier des sports au capitaine de Lightning ce matin. Sa photo couvrant les trois-quarts de la première page était coiffée du titre : « His Team, His Time » qu’on peut traduire librement par son club, son moment pour briller.

Dominant contre les Hawks

S’il parvient à trouver le sommeil mercredi après-midi et qu’il se présente reposé et en pleine possession de ses moyens pour amorcer le premier match de la grande finale, Steven Stamkos pourrait bien faire perdre un brin de sommeil aux Blackhawks.

Car non seulement Stamkos est redevenu le poison offensif qu’il a toujours été – il revendique 7 buts et 15 points en 20 matchs de séries après avoir été limité à trois mentions à ses huit premières parties – mais le capitaine du Lightning revendique 11 buts et 17 points en neuf duels face aux Hawks.

C’est énorme!

Stamkos ne gagnera pas le match de ce soir à lui seul. En fait, il le pourrait tant il est talentueux et explosif. Mais il ne gagnera certainement pas la série finale à lui seul. Il aura besoin de la complicité de ses compagnons de trio Alex Killorn et Valtteri Filppula, des triplés – Palat-Johnson-Kucherov – des trios de soutien menés par Brenden Morrow, l’aîné du Lightning, d’une défense gravitant autour de Victor Hedman et Anton Stralman et bien sûr du gardien géant Ben Bishop.

Implication inconditionnelle

Ce dont Stamkos et le Lightning auront surtout besoin pour gagner sera l’implication totale de tous les joueurs. Une implication inconditionnelle. Une implication à l’image de celle offerte par leur capitaine depuis le début des séries.

« J’ai connu ma part de succès depuis que je suis dans la Ligue, mais tous les grands joueurs qui ont marqué la Ligue ont connu des succès en séries. Comme tout joueur de hockey, je veux être reconnu comme un gagnant. Comme un champion. Pour y arriver, tu dois gagner en séries. Tu dois gagner la coupe Stanley. Pour y arriver, tu dois être prêt à faire tous les sacrifices nécessaires. Tu dois accorder de l’importance à tous les détails », expliquait Stamkos qui est passé des paroles aux actes depuis le début des séries.

Même s’il n’arrivait pas à marquer en première ronde et au début de la série opposant le Lightning au Canadien en deuxième ronde, le capitaine du Lightning s’impliquait de plusieurs autres façons. Il a accepté de passer du centre, qui est sa position naturelle, à l’aile pour mousser la production offensive de son trio. Les résultats sont venus comme en témoignent ses 7 buts et 14 points récoltés à ses 13 derniers matchs.

Mercredi matin, pendant que plusieurs des joueurs du Lightning ont opté pour une partie de soccer sous les gradins du Amalie Arena, Stamkos a chaussé les patins et s’est rendu sur la patinoire pour prendre part à l’entraînement facultatif mené par l’entraîneur adjoint Rick Bowness.

À son retour au vestiaire, il est revenu sur l’importance qu’il accordait à sa quête d’une première coupe Stanley. Une quête partagée dans le vestiaire du Lightning.

« Je ne suis pas le seul à vouloir soulever la coupe, à vouloir être reconnu comme un champion. Cette quête est partagée par l’ensemble de mes coéquipiers », a souligné le capitaine de cette jeune équipe.

Expérience acquise

Plus jeune club de la LNH, le Lightning compte un seul gagnant de la coupe Stanley : Valtteri Filppula qui l’a soulevé avec les Red Wings de Detroit en 2008. Cinq autres joueurs ont atteint la finale : Brenden Morrow avec les Stars de Dallas à son année recrue en 2000; Braydon Coburn et Matt Carle avec les Flyers de Philadelphie en 2010; Anton Stralman et Brian Boyle avec les Rangers l’an dernier

Ce manque d’expérience en séries et principalement en finale de la coupe Stanley représente un net désavantage pour le Lightning par rapport à l’expérience des Blackhawks. Un désavantage que Steven Stamkos s’assurait de nuancer à l’aube du premier match.

« C’est évident qu’ils ont de l’expérience et qu’ils ont accompli de grandes choses en séries au fil des dernières années. Leurs deux coupes Stanley le confirment. Mais lorsque les Hawks ont gagné leur première coupe – en 2010 – ils étaient dans la même situation où nous nous trouvons ce matin. Ils n’avaient pas d’expérience en finale. Ça ne les a pas empêchés de gagner. Nous avons acquis beaucoup d’expérience lors des trois premières rondes. Nous avons fait face à différentes situations. Des situations parfois difficiles et nous avons pris les moyens pour gagner. Je m’attends au même genre d’implication de notre port. Nous allons jouer dès ce soir comme s’il s’agissait d’un match sept. Nous allons tout donner parce que c’est le genre d’équipe que nous formons et parce qu’on ne peut prédire quand nous aurons une autre chance de nous retrouver en finale », a conclu Steven Stamkos.

À l’aube de ce premier duel face aux Hawks, Jon Cooper, Steven Stamkos et le Lightning au grand complet pourront s’inspirer de la première partie de la finale de l’Est. Une partie que les Rangers ont gagnée 2-1 au Amalie Arena. « Nous nous sommes présentés pour disputer un bon match de hockey lors de cette partie alors que les Rangers s’étaient présentés pour gagner. C’est cette mentalité que nous devrons afficher ce soir », a indiqué l’entraîneur-chef Jon Cooper.

Meilleure formation de la LNH à domicile en saison régulière, le Lightning a connu sa part d’ennuis en séries au Amalie Arena. Non seulement a-t-il maintenu une fiche de ,500 (5 victoires, 5 revers) mais il a concédé six buts de plus (33) qu’il n’en a marqués (27). À titre de comparaison, les Hawks n’ont concédé que 19 buts en huit matchs disputés au United Center.

Comme quoi le Lightning devra tout faire pour garder l’avantage de la patinoire.

Quelques chiffres en terminant.

Le Lightning affiche un dossier de 6-0-1 lors des sept derniers duels l’opposant aux Hawks…

Le Lightning présente un dossier parfait de 9-0 depuis le début des séries lorsqu’il enfile le premier but de la rencontre. Il est aussi parfait (8-0) lorsqu’il mène après deux périodes…

Les Hawks n’ont perdu qu’une fois en séries (9-1) lorsqu’ils enfilent le premier but d’une partie. Ils sont 7-0 en séries lorsqu’ils mènent après 40 minutes et sont toujours la seule formation de la LNH à ne pas encore avoir subi la défaite dans un match – saison régulière et séries – qu’il domine après deux périodes. Ils affichent 32 victoires de suite…

La partie débute à 20 h 13.

Bon match!