De passage à l'Antichambre à RDS, Sylvain Lefebvre et Claude Lapointe ont relaté leur passage au sein des Nordiques de Québec avant la vente et le déménagement de la concession vers Denver en 1995.

Le début de la dernière saison des Nordiques avait été marqué par un lock-out qui n'a pas accouché d'un plafond salarial qui aurait pu permettre à la franchise de survivre et prospérer dans la Vieille Capitale. Le conflit de travail s'est réglé le 13 janvier et moins de cinq mois plus tard, les Nordiques mettaient les voiles sur le Colorado.

Contrairement à un échange de joueurs, c'est une équipe complète qui a été échangée et Lefebvre et Lapointe, n'ont rien oublié de ce qu'ils ont vécu il y a deux décennies. Ils admettent aujourd'hui que les nouveaux propriétaires avaient tout fait à l'époque pour les rendre à l'aise.

Les joueurs des Nordiques avaient été invités à se rendre à Denver afin de faciliter la transition. « Ils avaient planifié des rencontres avec des banquiers et des agents immobiliers pour s'assurer que tout se passe bien. On a eu de l'aide et nous avons été bien reçus. Certains gars souhaitaient emménager près les uns des autres. Je pense que la transition a été plus facile avec le transfert de l'équipe que lors d'un échange individuel durant la saison. »

Le transfert du club est le résultat de l'échec de Marcel Aubut d'obtenir les fonds nécessaires pour construire un nouvel aréna. L'équipe estimait qu'un nouvel amphithéâtre aurait fait la différence et assuré la pérennité de la concession à Québec. Une réponse à laquelle personne ne peut répondre. « Nous ne saurons jamais si l'avenir de l'équipe aurait été assuré, a dit Lapointe. C'était dommage pour les gens qui ont perdu leur emploi et ceux qui ont perdu leurs entreprises, mais comme joueur de hockey, que nous soyons à Québec ou ailleurs, il fallait livrer la marchandise. C'était de cette façon que je voyais les choses. »

Pour certain, ce transfert a été un cadeau ciel pour les amateurs de hockey de Denver, qui ont savouré la coupe Stanley dès leur première année.

Une rivalité unique entre Montréal et Québec

La rivalité entre le Canadien et les Nordiques ne se vivaient pas que chez les médias des deux villes. Cette rivalité était bien vivante dans les deux vestiaires. « L'intensité des séries forte. On attendait les matchs de saison avec impatience. On n'avait pas besoin de se motiver, » a déclaré Lefebvre, qui a ajouté que les joueurs avaient du mal à se concentrer sur les autres parties dans l'attente d'un match contre le Canadien. »

« Il fallait avoir la tête haute, a dit Lapointe. Ça frappait pour faire mal. Lyle Odelein était assez cochon chez le Canadien. »