Le plus faible groupe de joueurs admissibles pour la première fois depuis des décennies laisse les portes du Temple de la renommée bien ouvertes pour plusieurs joueurs qui attendent impatiemment l'appel.

Eric Lindros l'attend depuis six ans, Mark Recchi depuis trois ans, Dave Andreychuk depuis huit et Sergei Makarov depuis 16 ans. Ce pourrait bien être leur année alors que le comité de sélection sélectionnera les intronisés de 2016, lundi.

Le gardien Miikka Kiprusoff, le défenseur Roman Hamrlik et les attaquants Milan Hejduk et Vaclav Prospal sont les têtes d'affiche du groupe de joueurs admissibles pour la première fois.

Le cas de Lindros est le plus controversé parce qu'il était l'un des joueurs les plus dominants au monde alors qu'il s'alignait avec les Flyers de Philadelphie durant les années 1990, mais il a vu sa carrière être écourtée en raison des blessures.

Lindros a remporté le trophée Hart en tant que joueur le plus utile de la LNH en 1995, a mené les Flyers jusqu'à la finale de la coupe Stanley en 1997 et a maintenu une moyenne supérieure à un point par match en saison régulière et en séries.

Les commotions cérébrales et d'autres blessures l'ont limité à 760 matchs de saison régulière. C'est donc dire que ses 372 buts, 493 aides et 865 points ne sautent pas nécessairement aux yeux. Mais le mélange d'habiletés, de production et de jeu physique qu'offrait Lindros est unique dans l'histoire de la Ligue.

Cela complique les choses.

« C'est une situation difficile parce qu'il aurait dû être l'un des meilleurs joueurs de tous les temps, a déclaré son ancien coéquipier, Rod Brind'Amour. Les blessures l'ont en quelque sorte ralenti et ont mis un terme à sa carrière. Je comprends le débat là-dessus, c'est certain. »

Chaque joueur ayant été élu joueur par excellence depuis 1945 est déjà au Temple de la renommée, sauf Lindros. Le comité de 18 membres accorde beaucoup d'importance aux victoires et à la longévité, mais Pavel Bure et Cam Neely ont été intronisés alors qu'ils ont amassé moins de points et qu'ils ont disputé moins de matchs que Lindros. Aucun d'entre eux n'a son nom sur la coupe Stanley.

Lindros n'a rien fait pour s'attirer la sympathie des dirigeants du hockey lorsqu'il a refusé de s'entendre avec l'équipe junior qui l'avait repêché avant de faire le même coup aux Nordiques de Québec, lorsqu'ils l'ont sélectionné au premier échelon lors du repêchage de 1991.

Dans une transaction monstre qui incluait notamment Peter Forsberg, les Nordiques l'ont échangé aux Flyers. Il a dû endurer des moments difficiles à l'extérieur de la patinoire, surtout en raison de sa relation glaciale avec le directeur général des Flyers, Bobby Clarke, qui a eu des démêlées avec les parents de Lindros, et qui lui a retiré son titre de capitaine.

Clarke est désormais sur le comité de sélection et s'oppose fermement à l'intronisation de Lindros.

Ron Hextall, qui faisait également partie de la transaction et qui était le gardien des Flyers lorsqu'ils ont atteint la finale en 1997, a fait valoir que Lindros aurait eu deux bagues de la coupe Stanley - comme Forsberg - s'il avait fait partie de l'équipe qui a déménagé de Québec au Colorado.

Alors que Teemu Selanne et Daniel Alfredsson seront admissibles en 2017 et que des groupes bien garnis se pointent à l'horizon, il s'agit probablement de la meilleure occasion pour Lindros de faire son entrée au Temple. Un autre candidat potentiel dans la catégorie des bâtisseurs est Pat Quinn, qui a été l'entraîneur de Lindros et qui a mené le Canada à la médaille d'or lors des Jeux olympiques de 2002.