MONTRÉAL – Même depuis la perte d’Evgeni Malkin, les Penguins de Pittsburgh constituent l’une des équipes de l’heure de la Ligue nationale de hockey et ils seront à surveiller d’ici la conclusion du calendrier régulier.

Bien sûr, Sidney Crosby est tout feu tout flamme par les temps qui courent avec une séquence de 12 matchs avec une récolte minimale d’un point. Mais le capitaine peut également compter sur un rendement éclatant de plusieurs de ses coéquipiers comme Kristopher Letang et Marc-André Fleury.

Interviewé dans le cadre de l’émission 30 minutes chrono, Fleury s’est avéré toujours aussi humble qu’à l’habitude en accordant tout le mérite à ses partenaires. Par contre, il n’a pas eu le choix de parler brièvement de ses récents exploits.

En effet, le gardien de 31 ans est devenu seulement le sixième gardien de l’histoire de la LNH à accomplir huit saisons ou plus de 30 victoires en carrière. Fleury a donc ajouté son nom au groupe élitiste qui comprenait déjà Martin Brodeur (14), Patrick Roy (13), Henrik Lundqvist (10), Ed Belfour (9) et Tony Esposito (8).

« Mon équipe compte souvent beaucoup de buts pour moi et ça m’aide aussi », a réagi Fleury sans vouloir accepter le compliment.

« Mais c’est peut-être qu’avec l’âge aussi, tu apprends à mieux gérer les matchs et à être plus constant », a enchaîné Fleury avec cette note intéressante.

Au cours de sa carrière déjà bien garnie, Fleury a déjà obtenu des saisons de 42, 40 et 39 victoires notamment. Tout de même, il classe la campagne actuelle parmi les plus satisfaisantes.

« Je suis peut-être un peu moins flexible et un peu plus amoché physiquement qu’au début de la vingtaine, mais la position de gardien se joue beaucoup dans la tête. C’est quelque chose que j’ai réussi à apprendre avec l’expérience et les matchs joués. Des entraîneurs m’ont également aidé sur cette facette », a révélé Fleury qui cherche encore à peaufiner son répertoire.

Le fait d’armes le plus appréciable à ses yeux demeure la 350e victoire de son parcours qui a été amassée vendredi dernier contre les Blue Jackets de Columbus ce qui le propulse dans le prestigieux top-20 de la LNH à ce chapitre.

« Oui, c’est quand même une fierté. Quand je regardais la liste, plusieurs de ces gardiens ont été des idoles, des gars que je regardais beaucoup. Bien sûr, il y en a d’autres où je suis trop jeune pour que ce soit le cas », a raconté Fleury en riant.

« Mais c’est un honneur d’avoir la chance de me retrouver parmi eux », a confirmé celui qui voit son nom associé avec des légendes comme Martin Brodeur, Patrick Roy, Dominik Hasek, Jacques Plante, Glenn Hall et Terry Sawchuk. Kristopher Letang

Fleury était nettement plus à l’aise pour parler des performances de ses coéquipiers et celles de Letang en tête de liste. Depuis qu’il a souffert d’un AVC, les prévisions étaient que Letang ne pourrait pas retrouver tout son aplomb d’antan. Le défenseur de 28 ans a une fois de plus confondu les sceptiques alors qu’il connaît peut-être sa saison la plus dominante.

« Il se situe parmi les meilleurs de la LNH s’il n’est pas le meilleur. Le regarder, match après match, c’est beau à voir. Il est rapide, il appuie l’attaque, il crée beaucoup en attaque et il ne néglige pas ses efforts défensifs. Je suis vraiment content pour lui », a raconté Fleury avec admiration.

Aux yeux du gardien, le numéro 58 mérite des considérations pour le trophée Norris.

« Oh oui, c’est vrai qu’il a manqué quelques matchs, mais il n’y a pas beaucoup de défenseurs aussi complets que lui. Je suis peut-être un peu vendu parce que je joue avec lui, mais mon choix serait fait », a plaidé Fleury.

Si l’agile cerbère n’est pas étonné de la contribution de Letang ou de celle de Crosby, il a vanté le mérite des joueurs qui ont permis de compenser pour la perte de Malkin. Parmi eux, il a cité Nick Bonino, Matt Cullen, Eric Fehr et les ajouts en provenance de la Ligue américaine.

Ces attaquants ont également servi à pallier la perte de Pascal Dupuis même si sa bonhomie demeure impossible à remplacer.

« C’était un meneur par sa façon de jouer, se comporter et sa bonne humeur. On était plusieurs joueurs, comme moi, à le côtoyer depuis plusieurs années, c’était dur de le voir partir », a avoué Fleury.

Mike SullivanMais le changement majeur de la saison est survenu quand les Penguins ont procédé au congédiement de Mike Johnston et de son adjoint Gary Agnew. Depuis ce geste de la mi-décembre, Mike Sullivan a assuré la relève avec brio et les Penguins ont particulièrement réduit le nombre de buts alloués. 

« Ce n’est jamais facile de voir deux bonnes personnes perdre leur emploi, mais on n’était pas très constant et on ne jouait pas nécessairement au niveau anticipé. Le geste nous a réveillés. Depuis que Mike a hérité du poste, il est émotif, intense et positif. Il a beaucoup d’énergie et ça paraît sur le banc et entre les périodes quand on a parfois besoin d’un petit remontant. Il est un bon atout pour nous », a commenté Fleury.

Sullivan, Fleury et les Penguins s’attaqueront maintenant au dernier droit de la saison régulière. Les Rangers et le Lightning se situent dans leur mire alors qu’ils pourraient devancer ces deux clubs pour se hisser au deuxième rang de l’Association Est.

« On souhaite avant tout maintenir le rythme et conserver notre confiance et notre constance pour être prêt pour les gros matchs, ce serait une bonne préparation pour les séries », a exprimé Fleury sur l’objectif de sa troupe.

Disons que le mandat est bien entamé avec des gains récents contre les Rangers, les Islanders, les Flyers et les Capitals.