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RÉSULTATS

Tout est une question de profil

André Tourigny et Gerard Gallant - RDS
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COLLABORATION SPÉCIALE

Les Panthers de la Floride sont toujours en attente de leurs adversaires pour ce dernier tour de piste, avec comme objectif ultime de remporter les grands honneurs. Nul doute que le congé dont ils profitent présentement représente une période de repos non négligeable, qui permettra probablement aussi de régler certaines petites blessures, et ce, malgré le risque d'être quelque peu rouillés au niveau du synchronisme à la reprise des hostilités. À suivre…

Entretemps, je ne pourrais passer sous silence ce nombre important de postes vacants au sein de la confrérie des hommes de hockey de la Ligue nationale, que ce soit des postes dans la haute direction ou tout simplement dans un poste aussi demandant que celui d'entraineur-chef.

La réalité d'aujourd'hui mérite une attention particulière surtout au niveau du deuxième étage, avec la forte présence de postes de cadres au niveau de la hiérarchie, qui vient avec une grosse responsabilité de reddition de compte et vis-à-vis les objectifs à court, moyen, et long terme.

Prenons l'exemple des Maple Leafs de Toronto, qui seront à la recherche d'un DG pour la prochaine saison, qui devra composer avec la présence de Brandan Shanahan à titre de président et gouverneur adjoint.

C'est un peu le même genre de hiérarchie à laquelle on assiste chez les Canadiens de Montréal où Jeff Gorton exerce le rôle de Vice-Président directeur au niveau des opérations hockey, lui qui est l'ancien directeur général des Rangers de New York.

Cette clarification au sein de chacun des organigrammes des franchises de la LNH se doit d'être faite avec grande rigueur, dans le souci du détail, et bien comprise de l'intérieur pour que tous respectent les limites imposées.

Ce processus est très important, et on se doit de passer au travers avant d'accoler des noms à ces postes tant convoités, dans cette période des plus spéculatives dans le petit monde du hockey professionnel, là où les mois de mai et juin sont des mois de repositionnement stratégique pour plusieurs organisations.

Mai et juin 2023 ne font pas exception à la règle. Les équipes à la recherche de candidats aux postes de haute direction et d'entraineur-chef devront bien faire leurs devoirs, et faire attention aux différentes rumeurs dans cette ère des différents médias sociaux, avec la forte présence journalistique (lire les « informateurs ») sur les différentes tribunes. Cela fait en sorte que parfois on confond « le désir » et « la réalité », deux mondes complètement différents.

Avis de recherche: « L'importance du bon mariage! »

Même si le divorce risque de se produire éventuellement, la relation entre Jon Cooper et Julien Brisebois représente l'exemple parfait d'un bon mariage, qui existe depuis plusieurs années. Leur relation, j'en suis convaincu, a représenté certains défis en cours d'association, mais ils ont toujours trouvé une façon de fonctionner, et ce, même si on sait qu'un jour, tôt ou tard, un divorce à l'amiable risque de survenir. 

Or, à la fin de chaque saison, certains entraineurs sont tout simplement remerciés de leurs services pour les mêmes raisons pour lesquelles ils ont été embauchés, dans une ligue où les résultats font foi de tout. Oui, vous me direz que tout dépend du cycle où est rendue la franchise, soit celle de reconstruction, de transition, ou dans la quête de livrables, et vous avez raison. Lorsqu'on arrive à la dernière étape et que les résultats n'y sont pas, c'est toujours plus facile de faire sauter la tête de l'entraineur. Malheureusement pour les coachs, parfois on les force à changer de mentalité en cours de route, en voulant devancer les échéanciers avec une soif de vaincre à tout prix.

Cela a été le cas des Rangers, justement, qui après cette phase de reconstruction annoncée il y a quelques années à peine, avec une forte pression du marché new-yorkais, n'ont pas su résister à la tentation d'acquérir de grosses pointures comme Patrick Kane et Vladimir Tarasenko pour essayer de se propulser au prochain niveau. Et ça n'a clairement pas fonctionné, ce qui a ultimement couté très cher à Gerard Gallant, lui faisant perdre son poste.

Donc, on voit des entraineurs embauchés pour apporter une plus grande présence de structure, qui sont par la suite congédiés en raison de cette trop grande présence de structure. Ils sont embauchés pour apporter rigueur et livrables à court terme, puis congédiés en raison de cette trop grande rigueur et d'absence de livrables pour différentes raisons. Ils sont embauchés pour développer les jeunes talents à venir qui représentent le futur organisationnel, puis congédiés pour essayer d'apporter ce même groupe de joueurs au prochain niveau quelques années suivantes avec une nouvelle vocalise, car celle-ci ne fonctionne plus, etc.

De là l'importance de s'éloigner quelque peu du jeu des prédictions, où l'importance est de bien connaitre de l'intérieur où on est en tant que franchise, et où un veut aller, avec un plan stratégique clairement établi de l'intérieur, qui a des échéanciers clairs. 

Évitant de m'avancer, et de me prononcer sur certains noms qui nourrissent l'actualité depuis les dernières semaines, je tiens à préciser l'importance de cibler le bon profil dans cet exercice des plus complexes.

Certains vétérans entraineurs demeurent présentement sur les lignes de côté, et pourraient obtenir des appels. Or, plusieurs facteurs peuvent expliquer leur situation actuelle comme le fait qu'ils sont toujours rémunérés de façon généreuse par leur ancien employeur, ou parce qu'ils font partie des entraineurs étiquetés dans la catégorie de « livrables à court terme » et qui ne sauteront pas nécessairement sur la première occasion qui se présentent à eux.

On peut penser à des hommes de hockey comme Alain Vigneault, Claude Julien, Peter Laviolette, ou Gerard Gallant qui font tous partie de cette catégorie d'entraineurs embauchés pour livrer dans l'immédiat et sans nécessairement se voir offrir beaucoup de temps pour s'attarder à la culture organisationnelle. Tous des entraineurs qui à la base connaissent le tabac au moment de leur embauche.

Certains autres instructeurs, davantage reconnus pour être de la nouvelle génération, auront peut-être leur chance, eux qui ont la grande capacité de s'adapter aux nouvelles mentalités des jeunes athlètes d'aujourd'hui, tout en étant de bon « développeur » de talent, et qui contribueront davantage au cheminement des jeunes, avec beaucoup de coaching individuel pour le bien collectif. On pense ici aux Québécois Martin St-Louis (Canadiens) et André Tourigny (Arizona), entre autres, qui représentent ce profil d'entraineur d'équipes en phase de reconstruction complète, qui ont comme mandat de prendre du galon dans les deux, trois prochaines années avant de passer au prochain niveau. 

Pour le natif de Nicolet, Tourigny, disons qu'il était bien au fait des intentions du directeur général Bill Armstrong chez les Coyotes lors de son embauche. Il était en pleine connaissance de cause de cette reconstruction complète, puisqu'il a accepté ce défi assez audacieux, mais il reste quand même qu'il a l'opportunité de diriger l'une des 32 formations de la LNH et ça, c'est tout un privilège.

Parlant de Tourigny, félicitations à lui et à toute son équipe pour l'obtention de la médaille d'or au Championnat mondial de hockey sur glace cette fin de semaine, avec une victoire de 5-2 contre l'Allemagne! Bravo!

Sinon, je vous souhaite une bonne finale de séries éliminatoires!