MONTRÉAL – Bryan Bickell n’a joué que sept matchs avec les Hurricanes de la Caroline avant de devoir effectuer une pause – momentanément, on espère pour lui -  sur sa carrière dans la LNH en raison d’un diagnostic inattendu de sclérose en plaques.

Bickell avait été échangé à la mi-juin par les Blackhawks de Chicago avec lesquels il a entamé sa carrière en 2006-07 et goûté aux joies de la coupe Stanley.

Bryan BickellTrès rapidement, les dirigeants de sa nouvelle organisation ont remarqué que quelque chose clochait chez le colosse de six pieds quatre pouces et 225 livres. 

« On trouvait qu’il n’était pas lui-même au niveau de son équilibre et ses réceptions de passe. Je me disais : ‘Voyons donc, est-ce qu’il est si pire que ça? C’est impossible’ », a admis l’entraîneur des gardiens, David Marcoux, qui s’est empressé de lui venir en aide. 

Après quelques étapes, Bickell a subi des tests plus approfondis dont à la tête. Le 11 novembre, les Hurricanes ont dévoilé publiquement que l’attaquant de 30 ans était atteint de cette maladie pour laquelle il n’existe aucune remède jusqu’à ce jour.

La nouvelle a eu l’effet d’un coup de masse sur sa nouvelle organisation.

« Quand de telles nouvelles surviennent, il faut s’arrêter quelques instants et penser à tous nos privilèges dans la vie. On se rappelle plus souvent que la santé demeure la chose la plus importante. Je le connais depuis quelques années, c’est difficile de voir ça », a confié Teuvo Teravainen qui a été impliqué dans cette même transaction.

Naturellement, les Canes ont décidé de se rallier derrière celui qui est surnommé « Bicksy ».

« C’est difficile. On a été secoué par la nouvelle et on ne peut même pas imaginer la sensation pour lui et sa famille. On essaie avant tout de le supporter de notre mieux. Quand il vient faire un tour, on s’arrange pour le faire rire et lui raconter des histoires », a exprimé le défenseur Justin Faulk.    

« Il se sent encore comme un membre de l’équipe et on voit les choses de la même manière », a ajouté Faulk en précisant que Bickell est venu les visiter régulièrement.

Âgé de 50 ans, l’entraîneur Bill Peters peinait à accepter qu’un homme dans la fleur de l’âge comme Bickell subisse ce sort.

« C’est une bonne personne et je peux vous assurer qu’on sera là pour le supporter. Il est encore dans l’entourage de l’équipe et il vient assister à des matchs, Bien sûr, ça nous fait réaliser qu’on prend des choses pour acquis dans la vie, mais on ne devrait jamais le faire », a commenté le successeur de Kirk Muller.

Bien sûr, les joueurs des Canes avaient été informés de la condition de Bickell avant que l’information ne soit médiatisée. Tout de même, la formation de Raleigh affiche un dossier parfait de cinq victoires depuis la révélation qui a causé un émoi dans le monde du sport.

« Je peux dire qu’on joue pour lui présentement », a affirmé Teravainen.

« Oui, je pense que c’est le cas. Les gars sont sans aucun doute touchés par ça. Ils réalisent toute la chance qu’ils ont et qu’ils doivent être heureux de leur situation. Je me dis qu’on devrait continuer à bien faire jusqu’à son retour », a proposé Michael Leighton, le troisième gardien de l’organisation, qui a connu Bickell la saison passée avec les IceHogs de Rockford dans la Ligue américaine.

Rockford, c’est également là que Peters a fait la connaissance de Bickell il y a près de 10 ans. L’entraîneur espérait aider l’Ontarien à relancer sa carrière en Caroline du Nord.

« Je connais aussi sa femme, ils ont deux jeunes filles maintenant », a mentionné Peters en pensant à l’avenir de ces personnes précieuses pour celui qui a fait sa réputation dans les séries de 2013 avec 17 points (dont 9 buts) en 23 matchs.

Un effort collectif s’est enclenché chez les Hurricanes. À titre d’exemple, Marcoux lui a permis d’établir un contact avec Josh Harding et Jordan Sigalet, deux gardiens qui doivent composer avec cette éprouvante réalité.

« Au moins, il a du support et un groupe autour de lui pour faciliter les choses », a noté Marcoux en visant juste.

Si Harding a été forcé de renoncer à sa carrière de hockeyeur, Bickell espère trouver un moyen afin de poursuivre la sienne aussi longtemps qu’il le pourra.

En attendant, au lieu de s’apitoyer sur son sort, Bickell a participé, mardi, à la distribution de 650 dindes à des familles démunies en Caroline du Nord en prévision de l’Action de grâce américaine.

« C’est un chic type, on lui souhaite la meilleure des chances. C’est vraiment malheureux et c’est tough », a conclu Marcoux à propos de Bickell, un amateur de pêche, qui souhaite seulement mordre la vie à pleines dents.