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RÉSULTATS

Trophée Hart : il y a Connor McDavid et les autres!

Connor McDavid - Getty
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Mise à jour

MONTRÉAL - À sa huitième saison dans la LNH, Connor McDavid est encore et toujours le meilleur joueur du circuit. 

Le meilleur selon ses pairs, comme le confirment ses trois trophées Ted Lindsay.

Le meilleur au chapitre de la production, comme le confirment ses 509 passes et bientôt 800 points récoltés en 537 matchs, ses quatre trophées Art Ross sans oublier qu'un cinquième devrait couronner la saison sensationnelle qu'il connaît encore cette année.

Le meilleur joueur de hockey au monde un point c'est tout!

Cela dit, le meilleur joueur de la LNH n'est pas toujours le joueur le plus utile à son équipe. Mais cette année, aucun joueur n'apporte autant à son équipe que Connor McDavid le fait avec ses Oilers. Et c'est pour cette raison qu'il obtient, à l'aube du dernier droit de la saison, mon vote de première place et qu'il, si la tendance se maintient, soulèvera son troisième trophée Hart en carrière.

Pour la coupe Stanley et le trophée Conn-Smythe qu'il obtiendrait sans l'ombre d'un doute dans le cadre d'une conquête des Oilers, McDavid devra attendre encore cette année. Il devra attendre bien des années j'en ai bien l'impression.

Un troisième trophée Hart, un cinquième Art-Ross et un quatrième trophée Ted Lindsay – anciennement connu sous le nom de trophée Lester B Pearson – l'aideront à patienter jusqu'à ce que les Oilers lui offrent une réelle chance de soulever la coupe Stanley. Ou jusqu'à ce qu'il décide de passer à une autre équipe pour obtenir une réelle opportunité d'y arriver.

Cette année, dans la course au trophée Hart, il y a Connor McDavid et les autres. McDavid est tellement flamboyant qu'il pourrait obtenir mon vote même si les Oilers devaient glisser hors des séries alors que j'exclue normalement les candidats qui n'ont pas été en mesure de mener leur club en séries.

Cette philosophie est loin de faire l'unanimité tant auprès des partisans que des collègues qui mettent eux aussi bien des heures à analyser les candidatures avant de soumettre leurs votes dans les courses aux trophées Hart, Norris, Calder, Selke, Byng et aux sélections des trois équipes d'étoiles. Le gardien de l'année (trophée Vézina) est accordé par les directeurs généraux alors que le titre d'entraîneur-chef de l'année (trophée Jack-Adams) est remis par les descripteurs et analystes de la radio et de la télé.

En plus de sa vitesse, de son talent, de sa vision et de toutes les qualités qui font de lui le grand favori dans la course au trophée Hart, Connor McDavid se sépare du peloton avec les 41 buts qu'il a marqués et les 92 points qu'il a récoltés lors des 50 premiers matchs de la saison.

McDavid et ses Oilers affrontaient les Red Wings à Detroit mardi soir. Il a ajouté une mention d'aide à sa récolte. 

Mais en date du 7 février, McDavid n'était pas seulement en première place dans la course aux trophées Maurice-Richard et Art-Ross, il était aussi, et surtout, dans une classe à part alors qu'il avait participé à 49,2 % des buts de son équipe.

Un but sur deux ou à peu près des Oilers a été marqué – contribution de 48,4 %  – ou préparé par McDavid. 

En fait, non! McDavid a peut-être préparé plus que la moitié des buts de son équipe sans pour autant avoir récolté une mention d'aide pour le confirmer.

Mais bon! Cette contribution le place dans une classe à part.

Jusqu'ici cette saison, cinq autres joueurs dont les noms pourraient se retrouver sur les bulletins de vote dans la course au trophée Hart – les journalistes présentent cinq candidats et les trois meneurs accèdent au rang de finalistes – affichent des contributions supérieures à 40 % : Erik Karlsson 42,3 % (66 points sur 156 buts des Sharks), Nikita Kucherov 41,8 % (73 points sur 175 buts du Lightning), Mikko Rantanen 41,5 % (61 points sur 147 buts de l'Avalanche), Leon Draisaitl 40,4 % (76 points sur 187 buts des Oilers) et Kirill Kaprizov 40,3 % (60 points sur 149 buts du Wild).

Ces contributions ne propulsent pas nécessairement tous ces joueurs dans la course au trophée Hart. Car d'autres joueurs qui les suivent à ce chapitre représentent de meilleurs candidats à mes yeux.

Je vous les ai proposées simplement pour mettre davantage en valeur la contribution de McDavid 

Pastrnak en tête des autres...

S'il y a Connor McDavid et les autres dans la course au trophée Hart, cette année, David Pastrnak est le meilleur des autres selon moi. À ce moment-ci de la saison, c'est lui qui obtient mon vote de deuxième place.

Pastrnak est un marqueur prolifique. Les 38 buts qui lui permettent de faire la lutte à Connor McDavid dans la course au trophée Maurice-Richard le confirment. Les 72 points de Pastrnak représentent une contribution de l'ordre de 37,9 % des 180 buts marqués par les Bruins.

Pastrnak a disputé tous les matchs des Bruins. Sa performance d'un but et trois passes lors du tout premier match du calendrier a donné le ton à sa saison et à celle de son équipe.

Non seulement les Bruins qui devaient en arracher en raison des lourdes absences de Brad Marchand et Charlie McAvoy ont battu les Capitals de Washington 5-2 lors de cet affrontement, mais ce gain les a propulsés vers le meilleur début de saison de leur histoire.

À la surprise de plusieurs, les Bruins sont au premier rang du classement général. Ils n'ont perdu que sept fois en temps réglementaire jusqu'ici cette saison (39-7-5).

David Pastrnak n'est pas le seul responsable des succès des Bruins. C'est clair! Les saisons phénoménales des vétérans joueurs de centre Patrice Bergeron et David Krejci doivent être soulignées. Tout comme les retours en force de Marchand et McAvoy. Sans oublier les performances de Hampus Lindholm et de Linus Ullmark à la ligne bleue et devant le filet.

Mais de toutes les grandes vedettes offensives du circuit, Pastrnak occupe le deuxième rang dans la LNH avec un différentiel de plus 25. Jason Robertson, des Stars de Dallas, est le seul qui devance «Pasta» avec un plus 27. Neuf fois seulement en 51 matchs, Pastrnak a complété une rencontre avec un différentiel négatif. Les Bruins ont perdu six de ces neuf matchs.

Des signes évidents de la grande utilité de Pastrnak cette année à Boston.

Pas loin derrière « Pasta », je vous propose le nom de Mikko Rantanen.

Je sais : l'Avalanche ne connaît pas une saison à la hauteur de sa conquête de la coupe Stanley l'été dernier.

Bien qu'exclue des séries, du moins pour l'instant, l'Avalanche peut encore croire en ses chances d'y accéder d'ici à la fin du calendrier. Et si c'est encore possible, c'est en grande partie en raison des performances de Mikko Rantanen.

Les blessures minent l'Avalanche cette saison. Gabriel Landeskog n'a pas disputé le moindre match. Nathan MacKinnon a raté 11 des 48 premières parties de son équipe. Valeri Nichushkin n'a pas joué beaucoup. Les défenseurs Josh Manson et Bowen Byram moins encore.

Rantanen a donc dû prendre les bouchées doubles. Il a marqué 34 des 147 buts de l'Avalanche lors des 48 premiers matchs. Une proportion de 23,1 %. C'est énorme. C'est plus que les 21,9 % marqué par McDavid avec les Oilers.

Difficile de dire si Rantanen maintiendra ce rythme. Sans compter qu'il est possible que son capitaine Nathan MacKinnon profite du dernier droit de la saison pour exploser offensivement, conduire son équipe en séries, s'approprier le titre de joueur le plus utile chez l'Avalanche et chasser Rantanen de mon bulletin de vote.

Mais d'ici à ce que cela se produise, si cela doit se produire, Mikko Rantanen obtient mon vote de troisième place.

Logique, réputation, sentiments

Ça se bouscule un brin ou deux pour les deux dernières places. C'est là que les préférences des uns et des autres que des heureux, ou malheureux, mélanges de logique, de sentiment et de réputation ouvrent la porte à des votes qui ne sont pas toujours évidents aux yeux de tous et de toutes. 

Bon exemple de réputation : il est difficile d'exclure Nikita Kucherov de la liste des candidats au titre de joueur le plus utile à son équipe. Comme chaque année. Même chose pour Kirill Kaprizov qui a contribué à 40,3 % des buts du Wild (en date du 7 février).

Mitchell Marner mérite-t-il des votes? Et pas seulement des votes provenant de Toronto? Ma réponse est oui, car Marner démontre qu'il est, en dépit les grands talents de marqueur d'Auston Matthews, le joueur le plus important des Maple Leafs à Toronto.

Matthew Tkachuk en Floride? Jamais un joueur des Panthers n'avait atteint les 71 points (27 buts)  en 50 matchs. Ce n'est pas rien, bien que cette équipe soit toujours hors des séries.

Est-ce que quelqu'un, quelque part, oserait pousser l'audace à insérer le nom d'Erik Karlsson? Sa contribution aux buts marqués par les Sharks est indéniable. Mais il est difficile d'attribuer une part des succès d'un club à un joueur dont l'équipe ne connaît pas de succès. Vous ne trouvez pas?

J'aimerais récompenser Tage Thompson et peut-être même Rasmus Dahlin avec un vote dans la course au trophée Hart. L'exclusion des Sabres des séries m'empêchent toutefois de le faire.

Car cela m'empêcherait d'offrir des votes à des joueurs qui le méritent davantage, considérant que leurs performances contribuent à faire de leur club, des clubs de séries.

Je pense ici à Jason Robertson des Stars de Dallas et Jack Hughes de Devils du New Jersey qui méritent qu'on leur accorde beaucoup d'attention. Une attention que je ne suis pas convaincu qu'ils obtiendront cette année.

Ça nous amène aux Hurricanes de la Caroline qui, malgré la deuxième place au classement général qu'ils occupent, n'ont pas de joueurs au sein de mes candidats.

Je sais que ça semble louche.

Mais c'est l'équilibre des « Canes » qui en fait un club aussi puissant. 

Martin Necas occupe le 48e rang des marqueurs avec 21 buts et 47 points. Mais attention! Douze « Canes » affichent au moins 20 points cette saison. C'est trois fois plus que le Canadien.

Seul le Kraken de Seattle avec 14 marqueurs de 20 points et plus devance la Caroline à ce chapitre.

Ce qui me pousse à conclure que tant en Caroline qu'à Seattle, les joueurs les plus utiles des deux formations sont peut-être les directeurs généraux Don Waddell et Ron Francis de même que les entraîneurs-chefs Rod Brind'Amour et Dave Hakstol.

Et ce n'est pas le trophée Hart qui récompense les DG et les coachs!

Il reste une trentaine de matchs pour confirmer ou chambarder ces sélections. 

Mais pour la première place, c'est réglé : elle est occupée par Connor McDavid et elle le restera... à moins qu'une blessure ne vienne mettre fin à une saison de rêve qui pourrait lui permettre d'atteindre le plateau des 150 points. Ce qui n'est pas arrivé dans la LNH depuis 1995-1996 alors que Mario Lemieux avait récolté 161 points.