Les Sénateurs de Guy Boucher sont présentement engagés au plus fort d’une lutte pour le 1er rang de la division Atlantique, à la suite une brillante séquence de quatre victoires à leurs six dernières sorties.

Pendant ce temps, la machine à rumeurs – comme à plusieurs autres endroits du circuit Bettman – tourbillonne dans la capitale nationale du Canada. Les Sénateurs sont sans surprise à la recherche d’un attaquant ou deux et ils ont besoin d’un vétéran à la défensive, question de stabilité et afin de pallier aux éventuelles blessures.

Avec les récents succès des Sénateurs, le propriétaire Eugene Melnyk, pour une rare fois, semble être prêt à offrir quelques dollars supplémentaires à son directeur général Pierre Dorion, question de lui donner une marge de manœuvre additionnelle dans la quête de renfort.

Dans les faits, le directeur général de la formation ottavienne part actuellement « à la chasse à l’ours avec un couteau à beurre », comme dirait le défunt Pat Burns. Une réalité avec laquelle Pierre Dorion doit composer pour l’instant.

Dorion se retrouve privé de choix de 2e, 5e et 7e ronde à la séance de repêchage de 2017, ainsi que de son choix de 2e ronde en 2018. Une situation qui a de quoi refroidir les ardeurs de celui qui a aussi la responsabilité dans son mandat de rebâtir cette franchise sur des bases solides pour les prochaines années. En plus, il doit éviter de négliger le moyen et le long terme de la franchise.

Dorion est aussi limité au niveau du potentiel d’une forte majorité de joueurs évoluant avec les Senators de Binghamton (AHL), à quelques exceptions près. Il n’est pas surprenant que la sollicitation de ses pairs de la LNH soit davantage orientée vers les services de Thomas Chabot, Collin White et Logan Brown. Tous les trois sont des jeunes espoirs talentueux qui cognent déjà à la porte de la Ligue nationale.

Or, les blessures de Bobby Ryan (fracture du doigt), Mike Hoffman (bas du corps), et Mark Stone (haut du corps), toutes subies au cours de la dernière fin de semaine, pourraient venir modifier les plans de l’organisation.

À mon avis, le choix de faire confiance au personnel en place, tout en assumant les conséquences de ce choix, devrait servir d’orientation à Dorion, lui qui a pris la relève de Bryan Murray dans le rôle de décideur et directeur général de la formation.

Dans un contexte où il devra se libérer du regard des autres d’ici le 1er mars prochain, et éviter de se laisser transporter par l’excitation du moment, le grand patron des Sénateurs devra fort possiblement faire preuve de grande sagesse et il devra savoir dire non à plusieurs sollicitations de ses confrères du circuit.

Ces derniers voudront probablement profiter du fait qu’il en est à sa première saison dans la chaise de directeur général et qu’il est aux prises avec une certaine pression extérieure afin de participer aux présentes séries éliminatoires.

Même s’il est réceptif à tout ce qui se passe dans le giron de la Ligue nationale depuis quelques semaines, le fait de renoncer à sacrifier le futur organisationnel pourrait démontrer un signe de lucidité quant aux orientations et objectifs des prochaines années.

Dorion devra rester principalement rester à l’affût du marché et des tractations entourant les équipes vendeuses ou acheteuses d’ici la date limite des transactions.

De plus, il voudra probablement greffer un ou deux attaquants de profondeur, question de donner un réel 4e trio à son entraîneur-chef. Boucher, depuis quelque temps, ne cesse de faire de la gymnastique dans la composition de son alignement. Or, il ne serait pas surprenant non plus que le statu quo soit de mise pour une formation qui mise avant tout sur le concept d’équipe.

Bref, Boucher devra se plier aux exigences du métier de son propre patron et il devra éviter de rajouter une chaleur additionnelle sur les épaules de son supérieur, qui à ce jour a très bien répondu aux appels de détresse. On a qu’à penser à l’arrivée de celui qui a fort possiblement sauvé la mise pour les Sénateurs d’Ottawa cette année : le gardien de but Mike Condon.

Une compétition à l’interne tant désirée!

Lucide et bien servi par ses années d’expérience, Craig Anderson est bien conscient que la tenue de Mike Condon pendant son absence, quoi qu’en dise son entraîneur-chef, met la table pour une compétition à l’interne à la position de gardien de but.

Craig Anderson

En bout de ligne, ce n’est pas nécessairement vilain en soi, au contraire. Une saine compétition qui ne peut que rendre les Sénateurs d’Ottawa encore meilleurs dans ce dernier sprint du calendrier régulier – qui sera d’ailleurs des plus exigeants.

Pendant ce temps, Boucher, habile dans sa façon de transposer le message à qui veut bien l’entendre au niveau des différents médias, ne pouvait imaginer un meilleur scénario question de garder ses deux cerbères sur le qui-vive.

Tout en reconnaissant l’importance du statut de vétéran d’Anderson, la façon dont manœuvre Boucher démontre un grand signe de prudence et de respect envers ses deux gardiens de but.

Il s’agit là d’un facteur non négligeable qui devrait bien servir la cause actuelle de la formation au plus fort de la lutte pour une participation à la prochaine danse du printemps, sans nécessairement tenir les choses pour acquises.

Date limite des transactions qui arrive à grands pas!

Pendant que plusieurs semblent s’exciter à l’approche de la date limite des transactions du 1er mars prochain, je crois qu’une grande déception risque encore une fois d’être au rendez-vous.

Marc BergevinOn observe une tendance où la demande risque fort de surpasser l’offre. Dans ce cas, le danger de surenchère semble de plus en plus se pointer à l’horizon pour certaines formations en quête de renfort au plus fort de la lutte pour une place en séries éliminatoires.

À l’exception de l’Avalanche du Colorado et des Coyotes de l’Arizona de l’association de l’Ouest, très peu de formations ont apposé une affiche à vendre sur le parterre de leur amphithéâtre respectif.

Parité oblige, tant dans l’Est que dans l’Ouest, les équipes potentiellement vendeuses risquent encore une fois d’être de moins en moins présentes à moins d’une semaine de la date limite des échanges.

Les formations sont confrontées à la hausse exagérée des prix du marché – à moins qu’ils soient revus à la baisse. Il ne serait donc pas surprenant de voir plusieurs acheteurs potentiels se contenter de faire tout simplement du lèche-vitrine en raison de la forte concurrence du milieu.

Bref, une réalité de plus en plus présente au cours des dernières années en raison des paramètres et conditions reliés au plafond salarial. En plus, cette année, il ne faut oublier la tenue d’un repêchage d’expansion avec l’arrivée de la nouvelle formation de Las Vegas pour la saison 2017-2018.

Entre-temps, à Montréal, malgré le changement de garde derrière le banc, toujours pas de résultats concrets. De l’extérieur, il semble y avoir un choc des générations évident entre certains des plus jeunes joueurs de la formation montréalaise et certains vétérans de plusieurs saisons. Le respect semble difficile à obtenir.

Voilà une situation qui pourrait forcer le directeur général, Marc Bergevin, à faire certains choix impopulaires dans le but de changer une dynamique qui semble de moins en moins présente depuis plusieurs semaines.

À suivre!