C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai entendu la nouvelle du décès de Steve Montador hier. Sans être un ami proche, j’ai eu la chance de le côtoyer à deux reprises au cours des dernières années. La première fut en 2008 lorsque j’ai pris part au camp de Sabres de Buffalo et je l’avais énormément apprécié tout comme ses coéquipiers. Nous avions déjà un certain lien puisque nous avions le même agent en Steve Kasper (l’ancien des Bruins) et étant donné que la firme était petite, nous nous parlions toujours lorsque nous jouions un contre l’autre. De plus, j’ai passé les six mois du dernier lock-out sur le comité de négociation de l’Association des joueurs.

Je ne prétendrai pas que c’était un ami proche, mais quand même une connaissance, et une nouvelle du genre nous affecte toujours. Même ceux qui ne le connaissaient pas sont affectés par ces nouvelles puisque la communauté du hockey est très petite. Malgré les rivalités et compétitions sur la glace, nous avons tous un respect l’un envers l’autre pour avoir passé à travers les mêmes épreuves pour se rendre à la LNH et pour y survivre. Disons que ça en fait plusieurs qui disparaissent beaucoup trop tôt au cours des dernières années quand on pense aux Wade Belak, Rick Rypien et compagnie.

Premièrement, il ne faut pas sauter aux conclusions quant à la cause de sa mort puisque nous ne savons toujours pas les détails, donc évitons de présumer que c’est un suicide. Il est vrai que Montador a eu de sérieux problèmes de commotions cérébrales au cours des dernières saisons et qu’il avait admis lui-même avoir fait une dépression. J’en avais même discuté avec lui lors du lock-out puisque je venais justement de rater les 20 derniers matchs de la saison en raison d’une commotion mais j’étais pas mal rétabli tandis que lui en ressentait encore les effets. Par contre, il était toujours très plaisant à côtoyer et affichait constamment un sourire.

Je dois vous admettre que l’Association des joueurs et la LNH en font de plus en plus pour éduquer les joueurs par rapport aux syndromes de commotion cérébrale. Autant côté sensibilisation et éducation que côté prévention. La ligue établit des pénalités plus sévères pour les coups à la tête et les médecins d’équipe sont beaucoup plus stricts quant au retour au jeu des joueurs blessés. Le Canadien est très bon de ce côté puisque lors de ma dernière commotion, je faisais tout pour essayer de revenir au jeu et les médecins de l’équipe ne me permettaient pas de chausser les patins tant et aussi longtemps que les tests cognitifs n’étaient pas satisfaisants. Il y a encore du travail à faire mais au moins on se dirige dans la bonne direction. Les joueurs ont même accès à une panoplie de spécialistes pour guérir de ces blessures ainsi que les ressources nécessaires pour parler de problèmes personnels (dépression, dépendance…) qui pourraient les affecter.

Pendant ce temps, ce qui est encore plus triste est qu’il allait devenir papa dans le prochain mois. J’offre mes plus sincères condoléances à la famille Montador.