La journée la plus folle dans le calendrier de la Ligue nationale de hockey est passée. Pendant 12 heures mardi, tous les réseaux de sports ont analysé dans tous les sens les 24 transactions effectuées par les 30 équipes.  

C'est à TSN que l'on doit cette frénésie autour de la date limite des transactions dans la LNH. Même chose pour l'ouverture du marché des joueurs autonomes le 1er juillet. Mais à la fin, quand on fait le bilan de cette journée de mardi, force est d'admettre qu'on s'est énervé pour pas grand-chose : des joueurs de profondeur, des espoirs ou des choix de repêchage. Au cours des dernières années, les transactions importantes ont souvent lieu au repêchage ou durant l'été. Ryan Kesler à Anaheim, James Neal à Nashville, Cory Schneider au New Jersey ou Jordan Staal en Caroline. La raison est fort simple : l'avènement du plafond salarial. Évidemment, il y a des exceptions comme Keith Yandle cette année, Thomas Vanek en 2014, Marian Gaborik, Martin St-Louis ou Jeff Carter. Souvent ces échanges surviennent dans les jours sinon les semaines qui précèdent la date limite et sont effectués par des équipes qui visent rien de moins que la coupe Stanley. Mais ils se perdent souvent dans un flot de transactions beaucoup moins spectaculaires.

C'est beaucoup plus compliqué d'insérer un joueur qui gagne 5 M$ par année à l'intérieur de votre masse salariale au mois de mars qu'en juin ou juillet. Et il y a la fameuse chimie qu'on ne veut pas briser à un mois des séries éliminatoires. Alors ça donne ce qu'on a vu mardi : Zack Phillips en retour de Jared Knight ou David Leggio pour Mark Louis. Des vétérans en fin de carrière comme Olli Jokinen ou Maxime Talbot qui changent de camp.

C'est aux Islanders de New York que l'on doit le premier coup d'éclat à la date limite des échanges de l'ère moderne du hockey. Le 10 mars 1980, Bill Torrey avait cédé Billy Harris et Dave Lewis aux Kings de Los Angeles en retour de Butch Goring qui était surtout reconnu à l'époque pour le casque protecteur qu'il portait, un Jofa à trois palettes si ma mémoire est bonne. Goring est devenu un élément important dans les quatre conquêtes de la coupe Stanley par les Islanders, remportant même le trophée Conn-Smythe en 1981.

Puis il y a eu Ron Francis et Ulf Samuelsson qui ont quitté les Whalers de Hartford pour aller remporter la coupe Stanley à Pittsburgh; Raymond Bourque de Boston au Colorado, Larry Murphy à Detroit et quelques autres. Toutes de grandes vedettes à leur époque. Mais c'était avant le plafond salarial.

De nos jours, la moindre transaction prend des proportions démesurées. Très franchement, à moins d'être masochiste et d'avoir regardé tous les matchs des Sabres cette saison, qui connaissait Brian Flynn et Torrey Mitchell??? Et comme l'a déclaré Jeff O'Neil sur les ondes de TSN0 : « J'ai bien hâte de voir Jeff Petry à l'oeuvre parce qu'à entendre ce qu'on dit sur lui, c'est le nouveau P.K. Subban ».  Ce sont des joueurs de soutien comme il y en a des centaines dans la LNH. Souvenez-vous ce qu'on disait sur Manny Malhotra en début de saison. Enfin, un joueur de centre excellent sur les mises en jeu qui va transformer le 4e trio. Six mois plus tard, on est prêt à l'envoyer sur la galerie de presse. Il ne faut donc pas s'étonner que Marc Bergevin ait payé si peu pour obtenir ces trois joueurs. Ça ne valait pas plus.

Ceci étant dit, le Canadien n'a pas fait de mauvaises affaires. On a trouvé un 4e défenseur et l'addition de Flynn et Mitchell va créer de la compétition sur les 3e et 4e trios. L'équipe est au premier rang dans l'Est et sa fenêtre d'opportunité s'ouvre à peine. L'heure n'était pas encore venue de porter un grand coup.

Tout ça fait que depuis quelques années, les réseaux de télévision rivalisent d'ingéniosité pour meubler ces 12 heures de temps d'antenne. TSN invite un musicien pour divertir les téléspectateurs entre deux transactions, et cette année, on a eu droit à une parade de lamas en studio!!!