Un congédiement qui a tout changé pour Zach Bogosian
LNH mercredi, 22 juin 2022. 15:13 vendredi, 13 déc. 2024. 16:42TAMPA - Zach Bogosian patinait dans le sable il y a un peu plus de deux ans. En fait, il ne patinait presque plus.
Car bien qu’ils en arrachaient sur la patinoire, les Sabres de Buffalo qui avaient acquis ses services des Jets de Winnipeg dans le cadre d’une grosse transaction – Bogosian et Evander Kane ont pris la direction de Buffalo en retour d’un choix de première ronde en 2015 (Jack Roslovic), du défenseur géant Tyler Myers, de Joel Armia, Drew Stafford et Brendan Lemieux – ne le faisaient plus jouer. Bogosian subissait l’affront de suivre bien des matchs de la galerie de presse. Pis encore, les 30 autres formations l’ignoraient lorsqu’il se retrouvait au ballottage.
Aux prises avec de nombreuses blessures qui le ralentissaient et l’empêchaient de jouer à la hauteur de son potentiel, Bogosian était devenu un boulet financier en raison de son salaire qui comptait pour 5 182 857 sur la masse salariale des Sabres.
Troisième joueur sélectionné lors du repêchage de 2008, promis à une brillante carrière amorcée dès l’âge de 18 ans avec Thrashers d’Atlanta dirigés par John Anderson qui avait succédé à Bob Hartley, Bogosian s’est finalement fait sortir du vestiaire des Sabres par son entraîneur-chef de l’époque Ralph Krueger et l’ancien directeur général Jason Botterill qui l’ont sommé de rejoindre le club-école à Rochester.
Ce que Bogosian a refusé de faire.
Cette décision aurait pu mettre un terme à sa carrière. C’est tout le contraire qui est arrivé alors que son bras de fer avec la direction des Sabres lui a plutôt servi de tremplin vers des jours meilleurs.
Et comment!
Le vétéran défenseur qui n’avait jamais accédé aux séries éliminatoires en carrière s’est retrouvé à Tampa et a gagné la coupe Stanley avec le Lightning en 2020. Il pourrait soulever la coupe à nouveau dans quelques jours.
Excellent rapport coûts-bénéfices
Directeur général du Lightning, Julien BriseBois a profité de l’autonomie complète acquise par Bogosian une fois congédié par les Sabres le 22 février 2020 pour courtiser le vétéran défenseur.
BriseBois n’aurait jamais été en mesure d’acquérir Bogosian et son salaire sous le plafond de plus de 5,1 millions $. Mais comme il était libre comme l’air et comme il tenait à prouver à lui-même et à la planète hockey au grand complet qu’il n’était pas le défenseur fini décrit par la direction des Sabres, Bogosian a accepté, deux jours après son congédiement, les paramètres d’un contrat de 1,3 million $ pour compléter la saison 2019-2020 avec le Lightning.
Bogosian avait tellement laissé une bonne impression dans le vestiaire il y a deux ans, que Julien BriseBois lui a offert un contrat de trois ans, l’été dernier, pour le ramener à la ligne bleue de son équipe au terme de sa saison passée à Toronto.
À 850 000 $ par année, Bogosian offre un excellent rapport coûts-bénéfices au Lightning. Il évolue au sein du troisième duo. Il joue régulièrement en compagnie de Mikhail Sergachev qu’il a pris sous son aile. De 17 min 40 s qu’il était en séries, il y a deux ans, son temps moyen d’utilisation est tombé à 12 min 25 s cette année. Mais Bogosian offre des minutes de qualité à ses patrons et il est un joueur aimé et respecté dans le vestiaire.
Respect et culture gagnante
C’est d’ailleurs ce respect à son endroit qui explique le retour en forme et en force de Bogosian il y a deux ans. Qui explique aussi le fait qu’il ait maintenu un niveau de performances de beaucoup supérieur à ce qu’il offrait aux Sabres au fil des six saisons qu’il a passées à Buffalo.
« Les choses étaient très difficiles là-bas. L’équipe perdait beaucoup. Il n’y avait pas une culture gagnante au sein de cette organisation. En plus, j’ai souvent été blessé et je traînais des problèmes personnels qui étaient loin d’aider ma cause », m’a expliqué le vétéran défenseur croisé, mardi dernier, à Denver, lors de la grande journée médiatique donnant le coup d’envoi à la finale.
« J’ai joué gros en tenant tête à mon ancienne équipe. Mais j’étais bien entouré par ma famille qui m’épaulait dans cette décision. Et dès que je suis arrivé à Tampa, je me suis retrouvé dans un contexte complètement à l’opposé de celui dans lequel je baignais avant. Les joueurs forment une famille à Tampa. On pousse tous dans la même direction. Nous sommes exigeants pour nous et pour nous coéquipiers. On ne se gêne pas pour réclamer des correctifs quand c’est nécessaire, mais ça se fait dans le respect et dans l’harmonie. Quand je suis arrivé, je me suis senti bien accueilli. On m’a dit d’oublier le passé et de penser à ce que je pouvais maintenant offrir à mon nouveau club, à mes nouveaux coéquipiers », a raconté Bogosian.
Bien qu’il ait courtisé Zach Bogosian deux fois plutôt qu’une pour le greffer à sa formation, bien que ce soit lui et son état-major qui lui a offert le tremplin pour relancer sa carrière, Julien BriseBois assure que tout le crédit revient au vétéran défenseur.
« Zach cadre très bien dans ce que nous avions à lui offrir comme rôle. Il apporte beaucoup d’expérience, beaucoup de leadership. Il remplit des missions plus défensives avec nous. C’est très différent de ce qu’il avait comme mission en début de carrière et ça cadre mieux aussi avec ce qu’il a à offrir à ce moment-ci de sa carrière. Mais tout le mérite lui revient. Il a non seulement accepté ce nouveau rôle et a multiplié les efforts pour s’assurer de bien le remplir avec nous », a expliqué Julien BriseBois.
En 19 matchs de séries disputés jusqu’à maintenant, Zach Bogosian revendique trois passes. Une de moins que les quatre obtenues en 20 matchs, il y a deux ans, lors de sa première conquête de la coupe Stanley avec le Lightning à Tampa Bay.
Lors du repêchage de 2008, Bogosian a été réclamé au tout juste après son capitaine avec le Lightning, Steven Stamkos, et le défenseur étoile des Kings de Los Angeles Drew Doughty. Plusieurs excellents défenseurs ont ensuite été réclamés en première et même deuxième rondes : Alex Pietrangelo, tout juste après Bogosian, Erik Karlsson au 15e rang, John Carlson au 27e et Roman Josi que les Predators de Nashville ont acquis tôt en deuxième ronde avec la 38e sélection.