Martin Brodeur effectuait ses débuts, vendredi, avec les Blues de St Louis. Dès qu’il a fait son entrée sur la patinoire, il était facile d’entrevoir un large sourire sur le visage du vétéran de 42 ans qui a tout de même avoué ressentir un stress face à cette nouvelle aventure.

« Je ne me sentais pas si pire. Ça fait deux jours que je sais que je m’en viens ici, donc j’avais pas mal hâte que ça commence et qu’on finisse la première pratique et qu’on redevienne à la vie ordinaire, mais ça a été le fun.»

Brodeur a eu l’occasion de garder la forme, alors qu’il a pris part à quelques entraînements des Olympiques de Gatineau, en compagnie de son fils. Qualifiant cette aventure de « très belle expérience», il a avoué qu’il devra s’adapter à la vitesse du jeu.

« J’ai patiné beaucoup avant d’arriver ici, mais la rapidité du jeu est différente. Plus que ça avançait, plus que ça devenait facile pour moi. C’est juste une question de temps pour m’habituer à la vitesse.»

Toutefois, Brodeur n’a jamais hésité lorsque questionné sur ses capacités à prendre part à un match dans un avenir rapproché.

« Oui, c’est certain que je serais prêt. Les pratiques sont beaucoup plus difficiles qu’un match. Un gardien de but, c’est comme un golfeur. Il faut faire beaucoup de répétitions pour te sentir le mieux possible et que tu sois capable de lire les jeux de la bonne manière. Donc, plus le temps va avancer mieux ça va aller, mais physiquement je me sens bien.»

Le plus grand défi est de s’habituer à un nouveau système de jeu et à une brigade défensive différente.

Brodeur veut faire sa place à St-Louis

« Il faut que j’apprenne comment mes défenseurs jouent et leurs habitudes. J’ai été tellement habitué de jouer pour la même organisation qui a presque toujours été coaché de la même manière, que là ça va changer un petit peu», a expliqué Brodeur en avouant qu’il devrait faire ses devoirs.

Pour la première fois de sa carrière professionnelle, Brodeur a enfilé un gilet différent que celui des Devils du New Jersey. Même le principal intéressé à avouer que la situation était étrange.

« C’était différent un peu. J’ai fait exprès pour essayer d’avoir le plus d’équipement possible avec le logo des Blues. Je voulais juste m’habituer le plus vite possible. »

Il n'y a cependant aucune garantie que le futur membre de la Temple de la renommée se verra offrir un contrat, a noté le directeur général Doug Armstrong.

« Il va s'entraîner avec nous pendant environ une semaine, et ensuite, je pense que nous allons prendre une décision, a précisé le DG. Il saura où il se situe et nous aurons une chance de travailler avec lui et de décider si nous allons lui offrir un contrat ou non. »

Une relation de longue date

Brodeur devrait être à l'aise auprès de l'entraîneur-chef Ken Hitchcock. Les deux hommes ont participé à trois Jeux olympiques ensemble, et à la Coupe du monde de hockey de 2004.

« Il paraît bien, a déclaré Hitchcock. Nous aurons de meilleurs tests lundi et vendredi lorsque nous le ferons participer à une séance d'entraînement complète... Nous verrons comment il sent physiquement après lui avoir fait subir la pression que vous devez supporter dans des situations de matchs. »

ContentId(3.1108283):La légende peut aider les Blues
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Brodeur n’a pas caché que le style et les liens qu’il a développés avec Hitchcock ont eu une influence lors de sa décision de choisir St Louis.

« J’aime la manière dont il travaille et son expérience. Il est aussi habitué de travailler avec des joueurs un peu plus âgés. Il a travaillé avec des gars comme Nieuwendyk et Langenbrunner qui ont joué avec moi, donc j’en ai entendu beaucoup parler de comment il est. »

Plusieurs personnes se questionnent à savoir quelles raisons motivent Brodeur à revenir au jeu. Après trois Coupes Stanley, deux médailles olympiques, une multitude de records dont le plus de jeux blancs en saison régulière (124), en séries éliminatoires (24), le plus de victoires (688), le plus grand nombre de matchs joués (1 259) et le plus grand nombre de minutes jouées (74 083), sa réponse est très claire…

« J’ai encore la passion pour jouer au hockey. Les dernières années n’ont pas été faciles au New Jersey. Je n’ai pas eu le temps de glace que moi je pensais que j’aurais dû avoir. Ce qui m’intéresse le plus, c’est de faire partie d’une équipe gagnante. Il y a deux ou trois ans, je pensais que j’allais arrêter bientôt et on s’est rendu jusqu’en finale de la Coupe Stanley et c’était trop le fun, j’aimerais ça y retourner encore. »