À 27 ans et à la dernière année d’un contrat qui lui permettra de devenir joueur autonome dans moins de 10 mois, David Perron ne se fixe pas d’objectifs précis en termes de production. Les astres sont quand même alignés pour qu’il connaisse peut-être la meilleure saison de sa carrière.

Après 6 années intéressantes à Saint Louis et lorsqu’il a pris le chemin d’Edmonton il y a deux ans, plusieurs pensaient que l’attaquant originaire de l’Estrie allait pouvoir pleinement exprimer son talent offensif en se joignant à la troupe des jeunes et talentueux Oilers. Avec 28 buts et 57 points, Perron a effectivement connu sa meilleure récolte dans la LNH. Par contre, l’an passé, avec seulement 5 buts en 38 matchs, il n’a honnêtement pas répondu aux attentes.

« Peu de gens le savent, j’ai eu mal à la hanche tout l’été 2014, explique Perron. La première journée du camp, je n’ai même pas été capable de faire les examens physiques. J’ai commencé sur la patinoire en même temps que tout le monde, mais ça m’a retenu pas mal. Quand je suis arrivé à Pittsburgh, ils pensaient que j’étais à 100 pour cent et je n’ai rien dit, car au début ça allait quand même assez bien. Ç’a moins bien été pour la fin de la saison. »

À moins de 3 semaines du début de la saison, Perron se sent d’attaque et heureux dans sa vie. Le 24 juillet dernier, sa conjointe Vanessa a donné naissance à Mason, le premier enfant du couple. Avec le départ de Marcel Goc, il a aussi pu s’approprier le numéro 57 qu’il avait porté toute sa carrière avant d’arriver à Pittsburgh.

Sur la patinoire, le plus grand changement sera surtout au niveau de l’adaptation qui est déjà faite. « Mon but, c’est d’avoir un impact positif chaque soir en travaillant fort et en essayant de lancer des rondelles au filet. Une fois que je prends de la confiance en obtenant des points avec le travail, je peux essayer de sortir mes mains pour faire de plus beaux jeux, et à ce moment, l’entraîneur te donne plus de corde», explique-t-il.

Avec la venue de Phil Kessel et le retour en santé de Pascal Dupuis, tous s’entendent pour dire que les Penguins formeront assurément l’une des offensives les plus redoutables du circuit Bettman. L’ancien choix de première ronde des Blues devrait théoriquement profiter de la manne lui aussi. Sauf qu’il a appris l’an passé que ce n’est pas toujours aussi facile que l’on peut le croire de se retrouver au sein du même trio que Sidney Crosby ou Evgeni Malkin.

« C’est bien de commencer la saison et déjà connaître tous les joueurs. Sid et Gino sont des gars très exigeants envers eux-mêmes, mais ils le sont aussi avec leurs coéquipiers, surtout les compagnons de trio. Je pense que quand tu ne les connais pas et qu’ils démontrent de l’émotion sur le banc, tu ne sais pas trop comment réagir. Une fois que tu les connais, il y a des moments où tu peux t’imposer et dire : "OK, là c’est assez. À soir, je le sais." Et c’est normal, car ils sont les superstars de l’équipe et il y a beaucoup de pression sur eux. Mais il ne faut pas quand ça nous enlève notre confiance de jouer avec eux quand ils sont demandant comme ça », dit-il avec son franc-parler habituel.

Pour les médias francophones, c’est toujours très agréable de passer par le vestiaire des Penguins, où depuis plusieurs années, on mise chaque saison sur quelques hockeyeurs de la Belle Province. À Pittsburgh, Perron a ainsi rejoint Marc-André Fleury, Pascal Dupuis et Kristopher Letang et il apprécie leur présence plus qu’on pourrait le soupçonner.

« Jouer avec d’autres Québécois, c’est une des plus belles expériences de ma carrière! Je n’avais jamais eu un Québécois comme coéquipier avant d’arriver à Pittsburgh, l’an passé », conclut-il.