LAVAL – Non seulement Larry Robinson recevra bientôt sa 10e bague de la coupe Stanley, mais il a levé le précieux trophée lors de cinq décennies consécutives. Il n’y a pas grand-chose pour faire fléchir cette pièce d’homme, mais cette réalisation hors du commun y parvient.

 

S’il n’avait pas encore 22 ans quand il a savouré sa première conquête avec le Canadien de Montréal, il vient de revivre une partie de cette euphorie à 68 ans, dans son mandat de conseiller senior aux opérations hockey, avec les Blues de St. Louis.

 

« Ce sera toujours très spécial. Juste l’histoire derrière la conquête, c’était probablement la chose la plus fascinante. Les entraîneurs ont accompli tout un travail et (Jordan) Binnington a été merveilleux. On est passé d’un groupe d’individus à une équipe qui voulait jouer les uns pour les autres », a exprimé Robinson en marge du tournoi de golf de son grand ami, Serge Savard.

 

Pour l’instant, Robinson n’a pas eu la « garde » de la coupe Stanley cet été.

 

« Je devais avoir la coupe le 8 (août), mais j’étais ici à Montréal donc j’ai dû annuler le tout. J’essaie de me reprendre pour une autre journée cet automne. Mais j’ai déjà passé du temps avec la coupe donc ce n’est pas trop grave », a confié en souriant celui qui a pu célébrer le championnat la veille du défilé et la journée du défilé à St. Louis.

 

Ça faisait 16 ans que Robinson n’avait pas eu l’honneur de reprendre la coupe Stanley dans ses mains. Il s’agissait de sa plus longue disette après des championnats en 1973, 1976, 1977, 1978, 1979, 1986, 1995, 2000 et 2003. Celle de 2019 confirme donc sa longévité et son succès sur cinq décennies dans la LNH.Larry Robinson et Yvan Cournoyer

 

« C’est mon gendre qui m’a fait remarquer cela, c’est vraiment spécial. Bien sûr, ça veut dire que je vieillis beaucoup ! Mais ça veut aussi dire que j’ai eu la chance d’être impliqué avec de très bonnes équipes. J’en suis vraiment fier, mais j’essaie encore de rattraper mon ami Henri (Richard avec 11) donc je vais devoir m’accrocher encore un peu », a-t-il lancé avec joie.

 

Évidemment, Robinson retient avant tout que rien n’est impossible grâce à l’épopée inattendue des Blues. Il soulève aussi deux autres points intéressants pour expliquer le résultat final.

 

« Doug (Armstrong, le directeur général) a fait un bon travail pour dénicher du renfort au centre. Quand il a mis la main sur (Tyler) Bozak et (Ryan) O’Reilly, on a acquis deux gars qui ont beaucoup aidé et tout ça a fait une grande différence.

 

« L’autre aspect, c’est que notre brigade défensive est imposante. Je vois cela comme un élément très important. Bien souvent, on a été en mesure d’épuiser nos adversaires pour cette raison », a commenté Robinson avec un commentaire difficile à contredire.

 

Durant le parcours éliminatoire des Blues, ils ont été plusieurs joueurs à vanter l’influence de Robinson qui se sent comme un poisson dans l’eau dans un vestiaire de hockey.  

 

« L’une des choses que j’aime d’être encore impliqué dans la LNH, c’est que j’apprécie me promener dans un vestiaire et discuter avec les joueurs. Quand ça fait aussi longtemps que tu gravites dans un milieu, tu apprends des choses. Tu en sais sans doute plus donc tu te sens un peu comme une figure paternelle quand ils viennent te voir pour apprendre des choses. Les Blues n’avaient pas remporté une série en 41 ans, ça dit tout », a raconté Robinson qui s’attarde à alléger l’atmosphère pour diminuer la pression sur les jeunes et moins jeunes.

 

Avis au CH, les dangers des joueurs autonomes

 

Cet été, plusieurs rivaux du Canadien dans l’Association Est ont procédé à des changements pour rehausser leur niveau d’exécution. En plus de joueurs autonomes, quelques clubs ont déniché un nouvel entraîneur comme les Flyers.

 

Marc Bergevin n’a pas été très actif, mais le marché de l’autonomie comporte aussi son lot de risques. Bob Gainey s’en souvient d’ailleurs très bien.

 

« J’ai vécu des expériences des deux côtés. Parfois, on a ramassé des joueurs qui ont donné beaucoup l’année suivante et aussi d’autres que leur meilleure journée avec le Canadien a été le 1er juillet. On ne sait jamais comment un joueur va s’adapter à sa nouvelle équipe », a admis Gainey avec une partie de déception. On vous invite à consulter cette page web (https://www.fr.capfriendly.com/staff/bob-gainey) pour vous rappeler ses décisions à la barre du Canadien.

 

Invité à dire s’il aurait osé déposer une offre à Sebastian Aho, Gainey a rapidement lancé qu’il ne le savait pas car il faut analyser de près les détails financiers dans une telle situation.

 

Si Serge Savard s’est montré rassurant puisque le Canadien est une jeune équipe, Patrice Brisebois croit que la troupe de Claude Julien bénéficiera grandement de compter sur Shea Weber en santé dès le début de la saison.   

 

« J’ai bien aimé la dernière saison de Jeff Petry. Pour les autres défenseurs, c’est à eux de démontrer qu’ils peuvent prendre leur poste », a poursuivi Brisebois qui approuve l’acquisition de Ben Chiarot.

 

Quant à Jacques Lemaire, il n’a pas commenté les décisions du Canadien, mais il a expliqué qu’il demeure un conseiller auprès des Islanders de New York.

 

« Je travaille moins, mais je suis encore impliqué avec eux. Je suis en contact avec l’entraîneur (Barry Trotz), les adjoints et le directeur général (Lou Lamoriello). Cette année, je vais faire beaucoup moins de voyages, j’ai décidé d’arrêter ça à 74 ans », a précisé Lemaire, qui se garde jeune en continuant d’aider.

 

Le mot de la fin est revenu à Gainey. L’ancien numéro 23 apprécie la qualité du jeu, mais il reconnaît que le hockey est confronté à une compétition féroce.

 

« Le hockey devra se battre pour sa place dans un paysage rempli de sports et de nouvelles disciplines comme les esports », a conclu Gainey.