Je ne sais pas si vous avez suivi tous les développements qui ont suivi la mauvaise décision de l’arbitre de baseball Jim Joyce, mercredi dernier, mais personnellement, je retiens une chose : le civisme exceptionnel avec lequel tout se déroule depuis ce temps.

Bien sûr, il y a la classe manifestée par le principal « perdant » dans toute cette histoire, soit le lanceur Armando Galarraga, qui a été dépouillé d’un match parfait par la mauvaise décision de Joyce, au premier but, sur le dernier jeu du match. Galarraga a démontré un savoir-vivre irréprochable dans les circonstances. Il a été respectueux au possible envers l’arbitre fautif et envers les amateurs de baseball.

Le gérant des Tigers de Détroit, Jim Layland, a aussi été très humain après avoir bondi naturellement vers l’officiel après la mauvaise décision. Le baseball majeur via son commissaire, Bud Selig, a très bien agi publiquement dans cette histoire. En aucun cas on a cherché à dégager de sa responsabilité l’arbitre fautif, sans pour autant le laisser en pâture au monde entier.

Mais au-delà de tout, je crie bravo haut et fort à Jim Joyce lui-même. En cette ère de « lavage de mains », à cette époque où il est de triste habitude de chercher à cacher ses erreurs ou sa médiocrité, à distribuer les responsabilités d’échec aux autres tout en revendiquant souvent de façon illégitime le crédit du succès, Joyce a été extraordinaire. Il a admis son erreur de jugement, a démontré une compassion parfaitement sincère pour Galarraga et a offert sincèrement des excuses publiques avec une modestie trop rare de nos jours.

Voilà une belle leçon pour tous. Le baseball majeur traverse une période difficile depuis un certain temps. Transfert des Expos, histoire de stéroïdes, déséquilibre épouvantable au niveau de la compétitivité, exode des jeunes supporteurs. Mais au cours des dernières heures, ce sport vient de vivre de beaux et nobles moments. La Ligue nationale de hockey aurait intérêt à prendre des notes!