Je l’avoue d’entrée de jeu, je n’étais pas un grand fan de Lindy Ruff quand il était joueur. Je le trouvais plutôt « sélectif » à l’intérieur de son style robuste. J’avoue que je n’étais pas non plus pas un de ses fans lors de ses premières années comme entraîneur-chef. Il avait, comme on dit si bien, une tendance à recourir à des tactiques de « junior » quand ça tournait mal pour son équipe.

Mais Lindy Ruff a acquis beaucoup de maturité depuis ses débuts en 1997 et il est devenu un brillant entraîneur. Comme il le disait lui-même en entrevue avant le match entre le Canadien et les Sabres, il a appris son métier à la dure en traversant toutes les phases de la récente histoire des Sabres. Il y eut des succès, des échecs, des joies, des frustrations, des honneurs, des moments de découragement et surtout, une quantité industrielle de nouveaux joueurs qui se sont ajoutés à sa formation au fil des ans mais il a su passer à travers tout cela avec aplomb.

« Je suis chanceux », a-t-il répondu lorsque je lui ai demandé d’expliquer sa longévité. Mais vous et moi savons qu’il y a plus. Vrai qu’il a une merveilleuse relation professionnelle avec son patron Darcy Regier mais il faut être compétent, passionné, rigoureux, bourreau de travail pour rester en poste pendant plus de douze ans derrière le banc de la même équipe, particulièrement dans un circuit où les entraîneurs sont jetés en pâture au moindre pépin.

Les Sabres ont un mauvais début de saison et personne n’est à l’abri d’un changement quand les choses ne tournent pas rond. Mais Lindy Ruff aura toute la chance, encore une fois, de renverser la situation. À court et moyen terme du moins…