Disons qu’au cours des dernières semaines, les Flyers de Philadelphie ont su marier l’eau et le feu, eux qui ont été absents lors de quatre des sept dernières séries éliminatoires. De plus, lors de leurs trois dernières participations à la danse du printemps, ils ont subi l’élimination dès le premier tour.

 

Il faut lever notre chapeau à la formation d’Alain Vigneault, qui est en train d’effectuer un véritable virage à 180 degrés. Les Flyers pourraient bien franchir la barre des 100 points pour une première fois depuis 2011-2012.

 

La culture d’équipe a complètement changé. La façon de penser a été revue et corrigée en lever de rideau. On voit un grand désir de vouloir changer les choses, et ce, de façon permanente, surtout dans l’attitude et l’approche de la « game ». Le noyau de joueurs est davantage acheteur du concept d’équipe et accepte d’adhérer à une nouvelle approche.

 

Cette culture instaurée par Vigneault et son personnel est axée sur l’abandon de soi au profit d’un concept collectif servi par une bonne éthique de travail, un respect des structures et une réelle intention d’accomplir de grandes choses comme équipe.

 

Le message de Vigneault est très porteur dans le vestiaire des Flyers et le fait qu’il ait réussi à changer cette culture en un si court laps de temps (première saison à la barre de l’équipe) est tout à son honneur.

 

Pour certains joueurs de premier niveau de cette franchise, le fait d’avoir accepté de s’oublier comme personne au niveau des différentes statistiques individuelles est une grande preuve de maturité.

 

Rappelons que les Flyers étaient l’une des pires formations du circuit Bettman en 2018-2019 dans la colonne des buts alloués, avec une moyenne de 3,41 par partie (29e rang, total de 280 buts accordés). Cela a définitivement représenté l’un des principaux chevaux de bataille du nouveau personnel d’entraîneurs. La tactique semble fonctionner, puisque la formation de la Pennsylvanie présente une nette amélioration à ce chapitre jusqu’à présent avec une moyenne de 2,80 buts alloués par partie cette saison.

 

Un souci du détail plus appliqué, une gestion de rondelle plus responsable, le retour d’un certain enthousiasme dans le travail et l’effort. Voilà tous des éléments mis sur la table par Vigneault et ses hommes, qui sont récompensés dans la colonne des victoires. En l’espace de quelques mois, les Flyers sont devenus une formation des plus compétitives. Bref, une métamorphose impressionnante.

 

Il faut aussi reconnaître le travail du directeur général, Chuck Fletcher, qui a procédé à certaines acquisitions à la date limite des transactions, spécifiquement en se basant sur la question de profondeur dans des rôles bien spécifiques.

 

Les Flyers d’aujourd’hui sont construits pour obtenir des résultats sur le court terme (1-5 ans). Le fait de se réapproprier le plaisir perdu semble de plus en plus être le leitmotiv de cette formation qui démontre de plus en plus un appétit d’atteindre de grands objectifs après la crise de confiance des dernières années.

 

Même si tout n’est pas parfait, et qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir d’ici le début de la danse du printemps, surtout au niveau de la constance sur les patinoires adverses, disons que le redressement de situation à Philadelphie pourrait bien servir de cadre de référence ailleurs dans la LNH.

 

Reste maintenant à savoir si les Flyers seront en mesure au cours des prochaines années d’aller chercher leur première coupe Stanley depuis 1974-1975

 

Le jour de rédemption approche

 

Jeudi le 9 avril 2020 pourrait représenter la journée de rédemption pour certaines formations de la LNH occupant les bas-fonds du classement général.

 

C’est du moins la façon de voir les choses pour plusieurs équipes en phase de reconstruction ou pour certaines formations qui auront tout simplement échoué lors de la saison 2019-2020 en raison d’un constat d’échec, de surévaluation des effectifs ou de blessures.

 

Depuis plusieurs saisons, le repêchage est construit de sorte que le tirage au sort mis en place, calculé avec des pourcentages bien établis, vienne contrer le nivellement par le bas de certaines franchises qui voudraient à tout prix sélectionner un ou des joueurs potentiellement étiquetés « franchise ». Il s’agit d’un mécanisme pas nécessairement parfait, mais beaucoup plus intéressant que par le passé.

 

Cette réalité pourrait changer le visage des Sénateurs d’Ottawa, et ce, de façon assez significative à moyen et à long terme, et potentiellement donner un regain de vie à un marché aussi fragile que celui de la capitale nationale.

 

Avec trois choix potentiels de première ronde et neuf au cours des trois premiers tours, l’expression « ça passe ou ça casse » pourrait bien définir la relance de cette franchise dans cette crise de confiance du marché actuel.

 

Reconnaissant que le repêchage est loin d’être une science exacte, il ne faudrait pas se tromper trop souvent. Or, le fait de sélectionner, développer, et faire cheminer l’athlète dans des conditions de performance sportive optimales est un processus qui demande et exige une grande patience et des sacrifices. Cela doit provenir autant de l’organisation que de l’athlète.

 

Depuis trois ans, les Sénateurs sont installés dans le camp des vendeurs. La réalité d’aujourd’hui, à moins de quatre mois de la prochaine séance de sélection qui se déroulera au Centre Bell de Montréal, est que Pierre Dorion et ses acolytes devront composer avec une énorme chaleur sur leurs épaules.

 

Dorion et ses hommes seront à la recherche de joueurs qui éventuellement devront faire partie de la solution afin de redonner un certain lustre à cette franchise pour les prochaines saisons. Le personnel de recruteurs devra faire preuve de clairvoyance dans l’évaluation des candidats disponibles, un travail davantage basé sur une projection de plusieurs années qu’un diagnostic à court terme.

 

Plus souvent qu’autrement, ce processus a été nourri et construit par de bons coups, mais aussi d’essais-erreurs du passé, à force de temps investi et d’une multitude de déplacements sur la route à la recherche de perles rares.

 

Avec l’objectif de rebâtir sur des bases solides et de s’orienter plus particulièrement sur un plan organisationnel clairement établi, disons que le droit à l’erreur ne pourra faire partie de l’équation.

 

La patience des partisans semble avoir atteint son point limite dans l’acceptation de ces pas de recul des dernières années, donc Dorion et son personnel ont intérêt à ne pas rater la cible.