La première journée du marché des joueurs autonomes a été excitante autant pour les partisans que pour les joueurs. Il y a eu de l’action et beaucoup de joueurs ont changé d’adresse vendredi.

Ce n’est pas une grande cuvée sur le plan du talent et des joueurs d’impact. Des équipes ont comblé des lacunes avec certaines signatures et ils restent encore de gros noms très intéressants qui n’ont pas trouvé preneur.

La patience est de mise autant chez certains joueurs que chez certaines équipes. Il y a une réticence du côté des dirigeants en raison du plafond salarial qui devrait descendre l’an prochain. Les exigences de certains joueurs étaient peut-être trop hautes, ce qui explique pourquoi ils n’ont pas de contrats actuellement. Les équipes sont prudentes et avec raison.

Je ne suis pas étonné qu’il y ait eu autant de signatures lors de l’ouverture du marché. Plusieurs joueurs ont quitté leur organisation donc cela laissait des trous. Mis à part quelques signatures, les dirigeants ont été raisonnables.

Les joueurs ont été payés à leur juste valeur et il n’y a pas eu beaucoup de contrats à long terme. Sachant bien le récent historique des ententes à long terme, il y a trop de chances que les équipes les regrettent et qu’ils les rachètent.

La chance de Bouchard

On sait ce que Pierre-Marc Bouchard peut apporter à une équipe. Il a signé à court terme (une saison) avec les Islanders de New York pour deux millions $.

Il a le potentiel offensif de faire 50 points. Par exemple, s’il prend le rôle de Pierre-Alexandre Parenteau d’il y a deux ans en formant un trio avec John Tavares et Matt Moulson, il pourrait produire comme il le faisait au début de sa carrière.

À deux millions $, les Islanders n’ont vraiment rien à perdre avec Bouchard. Ils tentent leur chance avec lui.

Je suis surpris qu’il n’y ait pas eu beaucoup de signatures de défenseurs, outre Rob Scuderi avec les Penguins. Il faut dire que ce n’est pas une année où il y a énormément de défenseurs de premier plan qui sont disponibles. Marek Zidlicky et Ian White sont toujours sans emploi, mais l’accent était sur les attaquants vendredi.

De bonnes transactions pour le CH et les Sens

Je vois d’un très bon œil l’arrivée de George Parros. J’avais déjà dit que c’était le genre de joueur que je voulais voir à Montréal.

Il connaît son rôle. Il va jouer de cinq à six minutes par match et il va défendre ses coéquipiers. C’est une bonne personne et il a une tête sur les épaules. Il s’implique toujours dans la communauté de l’équipe pour laquelle il défend les couleurs.

Les partisans du Canadien vont l’apprécier. Il est aussi très présent sur les médias sociaux. Il utilise sa moustache à son avantage. Il s’est créé un personnage avec elle et les partisans vont avoir du plaisir avec lui.

Bobby Ryan comblera la perte de Daniel Alfredsson et plus encore. Je pense qu’aujourd’hui, Ryan est supérieur à l’ancien capitaine des Sens. Je l’aime bien Alfredsson, mais il ne lui reste qu’une ou deux saisons à jouer.

Ryan est un jeune de 26 ans qui a déjà quatre saisons de 30 buts ou plus à son actif. C’est un joueur qui peut faire des flammèches si la chimie s’installe avec Jason Spezza. Peut-être même qu’ils formeront la première unité des Sénateurs en compagnie de Milan Michalek.

Les Sénateurs avaient besoin de punch offensif. C’est une jeune équipe qui a un bon système défensif et un gardien solide, mais remplir le filet pouvait être difficile à l’occasion. Je pense qu’un attaquant comme lui peut régler ce problème.

Ryan cadre bien dans la direction que l’équipe prend. On se rajeunit en laissant partir Alfredsson. C’est une transaction excitante autant pour les amateurs d’Ottawa que pour la ligue en général.

De gros échanges sont maintenant plus rares dans la LNH. On a payé cher avec Jakob Silfverberg, Stefan Noesen et un choix de première ronde. Le temps nous dira si le prix payé par les Sénateurs était juste.

Néanmoins, aujourd’hui, les Sénateurs sont une meilleure équipe.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne