Après un début de saison laborieux ainsi que quelques contre-performances au cours des dernières, combien auraient prédit la coupe Stanley aux Penguins de Pittsburgh? Si vous me dites que vous l’auriez prédit, permettez-moi de douter de votre réponse. Jusqu’au mois de janvier, la question était plutôt si Pittsburgh allait réussir à se qualifier pour les séries de fin de saison. Le tout a débuté avec le changement d’entraîneur, car il était assez évident que Mike Johnston ne réussissait pas à faire produire tous ces joueurs talentueux et qu'il semblait y avoir énormément de frustration.

L’arrivée de Mike Sullivan, qui avait du vécu dans la LNH comme joueur ainsi que comme entraîneur, a insufflé une dose d’énergie qui a grandement aidé cette équipe ainsi que Sidney Crosby. Sullivan avait été entraîneur-chef à Boston mais cette opportunité était probablement venue trop vite dans sa carrière d’entraîneur.

« Sully » a par la suite été entraîneur adjoint sous John Tortorella et ça semble l’avoir aidé grandement. Il n’a pas remporté la coupe avec le Lightning mais s’est joint à « Torts » par la suite à Tampa ainsi qu’à New York, où ils ont connu beaucoup de succès en séries sans toutefois remporter la coupe Stanley. Je suis convaincu que Sullivan a beaucoup appris de son parcours sous Tortorella comme en démontre le jeu défensif des Pens en séries. Tous les joueurs, incluant les vedettes, bloquaient des lancers pour limiter les chances de marquer de l’adversaire, tel Crosby à la fin du 6e et dernier match. J’ai connu « Sully » à Tampa et en toute honnêteté, il agissait plus comme un entraîneur-chef que comme un assistant auprès des joueurs, tel Kirk Muller par exemple. Pour cette raison je crois qu'à l'inverse de Muller, Sullivan est plus un entraîneur-chef qu’un adjoint.

Nous ne pouvons pas passer sous le silence le travail effectué par Jim Rutherford depuis la dernière saison. J’étais un de ceux qui trouvaient que Rutherford semblait dépassé et qu’il prenait des risques en chambardant sa formation. Je me dois d’admettre que son risque a porté fruit, car au lieu de regarder passer la parade, il a décidé d’agir malgré les risques associés à des changements drastiques.

L’acquisition de Kessel a parti le bal et nous étions nombreux à questionner cette transaction car Kessel n’avait pas la meilleure des réputations. Cependant, bien que Kessel a été excellent en séries, ça démontre qu'il ne doit pas être le joueur principal pour avoir le succès espéré, mais plutôt un joueur complémentaire. Je ne fais pas cette affirmation péjorativement, mais c’est un fait. À Pittsburgh, il avait le luxe de ne pas faire face aux meilleurs défenseurs adverses, un affrontement qui a été dédié à Crosby, en plus de former un excellent troisième trio en compagnie de deux autres joueurs acquis par le biais de transactions en Nick Bonino et Carl Hagelin.

Il serait très facile d’affirmer que Bergevin aurait dû faire la même chose que Rutherford, mais ce n’est pas aussi simple car le CH n’a pas de Sidney Crosby et d'Evgeni Malkin comme base offensive. De plus, nous avons aussi régulièrement vu des DG effectuer plusieurs changements sans que cela porte fruit, donc ne crucifiez pas Bergevin et son équipe. Certes il aurait pu être plus actif mais les changements drastiques ne sont pas un gage de succès à tout coup.

Le choix de Crosby pour le trophée Conn-Smythe fait beaucoup jaser, mais tel que mentionné lors de ma dernière chronique, mon choix était aussi Crosby. D’autres joueurs étaient aussi méritants de cet honneur tels Kristopher Letang, Kessel et même Martin Jones et Logan Couture. De ces autres joueurs, Letang aurait été mon seul autre choix car il joué le meilleur hockey de sa carrière selon moi. Malgré tout le respect que j’ai pour lui, il a vraiment atteint un autre niveau que je ne le croyais pas capable d'atteindre. Je trouve très dommage pour lui qu’il n’ait pas été choisi pour représenter le Canada lors de la Coupe du monde présentée en septembre. Si la sélection s'était passée après la finale, je crois que le choix aurait pu être différent. Bien qu’il aurait aimé y participer, je suis persuadé que Kris préfère avoir remporté la coupe Stanley.

Pour terminer avec Crosby, bien qu’il n’ait pas été le premier marqueur des séries et de son équipe, je trouve qu’il a été le meilleur joueur sur la glace. Il est vraiment devenu un joueur complet autant offensivement que défensivement. Il contrôlait le jeu à outrance et, s’il avait eu un peu de chance, il aurait marqué encore plus buts et récolté plus de points. L’attention qu’il génère pendant un match a permis aux autres d'avoir plus de latitude, donc ça leur a permis de produire d’avantage car les Ryan McDonagh, John Carlson, Victor Hedman et Marc-Édouard Vlasic étaient constamment opposés au trio de Crosby. La série s’est bien terminée avec un excellent jeu défensif de Crosby qui a mené au but de Hornqvist dans un filet désert. Crosby est encore un, sinon le meilleur joueur de la LNH... après Carey Price bien sûr!