Ne manquez pas l'entrevue de Jonathan Bernier à On Jase dès midi

MONTRÉAL – À la suite d’une minuscule récolte de 48 points la saison dernière, ils étaient peu nombreux – pour ne pas dire inexistants – à prédire une renaissance aussi rapide de l’Avalanche du Colorado surtout après le départ d’un toujours talentueux comme Matt Duchene.
 
Ce renouveau s’opère de multiples façons au Colorado et c’est exactement ce qui crée cet effet boule de neige. À tout seigneur, tout honneur, le mérite revient d’abord à Nathan MacKinnon qui a retrouvé l’élan de sa saison recrue qui l’avait élevé au rang des futures grandes vedettes de son sport. Le rendement de MacKinnon permet à l’Avalanche de miser sur un premier trio redoutable qui est complété par Gabriel Landeskog et Mikko Rantanen.

Ensuite, la série actuelle de sept victoires n’aurait pas été possible sans le jeu inspiré de Jonathan Bernier en l’absence de Semyon Varlamov - qui a gagné le premier match – et du pilier en défense, Tyson Barrie.
 
Au final, le collectif y gagne et les entraîneurs peuvent bénéficier d’une contribution de qualité de joueurs comme Mark Barberio qui rend de fiers services à sa troupe.
 
Contre toute attente, l’Avalanche se classe ainsi parmi les équipes de l’heure de la LNH et elle s’est immiscée dans la lutte aux séries en ayant joué moins de matchs que la plupart des clubs dans sa mire.
 
« Comme groupe de joueurs, on est vraiment en train de s’établir. On joue bien défensivement présentement et nos attaquants sont en feu en commençant par MacKinnon. On dirait que tout ce qu’il touche se retrouve dans le net! », a confié Barberio au RDS.ca.
 
Le déclic semble s’être produit vers la mi-décembre après un revers de 6-5 contre le Lightning de Tampa Bay.
 
« C’est le fun d’avoir du succès comme ça. En tant qu’équipe, on a gagné en maturité. Depuis environ un mois, on a commencé à vraiment bien jouer défensivement. Ça fait en sorte que tu vas avoir du succès, un gardien ne peut pas y arriver sans une bonne structure devant lui », a expliqué Bernier à l’émission On jase de Martin Lemay.
 
Mais ça n’arrive pas souvent que la pire équipe de la LNH parvienne à sortir la tête de l’eau en l’espace de quelques mois.

ContentId(3.1260281):Le petit miracle de Bernier, le but de MacKinnon
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« Il y a eu un processus de rebâtir la confiance aussi. Je n’étais pas là l’an passé, mais il y a des choses qui restent dans la tête des joueurs après ce qui est arrivé. Je lève mon chapeau aux gars d’avoir surmonté la dure épreuve mentale de la saison passée. Au début, on voyait qu’il y avait un certain manque de confiance, mais ça s’est replacé depuis », a dévoilé Bernier.
 
Barberio, qui a disputé 34 matchs avec le Colorado en 2017-2018, identifie un autre facteur déterminant : le virage jeunesse qui a été adopté par les dirigeants. La moyenne d’âge de l’Avalanche se situe maintenant dans le trio de tête de la LNH.
 
« Notre équipe a été grandement rajeunie cette année. Les jeunes ont vraiment procuré beaucoup d’enthousiasme et d’énergie à notre groupe. Je remarque aussi un changement d’attitude, on entame les matchs en sachant qu’on peut gagner si on joue avec notre vitesse et notre style », a ciblé Barberio en faisant aussi allusion à la perception de Bernier.
 
Le départ de Duchene comme déclencheur?
 
Plusieurs rumeurs peu élogieuses ont émané de Denver au sujet de Matt Duchene. Les joueurs ne le confirment pas publiquement, mais on sent que son départ a repoussé les nuages.
 
« Matt, c’est une bonne personne et un excellent joueur, mais on avait des joueurs qui avaient beaucoup de talent et qui pouvaient en donner plus, mais ils ne pouvaient pas. Ça prend une équipe équilibrée, il faut que tout le monde soit content de jouer ses minutes », a réagi Bernier à ce sujet.
 
MacKinnon a profité de la situation pour exploser offensivement. S’il poursuit sur la lancée, il devrait rivaliser pour le titre de meilleur pointeur du circuit.
 
« Je ne sais pas si tout ça a eu un gros impact, mais depuis qu’on a échangé Duchene, il a vraiment pris son rôle de meneur encore plus au sérieux, il veut aider l’équipe à gagner », a indiqué Bernier en vantant son éthique de travail exceptionnelle qui donne le ton.
 
Barberio ne peut qu’être épaté par l’arsenal de MacKinnon qui a déjà surpassé son total de points de la saison précédente (54 points en 43 matchs contre 53 points en 82 parties).
 
« Il est tellement explosif ! Il peut déjouer des défenseurs par lui-même, c’est rare qu’on peut voir ça, mais il le fait une à deux fois par match.
 
« Je me souviens au camp d’entraînement d’avoir trouvé qu’il était encore plus rapide. Je me suis dit : ‘Voyons, je ne pensais pas que c’était possible’ », a raconté Barberio.
 
L’ancien défenseur du Canadien a également lancé des fleurs à Bernier qui ne sera pas facile à retirer du but lors du retour de Varlamov.
 
« On a vu au camp d’entraînement qu’il était encore un très bon gardien. Actuellement, sa confiance est au sommet, il est vraiment solide devant le filet. Il fait des arrêts incroyables comme celui dans notre dernier match », a souligné le patineur de 27 ans.
 
Malgré les critiques à son endroit et les moments éprouvants vécus à Toronto, Bernier avait recommencé à démontrer des signes positifs, la saison dernière, lors de son passage avec les Ducks.
 
« J’ai beaucoup appris de ce qui s’est passé à Toronto. Ma dernière année a été très difficile, mais je n’ai jamais lâché. J’ai eu un gros été après et je suis arrivé à Anaheim. Je trouve que c’est là que j’ai repris de la confiance. Je me sens mieux qu’à 20-21 ans dans la LNH. Je trouve que je suis revenu comme je me sentais dans la Ligue américaine ou le junior, les places où j’ai dominé », a avoué Bernier.
 
Mais rien n’est gagné pour Bernier qui s’est promené beaucoup promené dans les dernières années.
 
« C’était une grosse décision d’accepter un contrat d’un an, mais j’avais encore beaucoup de confiance en moi de pouvoir réussir une grosse saison et viser un poste de numéro un ensuite si une équipe. J’ai pris un risque », a admis le Québécois de 29 ans qui pouvait se permettre cette avenue avec un enfant qui n’a pas encore commencé l’école.
 
Tout comme Bernier, Barberio s’amuse pleinement par les temps qui courent. En fait, il vit sa saison la plus satisfaisante au plan personnel surtout que ses entraîneurs ont augmenté ses responsabilités pendant la convalescence de Barrie.
 
« Je pense que je peux dire ça. Je joue plus souvent contre le deuxième trio adverse. C’est agréable, j’en retire de la fierté et j’accepte ce défi avec plaisir », a évalué Barberio qui a souvent lutté pour un poste régulier depuis ses débuts dans la LNH en 2013.
 
D’ailleurs, le choix de sixième ronde du Lightning en 2008 apprécie l’approche de Nolan Pratt, l’entraîneur des défenseurs, qui a joué 592 parties dans la LNH.
 
« C’est un entraîneur qui comprend ta réalité quand tu fais une erreur sur la patinoire. Il regarde tous les angles et il te suggère ce que tu aurais pu faire, mais il est capable de comprendre ce que tu as pu voir pour prendre cette décision. »
 
Ce contexte favorable rend aussi la vie plus facile à son patron, Jared Bednar, qui essuie moins de critiques cette saison.
 
« C’est vraiment une bonne personne, les gars sont contents de jouer pour lui. Ses systèmes fonctionnent bien et les gars adhèrent à ses idées, ça se voit avec nos résultats », a conclu Barberio.