MONTRÉAL - Michael Cammalleri n’est pas dupe, il reconnaît que l’espoir des séries ne tient qu’à un fil, mais les Devils du New Jersey s’accrochent à celui-ci surtout que l’organisation du « parrain » Lou Lamoriello traverse un regain de vie.

Avec une récolte de quatre victoires et neuf points depuis cinq matchs, les Devils peuvent toujours rêver aux éliminatoires, mais il faudrait que cette lancée se poursuivre vendredi contre Toronto et samedi au Centre Bell.

« Évidemment, on sait que le défi sera énorme, mais on est loin de vouloir jeter l’éponge. On a connu une première moitié frustrante donc c’est encore plus agréable de renouer avec le succès », a confié Cammalleri qui n’a pas connu la frénésie des séries depuis 2011 avec le Canadien.

Depuis sa transaction – survenue durant un match – qui l’a sorti de Montréal, Cammalleri vivra sa deuxième rencontre dans l’amphithéâtre du Tricolore. À sa seule autre visite dans l’uniforme des Flames, le tireur gaucher avait subi la défaite. Puisque le CH vient de subir deux revers décevants, le moment semble bien choisi pour l’emporter à son ancien domicile.

« Oh oui, on aimerait en profiter pour obtenir une grosse victoire contre eux. On sait que les Canadiens connaissent beaucoup de succès cette saison », a noté Cammalleri, se disant déçu de devoir se limiter à un passage éclair dans la métropole.

« C’est excitant de se présenter à Montréal sauf que nous jouons la veille contre Toronto. Dans une ville aussi belle, ç’aurait été génial d’avoir le temps de revoir des amis et de profiter d’un bon souper, mais j’ai définitivement hâte jouer au Centre Bell », a-t-il poursuivi dans un entretien avec le RDS.ca.

Orgueilleux et habile marqueur comme il l’est, le numéro 23 des Devils devra être épié de près par les hommes de Michel Therrien. Jusqu’à maintenant, Cammalleri partage - avec Oliver Ekman-Larsson - le premier rang de la LNH pour les buts gagnants (7). Il s’agit d’une statistique impressionnante pour l’athlète de 32 ans qui a été limité à 39 matchs en raison de diverses blessures.

« Je sens que mon jeu est à la hauteur présentement même si je ne me concentre pas sur les statistiques. J’ai l’impression de m’être beaucoup amélioré à partir de mon séjour à Montréal et je veux continuer dans ce sens », a reconnu le papa fort occupé par ses deux filles de sept semaines et trois ans et demi. Scott Stevens, Lou Lamoriello et Adam Oates

Cammalleri pourrait donc jouer un rôle dans une éventuelle remontée des Devils au classement. Auteur de 17 buts et 24 points en 39 rencontres, l’Ontarien semble avoir retrouvé sa touche offensive depuis la saison précédente. Il n’est devancé que par Adam Henrique (28 points) et Jaromir Jagr (27 points) qui ont joué respectivement cinq et huit matchs de plus que lui.

Il n’hésite pas à dire qu’il a dû traverser quelques épisodes de frustration depuis qu’il a accepté un contrat de cinq ans pour 25 millions avec les Devils en juillet 2014.

« Maintenant, ça s’est placé. J’ai eu besoin d’un ajustement en arrivant avec une nouvelle organisation. Tout s’est placé avec la famille, mais on aurait aimé se retrouver dans une position nettement meilleure au classement », a expliqué celui qui a surmonté une commotion cérébrale et d’autres pépins physiques.

Rétabli depuis peu, le choix de deuxième ronde des Kings en 2001 a été muté au centre pour combler des besoins offensifs de sa troupe. Il ne déteste pas cette mission que les entraîneurs Scott Stevens et Adam Oates lui ont confiée malgré le défi qu’elle représente.

« J’apprécie beaucoup le rôle des entraîneurs parce que je crois qu’on peut s’améliorer grâce aux conseils. Ce n’est pas rien de pouvoir apprendre de ces deux membres du Temple de la renommée », a indiqué Cammalleri.

Stevens et Oates ont succédé à Peter DeBoer qui a été congédié le 26 décembre. La décision ne lui appartenait pas, mais il a notamment accepté l’offre des Devils puisqu’il fait confiance à l’expérience de Lamoriello, leur grand manitou.

Schneider ne remplacera jamais Brodeur, mais…

Le petit poison autour du filet ne parvient pas à identifier un élément déclencheur pour l’amélioration observée chez les siens, mais il sait vers qui regarder.

« Je dois dire que notre gardien, en fait nos gardiens, font de l’excellent boulot. Les gens de Montréal savent très bien ce que ça veut dire avec le brio de Carey Price », a-t-il ciblé en faisant référence à Cory Schneider et Keith Kinkaid. Cory Schneider

Ayant évolué devant des gardiens comme Miikka Kiprusoff et Price, Cammalleri peut apprécier la contribution du rouquin de 28 ans.

« Il appartient vraiment à l’élite. C’est difficile d’établir une comparaison entre les gardiens, mais il a tous les outils pour se démarquer. C’est génial de pouvoir miser sur lui », a-t-il noté.

« En plus, on pourrait dire qu’il est normal pour un gardien. Il fait partie de la gang », a raconté Cammalleri avec amusement à propos de celui qui chausse maintenant les gros patins de Martin Brodeur à temps plein au New Jersey.

Pour poursuivre sur le sujet des hommes masqués, Cammalleri a assisté au développement de Price durant ses troisième, quatrième et cinquième saisons dans la LNH. L’ancien étudiant de l’Université du Michigan apprécie le rendement de la pièce maîtresse du CH.

« C’est tout sauf une surprise à mes yeux, il semble vraiment s’approcher de son apogée et il mérite certainement d’être l’un des candidats pour le trophée Hart. Il a été l’un des meilleurs joueurs au monde depuis le début de la saison », a conclu le hockeyeur aux origines italiennes.