SUNRISE – Après avoir eu le coeur brisé la veille puisqu’il n’a pas été sélectionné lors de la ronde initiale du repêchage, Jérémy Roy a obtenu la raison parfaite pour retrouver le sourire en étant le tout premier joueur à se lever de son siège samedi matin.

C’est toujours particulier de constater à quel point la différence est énorme - et en même temps petite - entre le 30e et le 31e choix. En raison de la formule du repêchage de la LNH, le fait d’être sélectionné lors de la prestigieuse soirée du premier tour comporte une signification particulière.

Mais en y pensant bien, Roy a seulement été repêché un échelon plus bas que Nicholas Merkley et le Québécois s’est concentré sur cette approche.

« C’était définitivement difficile, c’était quand même un rêve de petit garçon de se faire repêcher en première ronde », a confié Roy qui a été pris par les émotions à la suite du 30e et dernier choix du tour initial.  

ContentId(3.1138470):La LHJMQ brille avec 30 joueurs repêchés
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Le défenseur du Phoenix de Sherbrooke a pu se tourner vers ses proches présents avec lui en Floride pour surmonter cette déception.

« Ma famille m’a beaucoup aidé, ils m’ont réconforté et remis le sourire dans le visage. J’avais le droit d’être triste vendredi soir, mais c’était une nouvelle journée qui commençait », a exprimé le nouveau membre des Sharks de San Jose qui était moins torturé que d’autres puisqu’il savait qu’il serait éventuellement repêché.

Persuadé du potentiel de l’arrière droitier, les Sharks ont procédé à une transaction pour s’assurer de l’ajouter à leur banque d’espoirs.

« Dans le fond, c’est un mal pour un bien », a jugé Roy au sujet de l’accroc de la veille qui l'a mené à aboutir avec une organisation très intéressée à ses services.

« C’est très agréable, c’est un geste significatif, ça veut dire qu’ils me voulaient vraiment », s’est-il réjoui avec raison.

De la déception à la joie!

Ironiquement, Roy ne s’attendait pas à voir son nom prononcé par cette équipe pour un motif bien précis.  

« En fait, je ne leur ai pas beaucoup parlé et j’étais surpris qu’il me repêche parce que je n’ai pas eu ma meilleure entrevue avec eux. Ce n’était pas désastreux, mais j’avais été plus à l’aise avec d’autres équipes », a avoué le patineur de six pieds et 188 livres.

Durant les derniers mois, le hockeyeur originaire de Richelieu n’avait pas caché que son objectif était d’entendre son nom en première ronde. Maintenant que c’est chose du passé, sa nature compétitive l’incite à vouloir prouver qu’il méritait une sélection plus élevée.  

« C’est certain que ça devient une motivation, mais ce n’est pas tant une déception de sortir premier de la deuxième ronde. Ce n’était pas comme si j’avais été repêché loin de la première ronde », a mentionné Roy en nuançant le tout.

Son entraîneur Judes Vallée n’a pas assisté au repêchage, mais il était très fier pour son défenseur plus que fiable.

« Je suis extrêmement heureux pour Jérémy, il possède vraiment un grand potentiel. Les Sharks vont pouvoir compter sur un très bon joueur. C’est normal qu’il ait ressenti un peu de déception, mais il y avait tellement de talent dans ce repêchage », a-t-il commenté lorsque joint au bout du fil par le RDS.ca.

Inspiré par Drew Doughty

L’auteur de 43 points (5 buts, 38 aides) en 46 matchs avec Sherbrooke cette saison pourra se développer dans une organisation en transition ce qui pourrait favoriser son ascension dans la LNH.

« Je n’ai pas trop pensé à ça, j’avoue que ce serait agréable de percer leur formation plus rapidement, mais je vais me concentrer à arriver fin prêt au camp pour compliquer les décisions des dirigeants », a-t-il répondu.

D’ailleurs, les Sharks sont parvenus à développer de façon convaincante quelques défenseurs au fil des ans et Marc-Édouard Vlasic constitue un exemple probant. Confiant en ses moyens, Roy croit qu’il pourra poursuivre son évolution grâce à ses atouts.

« Ma vision du jeu est ma plus grande force, c’est l’élément qui pourra m’aider tout au long de ma carrière », a ciblé Roy qui est représenté par l’agent Christian Daigle.  

« On parle souvent de ses qualités offensives, mais il se débrouille très bien défensivement. Il a affronté les meilleurs trios adverses avec nous », a tenu à ajouter son entraîneur pour expliquer ce qui le démarque des autres.

Durant les prochains mois, Roy s’attardera notamment à perfectionner son explosion sur patins, une carte qui l’aidera à suivre les traces de son modèle dans la LNH, Drew Doughty.

« Je suis attentivement sa manière de jouer et j’aimerais pouvoir faire ce qu’il accomplit sur la patinoire. Je n’ai pas autant d’audace que lui offensivement, mais ça se ressemble dans le reste du jeu », s’est comparé le défenseur de 18 ans qui a réellement cru à son rêve de la Ligue nationale à partir de 14 ans.

Tandis que Doughty représente sa source d’inspiration, Roy choisirait Carey Price comme le joueur avec lequel il aimerait disputer un match dès demain dans la LNH s’il le pouvait.

« J’aimerais constater de près c’est quoi la coche du meilleur gardien au monde », a lancé avec épatement celui qui était accompagné de plusieurs proches dans un condo prêté par sa famille de pension du Midget.

Outre ses parents, Roy a identifié deux acteurs de premier plan et de longue date dans son cheminement.

« À part eux, je dirais mon préparateur physique Stéphane Dubé avec lequel je travaille depuis quelques années. Il y a aussi François Borduas qui a été mon entraîneur au niveau pee-wee et que je revois encore l’été. C’est un spécialiste du maniement de la rondelle et je m’entends très bien avec lui. »

En jouant malgré différentes blessures cette saison, Roy a déjà prouvé l’ampleur de son caractère comme il l’a fait au lendemain du petit échec de la première ronde. Huit défenseurs ont été choisis avant lui dans l’encan de 2015, dont Jakub Zboril et Thomas Chabot de la LHJMQ, mais il aimerait bien les devancer dans quelques années quand ça comptera vraiment.