Après les Blackhawks de Chicago et les Kings de Los Angeles, les Ducks d’Anaheim sont devenus les troisièmes sérieux prétendants à la coupe Stanley à baisser pavillon dès la première ronde.

Résultat : l’ascension vers la finale de la coupe Stanley semble maintenant moins ardue pour les Sharks de San Jose et les Blues de St.Louis. Du moins pour la deuxième ronde qui se mettra en branle jeudi. Car si ces deux négligés se croisent en finale d’association, ce duel sera très relevé et opposera des équipes qui donneront tout ce qu’elles ont à donner pour atteindre la finale de la coupe Stanley et ainsi effacer, au moins en partie, leur réputation de clubs sous-performants une fois les séries arrivées. Une réputation que les Blues et les Sharks traînent depuis des années. Une réputation qu’ils ont d’ailleurs contribué à mousser avec des sorties aussi hâtives que décevantes en séries. Contre de fortes équipes, c’est vrai. Contre d’éventuels champions de la coupe Stanley, c’est vrai aussi.

Mais pour obtenir le droit d’être identifié comme un prétendant logique à la coupe Stanley, un club doit remporter des séries difficiles. Il doit s’imposer. C’est d’ailleurs ce que les Sharks, les Blues et aussi les Predators de Nashville ont fait en éliminant les Kings, les Hawks et les Ducks.

Mais maintenant qu’ils sont en deuxième ronde, ces trois clubs ne peuvent se contenter d’un gain, aussi brillant fut-il, en première ronde. Ils doivent atteindre la finale de l’Ouest. Mieux encore, la finale de la coupe Stanley. Et si, une fois en grande finale, le précieux trophée leur glisse des mains et que c’est Alexander Ovechkin qui le soulèvera sous les yeux de Joe Pavelski ou de David Backes, les Sharks ou les Ducks pourront au moins plaidé s’être rendu jusqu’au bout... ou presque.

Pourquoi je n’ajoute pas le nom de Shea Weber à ceux de Pavelski et Backes? Parce que je ne crois pas que les Predators puissent atteindre la finale de l’Ouest. Encore moins la grande finale.

Blues – Stars

Les Stars de Dallas marquent des buts. Ils en marquent beaucoup. Ils en marqueront encore face aux Blues en deuxième ronde, malgré l’absence de Tyler Seguin, qui se prolonge.

L’ennui pour les Stars, c’est qu’ils donnent aussi beaucoup de buts. Trop pour espérer gagner une fois séries, contre un club aussi complet que les Blues de St.Louis.

Les Stars ont peiné à évincer des séries le Wild du Minnesota. Un club qui était privé de sa pierre angulaire en Zach Parise. Un club qui n’avait pas même d’affaire en séries puisque les Bruins de Boston, neuvièmes dans l’Est, affichaient plus de points qu’eux.

Alors si les Stars ont peiné contre le Wild, je ne vois pas comment ils pourraient vaincre les Blues, qui forment un club bien plus solide à toutes les positions.

Certains diront que Brian Elliott pourra difficilement être meilleur qu’il ne l’a été contre les Hawks. C’est vrai. Mais voilà. Même s’il devait connaître une baisse de régime, Elliott sera encore meilleur que l’un ou l’autre des gardiens que les Stars enverront devant leur cage.

Et devant les gardiens en présence, je vais prendre n’importe quand les défenseurs des Blues et le système défensif de Ken Hitchcock devant la brigade des Stars et le système de Lindy Ruff.

Pour l’attaque, difficile de rivaliser avec Jamie Benn et Jason Spezza, qui affiche sa forme de ses grandes années avec les Sénateurs d’Ottawa.

Mais les Blues sont forts aussi. Ils profitent surtout d’un meilleur équilibre des forces de frappe. Et si Vladimir Tarasenko peut détester Ken Hitchcock au point de multiplier les buts marqués pour faire la preuve par l’absurde qu’il mérite davantage de temps d’utilisation, eh bien les Blues sortiront rapidement les Stars de cette deuxième ronde.

J’aurai la chance, le privilège d’être à St.Louis pour les matchs trois et quatre. Je ne crois pas que j’aurai à y retourner pour un match six, car bien qu’ils aient su résister aux Hawks dans le septième et dernier match de la première ronde, il me semble que les Blues ne joueront pas avec le feu pour une deuxième fois de suite. Lorsqu’ils auront la chance de mettre un terme à la série, ils en profiteront.

Prédiction : St.Louis en 5

Predators – Sharks

Les Predators ont causé une belle surprise en éliminant les Ducks mercredi soir. Des Ducks qui ont amorcé la série comme ils avaient amorcé la saison : sur les talons. Des Ducks qui ont joué avec un brin trop de confiance en se disant que la logique viendrait les sauver. Des Ducks qui ont une fois encore – troisième fois de suite – été incapables de remporter un septième match pour franchir la série au lieu de se retrouver en vacances.

Remarquez que c’est à l’image de leur coach Bruce Boudreau, qui vient de subir pareil affront pour une septième fois en carrière.

Ça devrait d’ailleurs lui coûter son poste avec les Ducks. Un poste qu’il a sauvé en début de saison, mais qu’il pourrait difficilement garder avec la déconfiture affichée par son club en première ronde.

Dans un septième match, tes gros canons doivent répondre. Et souvent, les gros canons s’élèvent en harmonie avec leur coach, qui devient alors un motivateur bien plus qu’un élaborateur de système.

À ce jeu, il est clair que Peter Laviolette a su mettre Bruce Boudreau dans sa petite poche. Bon! Les Ducks n’ont pas été chanceux. Ils ont bousillé des occasions en or, ils ont frappé des poteaux et Pekka Rinne a vu la chance venir à sa rescousse plusieurs fois lors de cette partie ultime.

Mais quand même. Laviolette a su tirer de son équipe ce que Boudreau n’a pas été en mesure d’obtenir.

C’est pour cette saison que ce sont les Predators et non les Ducks qui croiseront les Sharks.

J’aurais favorisé les Sharks face à l’un ou l’autre des adversaires. Ironiquement, je crois que ce sera un brin plus facile contre Nashville que ce l’aurait été contre les Ducks. Car les Ducks forment un club plus lourd, plus physique que les Preds qui peineront, je crois, à composer avec le rouleau compresseur des Sharks.

Joe Thornton en tête – je sais que je vous tombe sur les nerfs avec « Jumbo Joe », mais quel joueur de hockey il est encore – les Sharks sont en mission.

Plus que les Blues?

Je ne sais pas encore. On le verra en finale de l’Ouest. Car oui, je crois fermement que les Sharks, comme les Blues, traverseront assez facilement la deuxième ronde.

Prédiction : San Jose en 5