MONTRÉAL – Les Red Wings de Detroit sont reconnus pour leur patience dans le développement de leurs espoirs. Cette saison, celle du défenseur Xavier Ouellet continue d’être mise à rude épreuve.

 

À 24 ans, Ouellet dispute sa deuxième saison complète dans la Ligue nationale. Les allers-retours continuels entre Detroit et Grand Rapids, où est établi le club-école des Red Wings, font maintenant partie de son passé, mais l’ancien pilier de l’Armada de Blainville-Boisbriand n’est pas au bout de ses peines. La navette, c’est désormais entre la patinoire et la passerelle de presse qu’il la fait.

 

Ouellet a été rayé de la formation pour 33 des 75 matchs des Red Wings cette saison. Il n’a joué que sept matchs depuis la pause du match des étoiles. Lundi soir, au Centre Bell, il sera en uniforme pour seulement la troisième fois en mars.

 

Si les Wings aspiraient aux grands honneurs, Ouellet comprendrait mieux le traitement qui lui est réservé. Il admet qu’être laissé en plan par une équipe qui a plus de problèmes que de solutions ajoute à sa déception.

 

« Si tu es le septième défenseur dans une équipe qui gagne, qui est dans la course pour les séries, tu n’as pas grand-chose à dire, reconnaissait-il après l’entraînement de lundi. C’est toujours le fun de faire partie d’un groupe gagnant. Dans ce temps-là, tu attends ta chance et tu essaies d’aider l’équipe. Quand c’est plus dur pour l’équipe, ça devient plus dur mentalement. Tu aimerais juste pouvoir faire une petite différence. »

 

L’utilisation parcimonieuse de Ouellet par l’entraîneur-chef Jeff Blashill a commencé après la raclée de 10-1 que les Red Wings ont encaissée aux mains du Canadien au début décembre. Le Québécois a été laissé de côté pour les neuf matchs suivants, puis a été réinséré dans la formation pour cinq parties. Son temps d’utilisation a excédé dix minutes dans une seule d’entre elles.

 

Ouellet a été évincé de l’alignement pendant neuf autres parties en février. Comme par hasard, il a refait surface juste avant la date limite des transactions. À ce moment, le Detroit Free Press rapportait qu’il ne faisait plus partie des plans de l'organisation.

 

« C’était spécial mentalement. Tu essaies de ne pas y penser, se souvient-il. J’ai été repêché par les Wings, c’est ici que j’ai commencé ma carrière, ça ne serait pas honnête de dire que je veux m’en aller. Je veux une opportunité, je veux jouer au hockey, je veux être sur la glace. C’est juste à ça que je pensais. »

 

Le choix de deuxième ronde en 2011 estime avoir bien fait dans ces quelques matchs où il a été mis en vitrine. Depuis, il continue de ronger son frein.

 

« ‘X’ a travaillé très fort pour s’améliorer, réalise Blashill. L’été dernier, il est resté à Detroit pour améliorer son coup de patin et c’est un aspect de son jeu sur lequel il doit continuer à mettre des efforts. À son âge, ce n’est pas un aspect sur lequel il est facile de progresser. Il doit simplement continuer de travailler sur son jeu de pieds et voir à être le plus efficace possible. »

 

« Il va toujours falloir que je travaille mon patin, approuve Ouellet. Je pourrai toujours être un peu plus quick, un peu plus vite. Je ne sais pas à quel point c’est une nuisance dans mon jeu, mais je sais que je peux l’améliorer. »

 

Mantha-Blashill : un tête-à-tête qui « a réglé beaucoup d’affaires » 

 

Quelques jours avant la dernière visite des Red Wings à Montréal, Jeff Blashill avait tenu des propos virulents à l’endroit d’Anthony Mantha.

 

« [Il] doit mieux jouer. Beaucoup mieux. Ce n'est pas correct d'être un passager dans une équipe quand on te donne l'opportunité d'être un joueur d'impact », avait tonné le pilote après une défaite contre les Oilers d’Edmonton.

 

Lorsque confronté à ces propos lundi, Mantha a affiché une mémoire sélective et a prétendu ne pas s’en rappeler. Il a toutefois fait mention d’une longue conversation qu’il a eue avec son entraîneur à la fin décembre, un mois après cette sortie publique, avant un match au New Jersey.

 

« On a parlé pendant peut-être 45 minutes. Ça a réglé beaucoup d’affaires, dit Mantha, qui a récolté cinq points en autant de matchs après ce tête-à-tête. Il voulait que je change quelques affaires. C’est ce que j’ai fait et j’ai vu les résultats immédiatement. Il était content, j’étais content. On va bâtir là-dessus pour l’année prochaine. »

 

« Cette année a été très importante pour la croissance d’Anthony, observe Blashill. À mes yeux, la clé est simple dans son cas : il doit plier les genoux et patiner. Quand il fait ça, c'est un excellent joueur. Pendant la majeure partie de sa vie, il a été capable de dominer sans nécessairement le faire. Mais quand on arrive à un certain niveau, il faut savoir s’ajuster. Depuis ce match au New Jersey, il sait se servir de ses pieds de manière efficace sur une base beaucoup plus constante. »

 

À l’image de son équipe, Mantha traverse un mois de mars désertique. Il est sans but à ses neuf derniers matchs et n’a récolté que deux mentions d’aide au cours de cette séquence. Néanmoins, il occupe le troisième rang du classement des pointeurs des Wings avec 43 points en 73 matchs.

 

Avec 82 points à son palmarès en 143 matchs dans la LNH, Mantha vient au 12e rang des pointeurs parmi tous les joueurs repêchés en 2013. Sa production de 0,57 point par partie le place à égalité avec celui qui avait été repêché au troisième rang cette année-là, un certain Jonathan Drouin...