CRABTREE - On se doutait bien qu'elle viendrait un jour ou l'autre cette fin de saison, mais on la souhaitait le plus loin possible. Même qu'on la souhaitait à l'autre bout du pays. Claude Lafontaine m'avait convaincu que la fin viendrait dans l'ouest de ce grand pays, quelque part fin avril…

C'était son vœu le plus cher. C'était son rêve. C'était devenu sa réalité. Depuis qu'il dirige un club de hockey midget, après quelques années à Montréal, puis celles dans Lanaudière, jamais il n'avait été si loin en séries, jamais il n'avait approché les sommets de si près. Jamais il n'avait goûté à cette exaltation qui accompagne chaque étape qui rapproche du sommet.

Cette saison 2008-2009 allongée, de presque un mois, m'en a beaucoup appris sur les qualités que doit posséder une équipe pour espérer aux grands honneurs. Le travail éreintant qui incombe à toute l'équipe, à chaque joueur en particulier, mais je songe surtout à la charge de responsabilités qui vient accroître le travail du groupe d'instructeurs, quand je me remémore la fin de cette 4e saison des Draveurs du Collège Esther-Blondin dans le circuit québécois de développement midget AAA.

Une 4e saison terminée à Laval, lors d'un septième match de demi-finale perdu 3 à 2, à un cheveu de prendre part à la grande danse printanière. Mais quelle belle 4e saison pour cette organisation des Draveurs du CEB. Une saison unique, que je vais tenter de résumer en ma qualité de proche observateur, pour le bénéfice de tous ceux qui ont suivi l'aventure des Draveurs du Collège Esther-Blondin. Une saison 2008-2009 qui aura permis à l'équipe de se signaler par des performances remarquables. Formation réputée pour ses qualités défensives avec la présence de deux excellents gardiens de but, les Draveurs ont connu une année exceptionnelle, avec l'appui de joueurs au talent offensif, qui ont réédité le livre des records de l'équipe.

Mai 2008

J'ai ressenti les premiers espoirs au précamp de mai 2008. La qualité des aspirants avait quelque chose de rassurant. Et le début de la saison, s'est voulu annonciateur d'un positionnement qui nous permettrait de quitter les bas fonds du classement, où nous traînions depuis trois ans. Des gardiens de but de grande qualité, une défensive aguerrie et enfin des avants au profil de compteurs, possédant de bonnes mains et pourvus d'une dose de confiance en leurs moyens. Les éléments étaient en place, mais il restait à créer la chimie nécessaire à toute équipe qui aspire à un classement, jusque-là jamais atteint.

Puis le vrai déclic s'est fait lors du Challenge TELUS. La confiance si nécessaire en ses moyens s'y est révélée à l'aréna Jacques-Lemaire de Ville Lasalle, quand au-delà des espoirs bien légitimes, les joueurs des Draveurs ont réalisé tout leur plein potentiel, en remportant la victoire finale et le trophée TELUS.

Et c'est là que tout le travail a vraiment commencé.

Le début d'un gros travail

Quand je dis le travail, je pense aux joueurs bien sûr, mais je pense surtout aux entraîneurs. Ce sont eux qui ont eu à expliquer que ce n'était pas un accident de parcours, mais que c'était bien le résultat d'un travail commun intense, jumelé au talent respectif de chacun. Le fait de croire dorénavant en leurs moyens, aura permis aux joueurs du CEB d'aligner une belle série de victoires, lors du retour au calendrier régulier.

Et la pause des Fêtes est venue récompenser tout ce beau monde en attente de la phase II d'une saison déjà très bien amorcée.

Quand le Majeur s'en mêle

Coup du sort ou les conséquences des succès déjà enregistrés, lorsque deux équipes de la LHJMQ, en janvier dernier, ont sabré dans l'alignement des Draveurs en soutirant trois joueurs qui totalisaient déjà 45 buts à la production offensive du CEB.

Pierre-Karl Marion, premier compteur du club prenait alors le chemin de Chicoutimi accompagné de l'ailier Jean-Philippe Foucher, tandis que le vétéran et solide ailier Francis Hevey, nous quittait pour Acadie-Bathurst. Ces rappels ont été très bien acceptés par les dirigeants du club, puisqu'ils correspondent exactement à la politique de développement préconisée par le Circuit midget AAA. Mais il a fallu s'ajuster.

L'apport du coach

Et c'est là, que Claude Lafontaine a très bien su regrouper ses hommes, en leur expliquant les nouvelles responsabilités qui incombaient à ceux qui devaient dorénavant devenir les nouveaux leaders des Draveurs du CEB. Il a dû leur démontrer que lui le coach, croyait toujours en eux, et plus encore, qu'eux-mêmes devaient croire en leur potentiel et leur capacité à poursuivre le succès si bien amorcé. Il fallait absolument conserver intacte cette confiance acquise en début de saison.

Il y a eu forcément le rappel de quelques nouveaux venus qui se sont intégrés positivement à l'équipe et aussi certains joueurs affiliés qui ont vu leurs noms enfin cousus définitivement sur leur chandail.

À ceux qui au cours d'une saison seraient portés à critiquer le travail du coach dans l'utilisation de tel ou tel joueur, ou du temps de glace accordé à celui-ci au détriment de celui-là, que ceux-là sachent que le temps passé derrière le banc lors d'une joute de hockey ne représente pas plus de 10% du travail d'un instructeur auprès de ces jeunes confiés à sa responsabilité. Le reste se diviserait à mon avis comme suit: 20% lors des pratiques quotidiennes, 20% dans la chambre, le corridor de l'aréna et son bureau à analyser les résultats de la dernière joute et à préparer le plan de match du prochain affrontement et enfin 50% de son temps, et c'est là que son apport est le plus prépondérant, est consacré à suivre le comportement humain de chacun des joueurs face à ses compagnons, à suivre leur développement scolaire et à protéger l'état d'esprit du jeune homme, qui varie au fil des événements qui viennent bouleverser chaque jour, la vie de chacun de ces joueurs de façon fort différente. En somme, protéger la chimie de l'équipe contre vents et marées et s'assurer du bonheur de chacun.

Il lui faut garder ces jeunes hommes heureux dans l'accomplissement de leurs tâches quotidiennes, avec tout ce que cela comprend d'analyse du comportement lié à chacun des caractères, si particulier à l'éducation déjà reçue dans la famille respective de chacun. Il lui faut maintenir le niveau de confiance à son maximum pour que ces derniers continuent à croire en leur moyen individuel et à ceux de l'équipe. En résumé, le coach devient le temps d'une saison (de la mi-août jusqu'au printemps suivant) un père, un frère, un ami, un confident, un éducateur spécialisé et enfin une ressource essentielle au développement sportif et surtout humain de chaque jeune qui lui est confié, dans l'exercice de ses responsabilités.

Avec l'aide de ses adjoints Mario Doucet et Yvan Charbonneau, Claude Lafontaine a accompli cette année un travail exemplaire qui lui a permis de se retrouver en nomination au titre d'entraîneur de l'année dans la Ligue midget AAA.

La critique est souvent trop facile, et elle est parfois le résultat d'une humeur subite d'un supporteur acharné ou d'une émotion d'un parent qui limite son analyse au résultat d'une joute où le fils n'a pas répondu aux attentes bien légitimes placées en celui qui se retrouve, ne l'oublions pas, en situation d'apprentissage où seuls les plus doués et les plus travaillants, réussissent à retenir l'attention. Oui, je crois profondément, que Claude Lafontaine mérite en 2008-2009, cette reconnaissance particulière accordée au meilleur entraîneur de l'année dans le Circuit Gauthier.

La rentrée à Esther-Blondin

Un autre élément non négligeable de cette saison si extraordinaire, est, je crois, l'association des Draveurs de Crabtree à la maison d'enseignement du Collège Esther-Blondin. Ce Collège de qualité a su accueillir les jeunes hockeyeurs avec l'ouverture d'esprit nécessaire à une intégration sans anicroche. Comprendre les implications rattachées à la pratique de ce sport sans perdre de vue l'éducation des jeunes et le bon rendement scolaire, a demandé à la direction de l'institution, souplesse et bonne volonté. Le club de hockey les Draveurs de Crabtree est devenu tout naturellement et facilement, et aussi avec un brin de fierté, un ambassadeur des valeurs véhiculées par cette maison d'enseignement de prestige, qu'est le Collège Esther-Blondin. Le transfert de l'appellation s'est fait sans heurt et pour le plus grand bien de tous et chacun.

On reconnaît maintenant le club d'hockey représentatif de la région Lanaudière dans la Ligue midget AAA du Québec, sous le nouveau vocable des Draveurs du Collège Esther-Blondin ou encore les Draveurs du CEB.

Voilà à mon avis une autre raison des succès sans précédent de la belle saison 2008-2009 des Draveurs. Le sentiment d'avoir été accueilli avec plaisir, avec fierté et avec amour par les dirigeants de ce lieu de haut savoir, a jeté les bases d'une nouvelle association vouée à des résultats qui seront toujours de plus en plus proche de la grande distinction liée à cette maison d'enseignement.

Poursuivre leur réussite sportive dans le cadre d'un collège où ils auront le privilège de bénéficier d'un enseignement et d'un encadrement de qualité, afin qu'ils puissent se développer tant au niveau sportif qu'académique, voilà ce qui attend désormais les jeunes qui feront partie de l'équipe représentative de la région de Lanaudière.

La direction du Collège Esther-Blondin a réitéré sa confiance en l'organisation des Draveurs et en son entraîneur Claude Lafontaine, en concluant une entente de longue durée, qui contribuera à offrir un milieu de vie où le jeune se sent bien, où il se sent valorisé et où il peut s'épanouir et se développer dans son sport favori, qu'est le hockey.

Voilà à mon humble avis les raisons principales de cette saison si extraordinaire qui a été offerte aux amateurs de hockey de la belle région de Lanaudière, sans oublier bien sûr le travail acharné de chaque joueur qui composait cette très belle équipe d'hockey du Collège Esther-Blondin, saison 2008-2009.

Un texte de Raymond Gauthier, les Draveurs du Collège Esther-Blondin