Après 11 saisons dans la LNH, Maxime Talbot a fait ses valises pour aller jouer en Fédération de Russie. Avec le Lokomotiv de Iaroslav, Talbot vit le parfait bonheur. À 32 ans, le natif de LeMoyne ne regrette surtout pas d’avoir fait le saut dans la KHL.

« Avant de partir, j’ai pris la peine de m’informer sur ma destination. Lorsqu’on va jouer à l’étranger, on se doit de faire ses devoirs. Je ne savais tout de même pas à quoi m’attendre en Russie. J’ai été agréablement surpris dans tous les domaines. C’est beaucoup mieux que je le pensais. De la nourriture aux médecins, c’est exactement comme un club de la LNH. »

Ces déclarations en feront sursauter plusieurs, mais elles n’ont rien de surprenant pour les connaisseurs. Le Lokomotiv de Iaroslav a certes fait les manchettes pour une catastrophe aérienne, mais cet accident n’est aucunement représentatif du club. Avant même la fondation de la KHL, le Lokomativ s’est fait connaitre à titre d’exemple à suivre en Russie. Le club a aussi un support indéfectible de la population locale.

« Nous avons des partisans extraordinaires. À domicile, c’est la meilleure foule de la ligue. Avec Pittsburgh, c’est une des villes où ma famille a eu le plus de plaisir à assister aux matchs. Plusieurs supporteurs nous suivent aussi sur la route. C’est vraiment plaisant. »

Iaroslav est une ville de 600 000 âmes situées à 260 kilomètres de Moscou. La ville est une des attractions touristiques les plus recommandées en dehors des deux grandes métropoles russes. Avec un millénaire d’histoire, la cité offre une architecture unique. Maxime a eu beaucoup de plaisir à découvrir la ville avec sa famille.

« Mes parents m’ont rendu visite la semaine passée et nous en avons profité pour faire une visite guidée avec une femme parlant très bien le français. Nous avons fait le tour des vieilles églises et nous avons appris beaucoup de choses à propos de la guerre avec la Pologne. Iaroslav est une ville parfaite pour un joueur voulant vivre avec sa famille. On s’y sent en sécurité. Dans les rues, on voit les femmes se promener avec leurs poussettes et leurs enfants. Ici, je sais que ma blonde peut marcher sur la rue durant la soirée sans courir de risques. »

Maxime a beaucoup de plaisir avec sa famille en Russie, mais il a dû apprendre à vivre sans eux lors du camp d’entrainement. Le Lokomotiv a réuni ses joueurs en Finlande à la fin de juillet, puisque la saison de la KHL a commencé le 24 août. Durant trois semaines, le Québécois a goûté à la médecine des entrainements russes.

« Ce fut le camp d’entrainement le plus difficile dans ma vie. C’est long et c’est exigeant. Nous en sortons en forme! On a un programme de remise en forme de trois semaines. C’est certainement parce que les joueurs ne s’entrainaient pas l’été à une certaine époque. Je ne pense plus que ce soit le cas aujourd’hui. Les joueurs avaient l’air en forme lorsque je suis arrivé. Je dois avouer que je ne déteste pas le concept, car ça permet de mieux connaître ses coéquipiers. »

De retour dans un rôle offensif

À son arrivée avec les Penguins, Maxime Talbot a dû se concentrer sur un poste de centre au sein du troisième ou quatrième trio des Penguins en raison de la présence de Sidney Crosby et Evgeni Malkin. Le Québécois a donc joué un rôle plus défensif lors de son passage à Pittsburgh. Maxime n’est pourtant pas dépourvu de talent offensif. Il a été un joueur de premier plan dans la LHJMQ. Sa nouvelle carrière dans la KHL lui a permis de renouer avec ses vieux amours.

« J’ai commencé à rejouer en avantage numérique l’an dernier avec les Bruins de Providence. Ça m’a permis de retrouver mes réflexes et de redevenir plus patient avec la rondelle. En ce moment, je suis le premier marqueur de l’équipe. Je ne m’attendais pas à cela. Je n’avais rien promis au directeur général de ce côté. Lorsqu’ils m’ont recruté, ils savaient comment je joue. Ils ne s’attendaient pas à ce que je marque 30 buts. Ils sont donc satisfaits de mon rendement. »

Après 31 joutes, Maxime Talbot a déjà marqué 10 buts et récolté 7 aides pour produire un total de 17 points. Ces statistiques sont très bonnes pour un joueur entamant sa première saison dans la KHL. Les joueurs nord-américains ne l’ont pas toujours facile à leurs débuts en Russie. La patinoire olympique et le style de jeu y sont très différents. L’ancien des Penguins a dû s’adapter.

« Ça m’a pris une bonne semaine pour me retrouver sur la patinoire. Il faut prendre conscience des distances et s’ajuster pour les batailles à un contre un. C’est surtout au système de jeu qu’il faut s’habituer. Il faut changer sa manière de sortir la rondelle. À Iaroslav, notre système est porté vers la défensive. Les joueurs dans la KHL sont très talentueux, mais la ligue n’est pas aussi portée vers l’offensive qu’on pourrait le croire. »

Le hockey de la KHL a d’autres particularités. Comme l’explique Maxime, les entraineurs ont plus souvent tendance à jouer avec leurs quatre trios.

« Ici, les quatre lignes font approximativement la même chose. Nous avons beaucoup moins de joueurs spécialistes. Tous les joueurs ont pour mandat de marquer des buts. Nous n’avons pas ce concept de lignes défensives et de lignes offensives. »

À 32 ans, Maxime Talbot n’a pas l’intention de prendre sa retraite. Il dit ouvertement qu’il est venu en Russie pour apprendre. Iaroslav semble être le port d’attache idéal pour lui. Il semble déjà disposé à rester avec l’équipe pour une autre année.

« Si tout continue à bien aller comme cela, je vais être heureux de jouer à nouveau avec le Lokomotiv l’an prochain. J’ai déjà commencé à apprendre le russe. Ce n’est pas facile avec l’alphabet et les mots, mais je réussis à retenir certaines expressions. Ce n’est pas déplaisant. »