Mon expérience des matchs 7
Pittsburgh Penguins mercredi, 13 mai 2009. 17:25 vendredi, 13 déc. 2024. 12:52
J'ai eu l'occasion d'être impliqué dans plusieurs matchs numéro sept durant ma carrière dans la LNH. Il s'agit d'un défi énorme qui te permet de t'approcher de ton but ultime : la coupe Stanley.
D'ailleurs, je me souviens très bien d'une défaite douloureuse subie lors d'un match numéro sept en finale d'Association face aux Flames de Calgary en 1986.
Nous avions subi un revers de 2 à 1 et ce fut définitivement l'un des moments difficiles de ma carrière.
Évidemment, une victoire aurait permis à mon équipe d'affronter le Canadien en finale de la coupe Stanley et en tant que francophone, je rêvais de cette possibilité.
Nous avions même apporté nos valises pour partir de Calgary vers Montréal. Cette défaite de 2-1 à Calgary a été difficile à avaler et elle représentait une grande déception surtout que le match aurait pu pencher d'un côté comme de l'autre.
Je me disais que je détenais l'occasion d'amener mon équipe à Montréal devant ma famille et mes amis et de me rapprocher à quatre victoires de la coupe.
Malheureusement, j'ai subi l'élimination en finale d'Association contre les Oilers d'Edmonton lors des deux saisons suivantes alors que je dirigeais les Red Wings de Detroit.
Je commençais à me demander si j'allais remporter la coupe Stanley un jour.
Les priorités pour un match numéro 7
En tant qu'entraîneur, il est crucial de préparer ton équipe d'une façon adéquate.
Je ne voulais pas que mes joueurs se retrouvent dans un bain de foule particulièrement si nous étions à domicile. Un tel contexte pourrait nuire à la concentration qui devient tellement importante. D'un autre côté, il ne faut pas imposer plus de pression sur les joueurs qui sont conscients de la situation.
Avant un match numéro sept, je parlais un peu moins à mes joueurs. Je leur faisais un petit speech le matin en insistant sur l'esprit d'équipe et la chance que nous avions de continuer à jouer au hockey à ce moment de l'année. Le but était de demeurer positif.
En ce qui concerne la stratégie, c'est simple puisque les joueurs doivent minimiser les erreurs, éviter les mauvaises punitions et être concentrés plus que jamais car les deux équipes sont du même niveau.
Ce n'est pas compliqué, le joueur qui n'est pas prêt à disputer un match sept et qui ne prend pas ça au sérieux; tu ne le veux plus dans ton équipe!
Dans mes fonctions d'entraîneur, je m'assurais d'être fin prêt, de toujours envoyer les bons joueurs sur la glace et de bien gérer les mises au jeu cruciales notamment.
Étant donné que les équipes s'affrontent plusieurs fois en peu de jours, il est fort possible que le héros soit un joueur de quatrième trio. C'est pourquoi je ne voulais pas que mes joueurs tentent à tout prix d'être la vedette de la soirée. Je préférais qu'ils gardent leur concentration et qu'ils travaillent en équipe.
J'accordais aussi une grande importance à la discipline et je demandais toujours à mes joueurs de tendre la joue au lieu de répliquer quand ils encaissent un coup de poing, un coup de coude ou un coup de bâton. On ne peut se permettre d'écoper d'une punition qui fera tourner le vent.
Je n'ai pas gagné ma vie dans la LNH avec des «X» et des «O», mais en insistant sur la discipline, la concentration et en étant alerte derrière le banc.
Des équipes menées par des jeunes loups
On répète souvent que l'expérience fait la différence en séries. Cependant, la plupart des équipes impliquées cette année obtiennent du succès grâce à leurs jeunes joueurs.
Face à un défi comme celui-ci, les joueurs ne doivent pas changer leur style. Je me contentais d'apporter quelques correctifs dont sur le jeu de puissance et je ne changeais pas le système. Je répétais aussi aux joueurs de ne pas tomber dans l'excitation de la foule.
L'expérience des Penguins
Je présume que l'expérience vécue par Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Marc-André Fleury et compagnie l'an passé en finale de la coupe Stanley sera bénéfique face aux Capitals.
Les vedettes des Caps dont Alexander Ovechkin, Alexander Semin, Nicklas Backstrom et Simeon Varlamov n'ont aucune idée de ce qui pourrait les attendre en finale d'Association. Ils aimeraient vivre cette expérience.
Les Penguins ont vécu une énorme déception l'an dernier quand ils ont perdu la coupe Stanley en six parties face aux Red Wings et ils ne veulent pas revivre ce sentiment pénible.
Parmi les trois équipes (Penguins, Ducks, Hurricanes) qui disputeront une septième partie sur la route, je considère que les Penguins ont le plus de chances de l'emporter sans l'appui de leurs partisans.
Que les meneurs se lèvent
Pendant les éliminatoires, les leaders d'une équipe doivent jouer un grand rôle et particulièrement lors des matchs ultimes.
À ce sujet, je me souviens du travail impressionnant de Steve Yzerman et Gerrard Gallant en 1985-86 alors que nous tirions de l'arrière 3-1 dans une série face aux Maple Leafs de Toronto.
Ces deux meneurs n'avaient pas apprécié que plusieurs personnes parlaient déjà de la prochaine série des Leafs. Ils étaient frustrés et nous avions comblé l'écart pour l'emporter en sept matchs à Detroit.
Réussir une telle remontée demeure un fait rare. En fait, seulement 21 équipes ont réalisé cet exploit que je ne suis pas près d'oublier.
Le problème était que nous devions battre les Oilers pour remporter la coupe Stanley. Tu prépares tes valises et tu arrives avec la meilleure attitude, mais tu affrontes Wayne Gretzky, Mark Messier, Jari Kurri, Paul Coffey Bref, ils avaient plus de talent que nous.
Les entraîneurs sont souvent la cible de critiques et on peut seulement se souvenir de ce que nous avons réalisé durant notre carrière. Même si je ne suis pas du style à me vanter, je suis fier de ce que j'ai accompli.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
D'ailleurs, je me souviens très bien d'une défaite douloureuse subie lors d'un match numéro sept en finale d'Association face aux Flames de Calgary en 1986.
Nous avions subi un revers de 2 à 1 et ce fut définitivement l'un des moments difficiles de ma carrière.
Évidemment, une victoire aurait permis à mon équipe d'affronter le Canadien en finale de la coupe Stanley et en tant que francophone, je rêvais de cette possibilité.
Nous avions même apporté nos valises pour partir de Calgary vers Montréal. Cette défaite de 2-1 à Calgary a été difficile à avaler et elle représentait une grande déception surtout que le match aurait pu pencher d'un côté comme de l'autre.
Je me disais que je détenais l'occasion d'amener mon équipe à Montréal devant ma famille et mes amis et de me rapprocher à quatre victoires de la coupe.
Malheureusement, j'ai subi l'élimination en finale d'Association contre les Oilers d'Edmonton lors des deux saisons suivantes alors que je dirigeais les Red Wings de Detroit.
Je commençais à me demander si j'allais remporter la coupe Stanley un jour.
Les priorités pour un match numéro 7
En tant qu'entraîneur, il est crucial de préparer ton équipe d'une façon adéquate.
Je ne voulais pas que mes joueurs se retrouvent dans un bain de foule particulièrement si nous étions à domicile. Un tel contexte pourrait nuire à la concentration qui devient tellement importante. D'un autre côté, il ne faut pas imposer plus de pression sur les joueurs qui sont conscients de la situation.
Avant un match numéro sept, je parlais un peu moins à mes joueurs. Je leur faisais un petit speech le matin en insistant sur l'esprit d'équipe et la chance que nous avions de continuer à jouer au hockey à ce moment de l'année. Le but était de demeurer positif.
En ce qui concerne la stratégie, c'est simple puisque les joueurs doivent minimiser les erreurs, éviter les mauvaises punitions et être concentrés plus que jamais car les deux équipes sont du même niveau.
Ce n'est pas compliqué, le joueur qui n'est pas prêt à disputer un match sept et qui ne prend pas ça au sérieux; tu ne le veux plus dans ton équipe!
Dans mes fonctions d'entraîneur, je m'assurais d'être fin prêt, de toujours envoyer les bons joueurs sur la glace et de bien gérer les mises au jeu cruciales notamment.
Étant donné que les équipes s'affrontent plusieurs fois en peu de jours, il est fort possible que le héros soit un joueur de quatrième trio. C'est pourquoi je ne voulais pas que mes joueurs tentent à tout prix d'être la vedette de la soirée. Je préférais qu'ils gardent leur concentration et qu'ils travaillent en équipe.
J'accordais aussi une grande importance à la discipline et je demandais toujours à mes joueurs de tendre la joue au lieu de répliquer quand ils encaissent un coup de poing, un coup de coude ou un coup de bâton. On ne peut se permettre d'écoper d'une punition qui fera tourner le vent.
Je n'ai pas gagné ma vie dans la LNH avec des «X» et des «O», mais en insistant sur la discipline, la concentration et en étant alerte derrière le banc.
Des équipes menées par des jeunes loups
On répète souvent que l'expérience fait la différence en séries. Cependant, la plupart des équipes impliquées cette année obtiennent du succès grâce à leurs jeunes joueurs.
Face à un défi comme celui-ci, les joueurs ne doivent pas changer leur style. Je me contentais d'apporter quelques correctifs dont sur le jeu de puissance et je ne changeais pas le système. Je répétais aussi aux joueurs de ne pas tomber dans l'excitation de la foule.
L'expérience des Penguins
Je présume que l'expérience vécue par Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Marc-André Fleury et compagnie l'an passé en finale de la coupe Stanley sera bénéfique face aux Capitals.
Les vedettes des Caps dont Alexander Ovechkin, Alexander Semin, Nicklas Backstrom et Simeon Varlamov n'ont aucune idée de ce qui pourrait les attendre en finale d'Association. Ils aimeraient vivre cette expérience.
Les Penguins ont vécu une énorme déception l'an dernier quand ils ont perdu la coupe Stanley en six parties face aux Red Wings et ils ne veulent pas revivre ce sentiment pénible.
Parmi les trois équipes (Penguins, Ducks, Hurricanes) qui disputeront une septième partie sur la route, je considère que les Penguins ont le plus de chances de l'emporter sans l'appui de leurs partisans.
Que les meneurs se lèvent
Pendant les éliminatoires, les leaders d'une équipe doivent jouer un grand rôle et particulièrement lors des matchs ultimes.
À ce sujet, je me souviens du travail impressionnant de Steve Yzerman et Gerrard Gallant en 1985-86 alors que nous tirions de l'arrière 3-1 dans une série face aux Maple Leafs de Toronto.
Ces deux meneurs n'avaient pas apprécié que plusieurs personnes parlaient déjà de la prochaine série des Leafs. Ils étaient frustrés et nous avions comblé l'écart pour l'emporter en sept matchs à Detroit.
Réussir une telle remontée demeure un fait rare. En fait, seulement 21 équipes ont réalisé cet exploit que je ne suis pas près d'oublier.
Le problème était que nous devions battre les Oilers pour remporter la coupe Stanley. Tu prépares tes valises et tu arrives avec la meilleure attitude, mais tu affrontes Wayne Gretzky, Mark Messier, Jari Kurri, Paul Coffey Bref, ils avaient plus de talent que nous.
Les entraîneurs sont souvent la cible de critiques et on peut seulement se souvenir de ce que nous avons réalisé durant notre carrière. Même si je ne suis pas du style à me vanter, je suis fier de ce que j'ai accompli.
*Propos recueillis par Éric Leblanc