PLYMOUTH, Mich. - Olivier Rodrigue n'a pas de problème à transporter le poids d'une nation de hockey sur ses épaules.

En fait, c'est le genre de responsabilité dont il a toujours rêvé.

« J'accueille le défi à bras ouverts, a déclaré le gardien de but de 19 ans. Je veux être le gars qui sauve les arrières de tout le monde. »

Rodrigue est l'un des quatre gardiens canadiens qui espèrent faire tourner les têtes cette semaine au challenge estival en préparation en vue du prochain Championnat mondial junior. L'événement est une occasion pour le personnel d'encadrement et les entraîneurs de Hockey Canada non seulement d'évaluer, mais également de connaître un groupe de 37 joueurs qui constitueront l'essentiel de la formation du pays au Championnat mondial de hockey junior, en 2020.

Et en l'absence de gardiens de l'équipe de l'an dernier, ceux qui ont pris part aux entraînements et aux matchs contre les États-Unis, la Finlande et la Suède savent que des devront à combler avant le camp de sélection principal de décembre.

« Je dois tout donner, a ajouté Rodrigue, repêché par les Oilers d'Edmonton au 62e rang total en 2018. Ça nous oblige à être à notre meilleur. »

Michael DiPietro et Ian Scott ont assuré les arrières du Canada lors de la dernière édition du tournoi junior, à Vancouver. Les hôtes ont terminé au sixième rang à la suite d'une défaite tardive contre la Finlande, championne éventuelle, en quarts de finale du tournoi des moins de 20 ans.

« C'est très motivant d'être ici, a déclaré Colten Ellis. Je veux leur prouver que je suis capable de jouer dans cette équipe. »

L'entraîneur des gardiens de but Jason LaBarbera croit que la force mentale est l'un des éléments les plus importants dans un contexte de tournoi qui est aussi court.

Contrairement aux dépisteurs de la LNH qui tentent d'évaluer les compétences d'un joueur en vue des 10 prochaines années, LaBarbera aura besoin de ses deux meilleurs effectifs pour les 11 jours de tournoi, qui se déroulera en République Tchèque.

« Ton gardien partant doit disputer cinq ou six très bons matchs », a déclaré LaBarbera, qui a disputé 16 saisons professionnelles.

« Il s'agit de faire de gros arrêts au bon moment. »

Dès le plus jeune âge, Hockey Canada travaille le côté psychologique avec tous ses joueurs, mais se concentre beaucoup sur les gardiens de but dans l'espoir qu'ils puissent tourner la page rapidement lorsque l'enjeu est de taille.

Outre le fait que deux nouveaux gardiens vont revêtir la feuille d'érable, la bataille est intéressante sur un autre front. Trois des quatre gardiens présents au camp proviennent de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Une province avec une riche tradition de gardien de but - mais pas tellement ces dernières années - le Canada n'a pas eu de gardien de but de la LHJMQ aux championnats du monde junior depuis Zach Fucale en 2014 et 2015, et avant cela, Olivier Roy en 2011.

Alexis Gravel (Mooseheads de Halifax) a rejoint Rodrigue (Wildcats de Moncton), qui a le plus d'expérience internationale, et Ellis (Océanic de Rimouski). Seul Hunter Jones, de la Ligue de l'Ontario (OHL) ne provient pas d'une équipe du Québec. Zachary Emond des Huskies de Rouyn-Noranda a été sélectionné en vue du camp, mais n'a pas pris part à un seul match. La raison de son renvoi demeure mystérieuse.

Shawn Bullock, le directeur des équipes masculines de Hockey Canada, a admis qu'avoir autant de gardiens de but de la LHJMQ n'était qu'une coïncidence.

« Nous voulons les meilleurs joueurs, nous voulons les meilleurs gardiens, a-t-il révélé. Nous ne sommes pas inquiets. »

Rodrigue semblerait avoir bien placé ses pions pour obtenir le départ lors du match inaugural du Canada junior le 26 décembre contre les Américains, à Ostrava. Il a débuté le premier match préparatoire mardi avec une solide équipe devant lui contre les États-Unis, réalisant une performance impeccable en 17 arrêts avant que Jones n'accorde un but sur 14 tirs en relève dans une victoire de 4-1.

C'est un grand honneur de jouer pour son pays, a déclaré Jones, originaire de Brantford, en Ontario. C'est un sentiment surréaliste. »

LaBarbera a admis que tous avaient impressionné jusqu'à présent.

« J'aime son comportement, a dit LaBarbera à propos de Rodrigue. Il est très contrôlé dans son approche des choses.

« Mais il y a une flamme qui sommeille en lui. »