MONTRÉAL – Xavier Bourgault et Mavrik Bourque forment depuis deux ans un duo d’enfer.

Associé à l’espoir des Sabres de Buffalo Olivier Nadeau, les deux amis ont donné aux Cataractes de Shawinigan l’un des trios les plus prolifiques de la Ligue de hockey junior majeur du Québec la saison dernière. Les blessures et les décisions de leur entraîneur les ont quelque peu éloignés cette année, mais lorsqu’ils ont été réunis, ils ont continué de provoquer des flammèches. Dans les deux matchs qu’ils ont joués ensemble avant d’être appelés en sélection nationale, ils ont combiné leurs efforts sur sept des onze buts des leurs.

Le défi qui se présentera à eux au cours des prochaines semaines sera de mettre cette chimie explosive au profit d’Équipe Canada junior.

Bourgault, un choix de première ronde des Oilers d’Edmonton, a réussi à se tailler un poste au sein d’ÉCJ grâce à ses performances au cours de deux matchs préparatoires disputés contre une équipe de joueurs universitaires en fin de semaine. Déjà assuré de sa place à son arrivée au camp, Bourque a observé ces matchs des gradins.

Mardi, les deux complices ont été réunis pour le premier entraînement officiel de la troupe de l’entraîneur Dave Cameron. Selon Mark Masters de TSN, ils ont aussi travaillé sur la même unité dans les exercices d’avantage numérique mercredi.

« Juste en arrivant ici, j’avais déjà un visage familier, ça m’aide beaucoup. C’est plaisant d’avoir un coéquipier ici et je pense qu’on veut démontrer de belles choses », a dit Bourgault lors d’une conférence vidéo organisée par Hockey Canada.

Bourgault, de L’Islet, et Bourque, de Plessisville, étaient respectivement âgés de 15 et 16 ans lorsqu’ils sont arrivés à Shawinigan au début de la saison 2018-2019. C’est à partir de la saison suivante que leur entraîneur Daniel Renaud a créé une combinaison avec ses deux jeunes.

« Pour être honnête ça n’a pas pris vraiment de temps avant qu’on développe une bonne chimie. On a chacun nos forces. Mavrik est un excellent passeur. C’est un gars qui va voir la glace, qui va voir des jeux que les autres ne voient pas. Moi je suis capable de trouver l’espace et de bien le compléter. Mais au-delà de ça, oui on est des passeurs, on est des marqueurs, mais on peut tous les deux faire un peu de tout sur la patinoire. C’est pour ça, je pense, qu’on a du succès. »

Le Canada disputera trois matchs amicaux contre la Suisse, la Suède et la Russie avant d’entreprendre le tournoi le 26 décembre contre la République tchèque.

« Tout peut changer durant le tournoi. Présentement on pratique ensemble, mais on est capables de s’adapter », promet Bourgault, qui était le meilleur buteur de la Ligue canadienne de hockey avant d’être recruté par ÉCJ.

Impressionné par Bedard

Il serait un peu fort de dire que Bourgault a déjoué les probabilités en méritant sa place au sein de l’équipe canadienne. Les joueurs qui y arrivent à leur avant-dernière année d’admissibilité ne sont pas légions, mais ils ne sont pas rares non plus. Outre Bourgault, ils sont cinq à l’avoir fait cette année, soit les défenseurs Ollen Zellweger et Carson Lambos ainsi que les attaquants Dylan Guenther, Dylan Stankoven et Mason McTavish.

Ce qui est plus rare, c’est de faire sa place dans ce groupe sélect à sa première année d’admissibilité au repêchage de la LNH. C’est ce qu’a fait l’Ontarien Shane Wright, que plusieurs partisans du Canadien commencent à voir dans leur soupe.

Un duo Wright-Bedard explosif avec ÉCJ

Mais le véritable exploit, c’est d’être recruté par ÉCJ à 16 ans. C’est le cas cette année de Connor Bedard, qui est devenu le septième joueur de l’histoire à accomplir ce fait d’armes. Son nom s’est ajouté à une impressionnante liste complétée par Wayne Gretzky, Eric Lindros, Jason Spezza, Jay Bouwmeester, Sidney Crosby et Connor McDavid.

Son nom est sur toutes les lèvres et Bourgault est au nombre de ceux qui ont été charmés par le benjamin du programme national depuis une semaine.

« Ce gars-là, ça va être un phénomène pour vrai, a dit le Québécois en entrevue au balado Sur la glace animé par le collègue Stéphane Leroux. Quand tu le vois à 16 ans, développé comme ça... je ne l’imagine pas à 19 ans. Il a vraiment sa place dans l’équipe pour un gars de 16 ans. »

« J’étais assis à côté dans le vestiaire, c’est vraiment un bon jeune. Il n’a pas la tête enflée, c’est une bonne personne. Je suis fier pour lui, il a travaillé fort pour faire sa place. »

Bourgault va même jusqu’à dire qu’il préférerait Bedard à Wright si les deux joueurs étaient admissibles au repêchage de la LNH dès cette année. Bedard, qui n’aura 17 ans qu’en juillet prochain, ne pourra être sélectionné qu’en 2023.

« Moi j’irais avec Connor Bedard. J’aime plus son style offensif. C’est son lancer aussi, il est assez incroyable. C’est vraiment un marqueur », décrit Bourgault.