Deux affrontements de haut calibre en un
Mondial Junior mardi, 30 déc. 2014. 15:55 samedi, 14 déc. 2024. 08:03BROSSARD – De prime abord, une confrontation au plus haut niveau entre le Canada et les États-Unis au Championnat mondial junior aurait retenu toute l’attention. Mais une exception vient confirmer la règle alors que ce match mettra en scène un duel entre les deux phénomènes Connor McDavid et Jack Eichel et ce sujet soulève les passions.
Perçus comme les meilleurs espoirs en vue du prochain repêchage, McDavid et Eichel ne sont pas dupes. Ils savent que les réflecteurs seront braqués sur eux, mais ils sont habitués de composer avec cette réalité et ils affichent une maturité exemplaire pour leur âge.
« Ce n’est pas à propos de Connor et moi, c’est avant tout un match énorme pour les deux équipes », a jugé Eichel qui remplit son rôle de capitaine à merveille selon ses coéquipiers.
« L’an dernier, j’étais très nerveux pour être honnête. Cette fois, j’assume plus de leadership avec une année d’expérience derrière la cravate et je m’impose plus de responsabilités surtout pour des matchs comme celui-ci », a reconnu celui qui a pris la parole devant sa troupe à la fin de la séance d’entraînement.
« Nous avons plusieurs meneurs dans notre équipe et j’avais quelques mots à lancer aux joueurs. Je voulais m’assurer que tout le monde sera prêt et que nous aurons une approche confiante pour ce match », a spécifié le droitier aux cheveux frisés qui évolue avec l’Université de Boston.
À travers le concert d’éloges pour les deux prodiges du hockey nord-américain, les différents acteurs s’entendaient pour dire que toute l’importance sera concentrée sur le résultat de la partie.
« On pense à l’équipe d'abord et Connor est conscient de ça. C’est plus une affaire de journalistes et de partisans, on ne parle pas de ça entre nous », a confié le défenseur Samuel Morin à propos de cet échantillon intéressant pour évaluer McDavid et Eichel.
« C’est certain que plusieurs personnes entrevoient ce match via cette confrontation, mais on pense plutôt à l’équipe et à tous les joueurs qui seront impliqués. Au sein de notre formation, on a seulement en tête la partie contre les États-Unis », a renchéri l’entraîneur Benoît Groulx qui a vanté les qualités de meneur de McDavid.
En suscitant autant d’intérêt, McDavid et Eichel finissent en quelque sorte par diminuer la pression sur les épaules de leurs coéquipiers respectifs et ils assument très bien cette responsabilité.
« Connor est du style à toujours vouloir se démarquer pour faire la différence et c’est pareil avec nous. Il est habitué d’entendre plusieurs choses à son sujet depuis plusieurs années et il réagit bien face à ça. Je ne crois pas que ce soit une distraction pour lui », a répondu Groulx.
« Je pense que c’est ainsi qu’il approche le tout, on ne veut pas qu’il s’impose trop de pression, mais il aime ce rôle important. Il est très mature et calme, ça inspire nos joueurs », a noté l’entraîneur américain, Mark Osiecki.
McDavid et Eichel se sont bâti des réputations enviables grâce à leur talent, mais aussi par leur faculté d’exceller dans les moments déterminants. Pour l'instant, McDavid n’a pas dominé la production offensive canadienne, mais on se méfie grandement de ses atouts à l’approche d’un match crucial.
« Seulement en le regardant, on peut déceler qu’il est un athlète très intelligent. On veut le contenir à l’extérieur, mais c’est le genre de joueur qui parviendra à s’illustrer peu importe le travail défensif de l’adversaire. Il faudra limiter son impact sauf que le Canada mise sur plusieurs autres dangereux joueurs », a admis le défenseur Will Butcher.
Des encouragements de St-Louis, Brassard, Kane et McDonagh notamment
Aucun joueur n’a besoin d’être motivé en vue d’un match de cette envergure, mais les athlètes canadiens et américains ont eu le privilège de recevoir des encouragements opportuns.
En quittant les Rangers de New York pour vivre l’aventure du Championnat mondial junior au Canada, Anthony Duclair a reçu l’appui de plusieurs de ses partenaires comme Martin St-Louis et Derick Brassard.
Mais disons que ses coéquipiers américains ont été moins tendres à son endroit, même que son capitaine, Ryan McDonagh, s’est assuré d’envoyer un message de support à ceux qui suivent ses traces. Patrick Kane et Derek Stepan ont aussi joué un rôle dans cette campagne de motivation selon les dires de l’entraîneur Osiecki.
Il faudra découvrir si ces belles paroles permettront aux Américains de s’imposer en début de partie pour calmer l’environnement hostile dans lequel ils devront se démener au Centre Bell.
« On a manqué un peu d’émotion à certains moments dans le tournoi, mais ce sera le contraire contre le Canada. Le défi deviendra de bien gérer notre adrénaline », a avoué Osiecki.
« On a déjà constaté que la foule est très impliquée dans les matchs et je crois que le Canada se nourrit de cet appui. Il faudra donc bien commencer la partie pour freiner l’ardeur des spectateurs », a souhaité Eichel.
Dans le camp canadien, les encouragements de la foule devront être canalisés de façon optimale pour éviter des débordements d’enthousiasme.
« J’ai hâte de jouer ce match, ça sera vraiment intéressant et ma famille sera présente. Ça s’annonce très intense et il faudra bien réagir comme nous l’avons fait face à la Finlande », a dit Morin dont le style devrait convenir à merveille contre les Américains.
« Ce sera la première fois que je vais vivre cette grande rivalité dans ce tournoi. Ça peut être exigeant (de gérer les émotions), mais on a tous vécu de grands matchs par le passé et on veut démontrer de la discipline », a pointé Duclair.
Le mot de la fin est revenu à Groulx puisque l’entraîneur désire plus qu’une victoire.
« On est rendu à l’étape de jouer avec beaucoup de confiance et d’imposer notre façon de faire, c’est ce que l’on souhaite démontrer », a-t-il conclu avec conviction.