MONTRÉAL - « Domi! Domi! Domi! » La scène était plutôt surréaliste à la conclusion du match entre le Canada et les États-Unis au Centre Bell alors que les spectateurs chantaient le nom du joueur par excellence.

C’est l’entraîneur Benoit Groulx qui a le mieux résumé la situation amusante.

« Chose certaine, son père n’a jamais entendu son nom être scandé de cette façon à Montréal », a raconté Groulx en riant et faisant référence à Tie, l’ancien homme fort détesté des Maple Leafs de Toronto.

Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ce privilège était mérité étant donné que Domi en a encore épaté plusieurs avec ses compagnons de trio Sam Reinhart et Anthony Duclair. En plus de produire quatre des cinq buts, ils ont été sensationnels dans une mission défensive contre l'unité du redoutable Jack Eichel.

Charmé par le traitement qu’on lui a accordé, le plus talentueux de la famille Domi a tenu à remercier en français les partisans qui étaient plus de 18 000 rassemblés pour ce match.

« Merci beaucoup to all the fans! », a-t-il lancé avec respect tout en admettant que ce fût assez particulier d’être ovationné par les partisans qui n’ont jamais porté son père dans leur coeur.

Si Domi possède tous les atouts en plus de la hargne familiale pour s’illustrer éventuellement dans la LNH, Reinhart constitue la pierre angulaire de cette unité. Calme et intelligent, le joueur de centre s’est attiré des fleurs.

« Sam s’avère un joueur très important de notre équipe et pas seulement dans le cercle des mises au jeu (18 en 23). De belles choses surviennent pour notre équipe quand son trio est sur la patinoire », a souligné Groulx.

Alors que les partisans retenaient leur souffle pendant que les États-Unis menaçaient de créer l’égalité, Reinhart a utilisé son expérience pour marquer dans un filet désert et préparer le but de Domi dans des circonstances identiques.

« Je suis certain que c’était plus stressant de regarder le match que de le jouer. Je l’ai déjà expérimenté en assistant à des matchs de mon frère par exemple. En tant que joueur, tu gardes plus ton calme », a expliqué Reinhart en ce qui concerne son sang-froid sur la glace.

Les entraîneurs font le point

En défense, Darnell Nurse s’est imposé comme un rouage déterminant. Efficace tout au long de la partie, il n’a pas hésité une fraction de seconde à sacrifier son corps quand la menace était à son paroxysme en fin de troisième période.

« Je voulais tout faire pour la stopper et la rondelle a abouti dans ma poitrine. Heureusement, nous avons de la protection à cet endroit », a-t-il relaté avec soulagement tout en reconnaissant qu’une certaine crainte était normale.

« Oui, un peu, tu deviens stressé (dans une telle fin de match). Mais nous avons vécu des situations semblables dans notre carrière même si ce match était d’une importance supérieure. Il fallait se concentrer à jouer le sport que l’on connaît », a convenu Nurse.

La surprise du Danemark

Le Danemark a accompli un véritable tour de force en accédant à un match quarts de finale contre le Canada. Le petit pays européen devra toutefois redoubler d’ardeur puisque l’équipe canadienne désire hausser son niveau de jeu d’un cran malgré cet adversaire imprévu.

Les échos de vestiaire d'ÉCJ

« On l’a dit dès le début, aucun match ne sera facile. On doit se préparer adéquatement pour chaque partie. Ça ne sera pas différent cette fois et il faudra sans l’ombre d’un doute être prêt pour cette rencontre », a maintenu Groulx en apprenant l’identité du prochain rival.

« Il faut s’assurer de jouer notre système tout en s’adaptant à certaines forces ou tendances de l’adversaire. Nous devrons les prendre au sérieux et rien ne change en ce qui me concerne », a-t-il poursuivi.

Ce match permettra aussi au Canada de peaufiner certains éléments de son jeu qui ne sont pas encore à point aux dires de l’entraîneur. Groulx a procédé à un premier bilan provisoire au terme de la phase préliminaire et il souhaite que son équipe corrige quelques lacunes.

« On a fait de belles choses et on a pu utiliser nos quatre trios et nos sept défenseurs, mais on doit encore améliorer des choses collectivement. On en parle chaque jour avec les joueurs, mais il reste encore du chemin à faire pour devenir une meilleure équipe. Ça peut toucher le positionnement, le jeu avec la rondelle ou le jeu de transition », a ciblé Groulx sans vouloir révéler tous ses secrets.

Parlant d’informations privilégiées, l’entraîneur a refusé de laisser filtrer certains indices quant à l’identité de son gardien pour la prochaine rencontre. Il ne faudrait pas s’étonner de voir Zachary Fucale revenir devant la cage, mais Eric Comrie a aussi mérité de poursuivre l’aventure.

Avec un total de sept vétérans de la décevante édition de l’an dernier, il n’est pas surprenant de constater que les joueurs ne se réjouissent pas trop de leur accomplissement contre les États-Unis. À vrai dire, ils visent beaucoup plus loin où la médaille d’or sera attribuée.

« Évidemment, c’était un match très important, mais le tournoi est loin d’être terminé et il y a encore beaucoup de travail à accomplir », a conclu Connor McDavid qui possède tout ce qu’il faut pour épater encore davantage la galerie lors des prochaines étapes.