MONTRÉAL – En cette période des Fêtes durant laquelle les soirées de réjouissances se multiplient, les Américains ressemblaient à une équipe sur un lendemain de veille et ils ont repris leurs esprits trop tardivement.

La Russie s’est donc attribuée le plaisir d’éliminer les États-Unis pour une deuxième année de suite en quarts de finale au Championnat mondial junior avec un triomphe de 3 à 2 au Centre Bell. Son prochain duel aura lieu face à la Suède en demi-finale dimanche.

C’est donc dire que la Russie a remporté ses quatre derniers matchs à cette compétition contre son ancien rival de la guerre froide. Du même coup, les États-Unis sont écartés du podium pour une deuxième année d’affilée tandis que la Russie est en quête d’une troisième médaille consécutive après avoir mérité le bronze en 2013 et 2014.

Deux jours après son revers contre le Canada, on avait l’impression que les joueurs américains avaient été frappés de plein fouet par la baisse de rivalité pour ce duel contre les Russes.

Il faut ajouter que l’équipe perdante a commis l’équivalent de se tirer dans le pied avec une indiscipline impardonnable. En effet, les Américains ont écopé d’un immense total de cinq punitions en première période seulement et les visiteurs russes ont pris le contrôle du match en marquant à deux occasions.

Ils n’ont pas pu surmonter ce départ laborieux même en dominant l’affrontement 41-25 au chapitre des tirs, dont 20 en troisième période.

« Je ne pense pas qu’ils ont été meilleurs que nous, nous avons menacé plus qu’eux et passé plus de temps dans leur zone sans pouvoir finir nos chances. Dans l’ensemble, nous avons contrôlé le jeu », a commenté Anthony DeAngelo avec frustration.

En déficit 3 à 1 au dernier tiers, les États-Unis ont bousillé une opportunité à cinq contre trois pendant 78 secondes. Zach Werenski a relancé les siens en réduisant l’écart à 3-2 avec 11:04 à écouler.

Quelques minutes plus tard, les Américains ont obtenu une supériorité numérique sans pouvoir en profiter et ils auront conclu le tournoi avec un piètre rendement de 3 en 22 sur le jeu de puissance.

Certes, Ivan Barbashyov et Alexander Sharov n’ont pas réussi les buts les plus impressionnants, mais ils ont sauté sur des rondelles libres pour faire mal à l’adversaire.

« Nous étions probablement plus prêts qu’eux », a jugé Barbashyov pour expliquer le résultat du match.

« Cette victoire veut dire beaucoup à nos yeux. Tout notre pays regardait ce match et nous le savions. C’était un match très important », a-t-il ajouté.

Sergei Tolchinski a été l’auteur du but gagnant quand son tir a dévié lors d’un autre jeu de puissance russe et le gardien Thatcher Demko n’avait rien à se reprocher.

« Nous avons amélioré notre jeu surtout après notre défaite contre les Tchèques. On s’est amélioré à tous les niveaux », a assuré Tolchinski.

Frustrés par les standards différents des arbitres

Au final, les États-Unis ont été punis à huit reprises et ils n’ont jamais su prendre leur envol devant évoluer pendant une éternité à court d’un homme. On doit toutefois concéder que les arbitres ont été très intransigeants et les Américains dénonçaient cette situation.

« La chose frustrante, c’est que les standards des arbitres étaient complètement différents par rapport au match contre le Canada et c’est dommage. On a dû s’ajuster à cela, mais ce n’est pas facile. On avait parlé de cette possibilité entre entraîneurs, mais c’était difficile de prévoir à quel point ce serait différent et c’était un revirement à 180 degrés », a déploré l’entraîneur Mark Osiecki.

« C’est une question à poser aux arbitres, ce sont eux qui ont pris les décisions. Certaines punitions étaient douteuses, mais c’est trop tard, nous ne pouvons plus rien y faire », a répondu Anthony DeAngelo sur la façon d’expliquer l’indiscipline des siens.

« C’est un processus d’apprentissage, les punitions peuvent vraiment te couler au hockey », a convenu Noah Hanifin.

Durant la période médiane, les États-Unis ont vécu un regain d’énergie DeAngelo a marqué en supériorité numérique de deux joueurs. La suite des choses a été plus encourageante pour la troupe de Mark Osiecki, mais le camp russe s’est accroché à son avance pour accéder à la demi-finale contre le gagnant du duel entre la Suède et la Finlande.

L’élimination s’avère encore plus difficile à avaler pour les représentants américains puisqu’ils visaient l’or grâce à de nombreux éléments intéressants, mais ils ont frappé un mur face au gardien Igor Shestyorkin.

Jack Eichel, le capitaine et espoir de premier plan pour le repêchage 2015 de la LNH, a été complice du but de DeAngelo et il a menacé quelques fois dont avec une montée spectaculaire, mais sans pouvoir marquer.

« C’est définitivement décevant, on avait insisté sur le fait qu’il fallait demeurer discipliné et nous avons échoué. Il y avait peut-être certaines décisions douteuses, mais nous avons aussi manqué plusieurs chances dont en supériorité numérique », a confié Eichel.

L’habile numéro 9 retenait plusieurs choses dont une en particulier de son tournoi durant lequel il aurait voulu contribuer davantage.

« La discipline, il faut absolument être discipliné… Ça ne pardonne pas de prendre des punitions contre une équipe comme la Russie. J’aurais pu faire mieux dans plusieurs aspects, mais c’était une belle expérience de plus et je suis content d’y avoir participé », a-t-il conclu.