ÉCJ : le début d'une « bromance » entre William Dufour et Joshua Roy
EDMONTON – William Dufour et Joshua Roy ont grandi à une heure de route de distance, chacun de leur côté du pont Pierre-Laporte. Ils ont chacun fait partie de l'élite de leur région et sont devenus deux des meilleurs joueurs de la LHJMQ. La saison dernière, Roy a coiffé Dufour par trois points au sommet du classement des pointeurs du circuit Courteau.
Pourtant, c'est seulement dans la dernière année que les deux ont réellement appris à se connaître. Ils se sont côtoyés en décembre à un camp d'évaluation d'Équipe Canada junior. En avril, ils ont pris la pose sur la ligne rouge du TD Station de Saint John pour un article du quotidien Le Soleil qui les identifiait comme « les monarques de la LHJMQ ». Même à ce point-là, leurs échanges étaient plus cordiaux qu'amicaux.
« On s'est textés cet hiver pour se féliciter quand il a signé son contrat, quand j'ai signé mon contrat. Mais sinon, pas plus que ça, racontait Dufour vendredi. Je n'avais même pas son Snapchat avant! On se parlait un peu sur Instagram, mais sinon ça a commencé vraiment à cliquer là. »
« Là », c'est au Championnat du monde de hockey junior qui se déroule présentement à Edmonton. Les deux ont commencé à tisser des liens plus solides sur l'avion qui les transportait à Calgary pour le processus de sélection plus tôt cet été. Ça a cliqué à un point où chacun considère aujourd'hui l'autre comme son meilleur ami au sein d'ÉCJ.
Dufour décrit Roy comme un « funny boy ». Quand ils ne sont pas sur la glace, les deux décantent à l'hôtel en jouant au tennis de table ou en s'échangeant des vidéos sur Tik Tok. Et jeudi, dans un match contre la Slovaquie, ils ont pour la première fois uni leurs efforts sur un même trio.
En troisième période, l'entraîneur-chef Dave Cameron a disloqué sa première ligne sur laquelle Roy évoluait avec Connor Bedard et Mason McTavish. Le Beauceron s'est retrouvé aux côtés de Dufour et de l'Albertain Zack Ostapchuk.
L'expérience s'est avérée concluante. Avec ses nouveaux partenaires, Roy a marqué son premier but du tournoi et a récolté une mention d'aide, son quatrième point de la soirée.
« C'est sûr qu'on se disait qu'on aimerait jouer ensemble, révèle Dufour. T'as vu hier, je pense qu'on a eu une chance de marquer à chacune de nos présences ensemble et c'est ça qu'on voulait faire. On se l'était dit sur le banc et c'est ça qui est arrivé. »
La veille, Roy avait avoué que l'adaptation nécessaire pour jouer avec les deux meilleurs joueurs offensifs de l'équipe n'avait pas été aussi évidente qu'on pourrait le penser. « Jouer avec Bedard et McTavish, ça change mon style de jeu un peu. Ce sont deux joueurs qui sont vraiment offensifs et qui sont des bons tireurs, alors j'étais plus porté à travailler dans le trafic, à leur faire des écrans, toutes ces affaires-là. C'était plus moi le grinder sur la ligne », avait-il expliqué.
Avec ses nouveaux compagnons, deux colosses de 6 pieds 3 pouces qui frappent tout ce qui bouge depuis le début du tournoi, Roy a pu se rapprocher davantage de son identité.
« C'est sûr que s'il joue avec les deux autres, c'est plus lui qui va aller dans le coin chercher la rondelle, a convenu Dufour. Il avait plus le "dirty role". Avec notre trio, on se compléterait très bien. On aimerait jouer ensemble, on s'en est parlé encore hier, mais ce n'est pas notre décision. »
Le transfert de Roy sur ce qui est identifié comme le troisième trio d'ÉCJ a été rendu possible par l'indisponibilité de Ridley Greig en troisième période. On ignore toujours la raison qui a forcé l'espoir des Sénateurs d'Ottawa sur le banc et son statut pour le match de samedi contre la Tchéquie.
Un rôle différent pour Dufour
Même avant que son confrère québécois ne débarque sur son trio, Dufour connaissait un début de tournoi du tonnerre. Utilisé dans un rôle plus défensif, l'auteur de 56 buts la saison dernière avec les Sea Dogs patine sans relâche, utilise son gabarit pour déranger l'adversaire, crée une bonne dose d'attaque et fournit un effort irréprochable en défensive.
Les entraîneurs d'Équipe Canada l'ont même inséré dans la rotation d'attaquants en désavantage numérique, un rôle qu'il dit avoir rempli à 18 ans avec les Voltigeurs de Drummondville, mais qu'on lui a à peine confié dans la dernière année à Saint John.
« Ça fait juste ajouter une corde à mon arc, remarquait-il fièrement après la victoire de mardi contre la Lettonie dans laquelle il avait aussi marquer un but. Je n'ai pas vraiment joué en PK cette année, sauf à la Coupe Memorial. Mon coach ici me fait confiance défensivement et c'est juste un plus dans mon jeu. »
« Il y a tellement de talent dans notre vestiaire, les gars en avant de moi sont des très bons joueurs de hockey. Je suis très content de mon rôle en ce moment. Je ne me plains pas! »