Connor McDavid s'est démarqué au cours de la victoire de 8-0 sur le Danemark vendredi. Il a obtenu un but et deux aides dans ce qui a probablement été son meilleur match depuis le début du tournoi. C’est cependant très difficile de faire une évaluation juste des joueurs dans une confrontation aussi inégale que celle de vendredi soir. Le Danemark n’a rien de menaçant à l’exception de deux ou trois joueurs capables de rivaliser avec ceux du Canada.

Robby Fabbri s’est blessé en début de rencontre, menant ainsi à la création de nouvelles combinaisons. Brayden Point a donc été promu sur le trio de Curtis Lazar et McDavid, alors que Jake Virtanen a été jumelé à Nick Paul et Nic Petan.

Il y a tellement d’options et de profondeur au sein de cette formation que l'absence de Fabbri ne devrait pas paraître beaucoup. C’est dommage pour lui car ça arrive à un mauvais moment, mais plusieurs joueurs sont capables de remplir son rôle. De la façon que sa jambe droite s’est tordue et qu’il a quitté la glace, en étant incapable de mettre du poids sur celle-ci, c’était visiblement sérieux. Ce n’est donc pas surprenant d’apprendre que son tournoi est terminé.

Le Canada a encore une fois été dominant, mais mon seul bémol se situe au niveau de l’avantage numérique, car il n’a pas produit hier. La Suède, qu’il pourrait affronter en finale, affiche une efficacité de 50 % à ce chapitre, soit un taux de réussite similaire à celui d’ÉCJ avant le dernier match. C’est peut-être le seul aspect qui n’a pas été parfait et qui est à surveiller, mais honnêtement, je ne vois pas de lacunes réelles. Je l'ai souvent répété, la force d’ÉCJ est qu’elle n’a pas de faiblesse, autant devant le filet, qu’en défense ou en attaque. Ils ont tout ce que ça prend pour gagner une médaille d’or. Ce serait une déception de ne pas rafler les grands honneurs avec ce genre d’équipe car d’après moi ça va prendre du temps avant d’être en mesure de réunir à nouveau autant de talent sur une même glace la même année.

À la Slovaquie d’essayer de suivre le rythme

Je ne m’attends pas à ce que la Slovaquie subisse une autre correction de 8-0 dimanche, à l’instar du premier match de la ronde préliminaire, mais il va encore y avoir un écart d’au moins quatre points. C’est une équipe qui n’a pas suffisamment de profondeur pour rivaliser avec l’unifolié. En fait, la seule équipe qui peut battre le Canada d’ici la fin, c’est le Canada lui-même. Ce qui pourrait causer sa perte est l’indiscipline, un manque de concentration et le non-respect de son style de jeu, un peu comme les Américains face aux Russes hier. Ils ont commencé à jouer individuellement et ont été indisciplinés contrairement à ce qu’ils avaient démontré précédemment et ils se sont battus eux-mêmes.

Mis à part cette mise en garde, je ne vois pas le Canada s’incliner, surtout face aux Slovaques, qui n’ont pas la puissance de leurs prochains rivaux. Ils sont plus solides que le Danemark, mais sur papier, ils n’ont pas du tout des atouts comparables à ceux de la feuille d'érable. Comme je l’ai dit, je ne m’attends pas à un autre massacre, mais je m’attends à facilement quatre ou cinq buts de différence.

Équipe Canada devra dicter le rythme, s’imposer physiquement et attaquer la zone ennemie. À mon avis, il n’est pas question de préparer son plan de match en fonction de l’adversaire, il faut focaliser sur soi-même. Le rouleau compresseur doit continuer d’avancer sans changer son style. L’attitude du Canada doit être la même que depuis le début de la ronde préliminaire. C’est à l’adversaire d’essayer de suivre.

La Suède vers une autre finale

Dans l’autre demi-finale présentée dimanche, la Suède sera opposée à la Russie.

Je pense que la Suède a une meilleure équipe et qu'elle va jouer pour la médaille d’or une fois de plus, sauf qu'ils ne veulent certainement pas l’échapper une troisième fois de suite. Ce sera à mon avis un duel Canada-Suède, un duel qui se dessine d'ailleurs depuis le début de la compétition, mais le Canada n'est pas la même équipe que l'an passé. Les deux formations n’ont pas encore connu la défaite lors de la présente édition du Championnat mondial junior.

Les Russes sont coriaces et ont une bonne équipe, mais ils sont aussi difficiles à comprendre. Ils ont perdu face à la République tchèque dans un match fort important, car s’ils avaient gagné ou perdu en prolongation, ils auraient terminé deuxièmes du groupe B et auraient affronté la Slovaquie plutôt que les États-Unis en quart de finale. Ils auraient amélioré leur sort, car ç’a été un match difficile contre les Américains, même si ces derniers n’ont pas joué un bon match.

Ils sont moins solides que les Suédois, qui eux sont très disciplinés et efficaces en supériorité numérique. Les Scandinaves ont une meilleure structure et sont imprévisibles. La Russie, elle, est très prévisible et n’est pas la puissance qu’elle a déjà été auparavant.  Ils ne présentent rien de nouveau, ils utilisent encore la même recette année après année.

*Propos recueillis par Audrey Roy