MONTRÉAL – Avant d’arrêter son choix sur l’identité du gardien qui décrocherait le grand rôle pour les matchs sans lendemain auxquels serait tôt ou tard confrontée son équipe, Benoît Groulx souhaitait prendre le temps de bien observer et évaluer les athlètes qu’il avait sous la main.

« Je voulais voir comment ils allaient jouer, comment ils allaient réagir à certaines situations, si l’un d’eux allait trouver une façon de se démarquer de l’autre », expliquait Groulx samedi soir après la victoire des siens contre l’Allemagne.

Si les derniers jours lui ont permis de clarifier sa préférence entre Zachary Fucale et Eric Comrie pour le poste de gardien numéro un d’Équipe Canada junior, on attend avec impatience que le pilote nous explique sur quoi il a finalement basé sa décision.

Depuis bientôt trois semaines, les deux cerbères s’échangent les performances sans bavure. Victime de deux buts plutôt ordinaires en matchs préparatoires contre la Russie, Fucale s’est repris en blanchissant tour à tour la Suisse et la Slovaquie. Incluant sa sortie contre les étoiles universitaires au début du camp d’entraînement, il a concédé cinq buts sur 72 lancers. Comrie, avec son jeu blanc contre l’Allemagne, n’a quant à lui cédé que deux fois sur 48 tirs depuis qu’il porte les couleurs nationales.

À la veille de son troisième match du tournoi contre la Finlande, le Canada n’a toujours pas encaissé de but.

« Nos deux gardiens sont vraiment solides. C’est évident que ni l’un, ni l’autre ne veut être laissé de côté », ne peut que constater Groulx, aux prises avec un heureux problème auquel il n’est toujours pas prêt à annoncer une solution.

« On va prendre la nuit pour y penser », s’est-il contenté de laisser planer avant de prendre congé des journalistes samedi.

Eric ComrieSi Fucale a l’avantage d’avoir vécu l’expérience de l’année dernière avec l’équipe qui a pris la quatrième place à Malmo, en Suède, Comrie est probablement celui qui, contre les Allemands, a fait face au test le plus sérieux depuis le début de la compétition.

« Il a été bon, il a eu à faire de gros arrêts », a acquiescé Groulx. « Il est un gardien bien organisé, un féroce compétiteur qui nous donne l’impression d’être très confortable sur la patinoire. Il n’a rien fait pour faciliter notre décision. »

Comrie refuse depuis le tout début de se considérer engagé dans un duel avec Fucale.

« Tout ce que je veux, c’est sauter sur la glace et avoir du plaisir. Si je commence à voir ça comme une audition pour un emploi, c’est là que ça risque de se gâter. Je vis présentement un rêve, une occasion comme celle-là ne se présente souvent qu’une seule fois. Peu importe qui joue, ce n’est pas important. Ce qui l’est, c’est la médaille d’or. »