MONTRÉAL – Denis Hainault ne faisait pas partie du comité organisateur du Championnat mondial de hockey junior il y a deux ans, mais il est bien au fait des critiques qu’a encaissées l’événement.

Conjointement organisée par les villes de Montréal et Toronto, l’édition 2015 du Mondial junior avait été accueillie de façon plutôt tiède dans la métropole québécoise. Les foules décevantes enregistrées aux guichets du Centre Bell avaient assombri une partie de la compétition, au point où le président de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), René Fasel, avait remis en doute la viabilité du marché montréalais en vue du retour prévu du tournoi sur ses terres deux ans plus tard.

Hockey Canada avait rapidement éteint les feux allumés par cette déclaration, mais Fasel n’a que légèrement tempéré son discours par la suite. En janvier dernier, il avait affirmé : « Montréal ne peut pas se permettre de revivre la même expérience qu’elle a vécue l’an passé et j’espère que les organisateurs vont réagir. »

Le message s’est rendu aux oreilles de Denis Hainault, qui avait entre-temps été nommé au poste de directeur administratif de l’édition 2017, qui sera bel et bien de retour à Montréal l’hiver prochain. L’homme d’affaires dit avoir pris ces commentaires « avec un grain de sel » et s’affaire déjà à confondre les sceptiques.

« Il y a des gens qui ont utilisé le mot ‘désastre’ en 2015. Ce n’était certainement pas un désastre parce qu’on a atteint un grand nombre de nos objectifs, met en perspective M. Hainault. On était donc satisfait en grande partie. Est-ce que c’était parfait? Non. Est-ce qu’on veut faire mieux? Oui. C’est ce qu’on tente de faire présentement. »

Des billets à des prix déraisonnables et un plan de marketing déficient. Voilà les deux principales raisons qui avaient été soulevées pour expliquer la réponse insatisfaisante des amateurs montréalais à la tenue du traditionnel tournoi du temps des Fêtes il y a deux ans.

Vendredi dernier, Hockey Canada a fait coïncider le dévoilement de l’horaire des matchs du prochain tournoi avec la mise en vente d’un bloc de billets sous la forme de forfaits plus diversifiés. Entre l’achat de billets pour un seul match et un engagement pour la durée entière du tournoi, l’amateur aura désormais accès à des options plus flexibles.

« Il y a deux ans, il y avait eu des mini-forfaits à un certain moment, mais ils étaient sortis tard et la promotion avait quand même été minimale. Ça avait pris du temps pour éduquer les gens », admet M. Hainault, qui se plaît à répéter que son équipe a « ajusté le tir » depuis.

« On n’a pas modifié notre stratégie complètement. Ce n’est pas un changement drastique. Mais on a modifié le genre de forfaits, la période à laquelle on les offre et le coût total de certains d’entre eux », explique M. Hainault, qui avait déjà annoncé, lors d’une conférence de presse en décembre dernier, une réduction de 30% sur le coût moyen des billets.

Remplir les « rouges »

Dans la course à l’atteinte de ses objectifs, le comité organisateur montréalais fait face à une contrainte de taille. Le scénario élaboré en 2015 étant inversé, la formation canadienne disputera cette année ses quatre matchs de la ronde préliminaire à Toronto. C’est donc dire qu’outre la présentation d’un match préparatoire contre la Finlande le 19 décembre, Équipe Canada ne jouera pas au Centre Bell avant les hypothétiques duels de la ronde des médailles.

Montréal sera plutôt l’hôte des matchs du groupe A qui mettront aux prises la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la Suède et la Suisse.

En 2015, avant la présentation des demi-finales, les parties présentées à Toronto avaient attiré une moyenne légèrement supérieure à 13 000 spectateurs par match. À Montréal, les douze rencontres disputées au domicile du Canadien avaient été vues par une moyenne de 9773 amateurs, mais en supprimant de l’équation les matchs impliquant les favoris de la foule, ce chiffre descendait à 6970.

Pour le retour des meilleurs joueurs juniors au monde à Montréal, M. Hainault souhaite pratiquement doubler ce total.

« Une des stratégies qu’on a développée cette année, c’est que pour l’instant, à tout le moins, seuls les sièges rouges, situés dans la section inférieure du Centre Bell, sont ouverts pour les matchs du tournoi à la ronde. Au lieu d’être assis dans les plus hauts niveaux, les gens pourront donc être mieux placés à des prix comparables, sinon plus bas, que ceux d’il y a deux ans. Le but est de créer cette atmosphère, de faire sentir aux joueurs que l’édifice est rempli à grande capacité. »

M. Hainault note que la partie du Centre Bell qui est ciblée peut accueillir environ 12 000 spectateurs.

« Ce serait une très bonne étape. Au moins au niveau de la perception, les gens n’auraient pas le sentiment que l’aréna est vide. Alors certainement, si on est capable d’atteindre ça, ça sera un succès. Et si on était capable de le dépasser, ça serait encore mieux. »