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logo-janesDe 1990 à aujourd’hui, le Québec a produit certains des plus grands talents de l’histoire du hockey féminin. Parmi ces joueuses qui se sont illustrées dans l’uniforme canadien, certaines sont devenues des idoles, parfois même des légendes, qui ont marqué l’histoire en réalisant des exploits sur les plus grandes scènes sportives du monde. Pour mettre en lumière ces hockeyeuses d’exception, voici le portrait des plus grandes étoiles de la province, excluant les gardiennes de but qui étaient le sujet de l’article précédent de la campagne

 

France St-Louis

 

Grande pionnière de son sport, France St-Louis incarne à elle seule la première génération de femmes qui ont élargi les frontières du hockey féminin en compétitionnant à l’échelle nationale et internationale dès les années 80. N’ayant commencé le hockey organisé qu’à l’âge de 19 ans, St-Louis s’est rapidement distinguée par ses habiletés largement supérieures à la moyenne lors ses premières participations au Championnat canadien. L’édition de 1988 est notamment digne de mention pour la bachelière en éducation physique qui s’est faite l’auteure du but gagnant pour permettre à la province, représentée par Sherbrooke, de mettre la main sur son premier titre national, la Coupe Abby Hoffman. Sur la scène internationale, la Québécoise n’a pas représenté le Canada qu’au hockey féminin. Membre dans l’équipe nationale de crosse en 1985 et 1989, elle a participé à deux Mondiaux avant de faire une croix définitive sur ce sport. Première femme à avoir un bâton à son nom, St-Louis a pris part aux débuts du Championnat mondial de hockey féminin de l’IIHF avec l’équipe canadienne en 1990. Cet événement phare, qui propulsera le hockey féminin à un autre niveau, a couronné le Canada devant ses partisans à Ottawa. Aux deux éditions suivantes, en 1992 et en 1994, la lettre « C » de capitaine était sur le chandail de St-Louis, leader incontestée qui prêche par l’exemple. Ayant mérité l’or à son cou à ses cinq participations au Championnat mondial, France St-Louis, 39 ans, faisait figure de vétérane pour cette première présence olympique à Nagano en 1998. À la surprise générale, le duel ultime a tourné à l’avantage des Américaines face à une formation canadienne composée de plusieurs futures légendes du hockey féminin, autant en attaque qu’à la ligne bleue, dont l’une des meilleures défenseuses de l’histoire, la Québécoise Thérèse Brisson.

 

Thérèse Brisson

 

Originaire de Dollard-des-Ormeaux, Brisson a pris le titre de capitaine d’Équipe Canada peu de temps après les Jeux de Nagano, un poste qui avait été auparavant occupé par France St-Louis et Stacy Wilson. Avant de briller dans les couleurs du Canada, la défenseuse a porté l’uniforme des Stingers de Concordia, devenant l’une des meilleures pointeuses de l’histoire de l’université à la fin des années 80 et en plus de se mériter une place au Temple de la renommée de Concordia en 1997. À la tête de Canada Alpin depuis 2020, Brisson a évolué pour l’équipe nationale pendant plus d’une décennie, de 1993 à 2005, ne perdant pas de temps pour s’illustrer dès ses débuts au Championnat mondial de 1994. Étant l’une des meilleures pointeuses de l’histoire du pays à la ligne bleue, celle qui a longtemps porté le chandail numéro 6 a été sacrée championne du monde à six reprises en plus de remporter deux médailles olympiques, l’argent en 1998 et l’or en 2002, deux conquêtes avec la première Québécoise intronisée au Temple de la renommée du hockey, Danielle Goyette.

 

 

Danielle Goyette

 

Pièce maitresse dans la formation canadienne pendant plus d’une quinzaine d’années, Goyette est l’une des pionnières les plus prolifiques de l’histoire du pays en hockey féminin avec 218 points en seulement 171 matchs dans l’uniforme unifolié. Originaire de St-Nazaire-d’Acton, la talentueuse attaquante a été frappée de plein fouet par la barrière linguistique dès son premier Championnat mondial en 1992. Unilingue francophone, Goyette a dû évoluer avec des partenaires de trio québécoises pour communiquer sur la glace, une situation qui prendra fin dès 1996 avec son déménagement volontaire à Calgary. Durant sa carrière, la Québécoise a prouvé qu’elle avait une force de caractère à toute épreuve. Faisant face à de multiples blessures, dont 24 dislocations de l’épaule, elle a également eu à vivre le deuil de ses parents sur une patinoire de hockey. Après le décès de sa mère avant sa participation au Championnat canadien de 1996, son père est décédé au moment où elle prenait part à la première présence olympique du hockey féminin à Nagano en 1998. L’attaquante a surmonté sa peine, marquant le premier but de l’histoire du Canada aux Jeux olympiques en hockey féminin, en plus de mettre sept autres rondelles dans les filets adverses au cours du tournoi. Porte-drapeau du Canada, six ans plus tard, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Turin en 2006, Goyette détient un palmarès bien garni avec notamment trois médailles olympiques et huit conquêtes aux Mondiaux, dont deux ont été remportées grâce aux buts vainqueurs en prolongation d’une autre grande pionnière, Nancy Drolet.

 

Nancy Drolet

 

La Drummondvilloise sait produire quand ça compte. Drolet a procuré la médaille d’or au Canada deux fois plutôt qu’une en enfilant le but gagnant en prolongation lors des Mondiaux de 1997 et de 2000. En carrière, l’attaquante détient une impressionnante fiche de 42 points en 30 matchs et un ratio de 1,40 point par match qui fait d’elle l’une des meilleures pointeuses à avoir enfilé l’uniforme unifolié sur la scène internationale. La Québécoise était également de l’historique participation du hockey féminin aux Jeux olympiques de Nagano en 1998. Une décevante médaille d’argent, certes, mais une première qui allait grandement aider le développement du hockey féminin au pays. N’ayant jamais perdu une finale au Championnat mondial, Drolet a contribué aux succès de la formation canadienne en récoltant six des huit médailles d’or consécutives du pays à ce tournoi entre 1990 et 2004. Son but en « or » lors de l’édition de 2000 a inspiré l’une de ses jeunes coéquipières de l’époque, qui a fait de même 12 ans plus tard, Caroline Ouellette.

 

Caroline Ouellette

 

Lors de son but pour l’or en prolongation à Burlington en 2012, Ouellette n’était plus une recrue. La talentueuse attaquante en était déjà à sa dixième participation au Championnat mondial où elle a remporté autant l’or que l’argent en douze éditions. L’ex-capitaine de la formation canadienne détient l’un des plus beaux palmarès en hockey féminin. Partout où elle est passée, elle a connu du succès. De sa carrière universitaire en NCAA à la défunte Ligue canadienne de hockey féminin en passant par l’équipe nationale. Jamais elle n’a perdu une seule finale olympique en quatre participations de 2002 à 2014, cette séquence en « or » a été remportée par seulement deux autres légendes, Hefford et Wickenheiser. Le trio de joueuses d’exception trône également au sommet des meilleures pointeuses de l’histoire de l’équipe canadienne, Ouellette occupe le 3e rang avec 242 points en 220 matchs internationaux.  Celle qui détient aussi huit médailles d’or à la Coupe des quatre nations est sans l’ombre d’un doute l’une des principales responsables de l’essor du hockey féminin au pays. Sa contribution dépasse largement ses succès sur la glace, la Québécoise est une ambassadrice hors pair qui continue de s’impliquer de multiples façons dans le développement de son sport. À la retraite, Ouellette a également fait le saut derrière un banc de hockey. Une avenue utilisée par plusieurs joueuses, anciennes et actuelles, comme l’une de ses coéquipières qui a contribué à la conquête de l’or olympique en 2006 et 2010, la talentueuse Sarah Vaillancourt.

 

Sarah Vaillancourt

 

Après une décennie au sein d’Équipe Canada, Vaillancourt a pu mettre à profit son impressionnant bagage d’expérience en intégrant pendant quelques années le programme de hockey féminin des Spartans du Collège de Stanstead à titre d’entraîneuse-chef. La Québécoise, qui a commencé sa carrière internationale en 2003 à l’âge de 18 ans, a connu énormément de succès au sein de l’unifolié comme le démontrent ses 98 points en 107 rencontres. La double médaillée d’or olympique a également brillé au niveau universitaire et pas n’importe où. Elle a porté les couleurs du Crimson de l’Université Havard, recevant en 2008 le prestigieux prix Patty Kazmaier, remis annuellement à la meilleure hockeyeuse en NCAA. Outre les honneurs individuels, Vaillancourt a remporté cinq médailles d’argent et l’or en 2007 avec le Canada au Championnat mondial. Six ans plus tard, en 2013, elle a dû mettre un terme à sa carrière à l’âge de 27 ans en raison de multiples blessures. Après sa participation olympique en 2010, elle a passé sous le bistouri à plusieurs reprises, subissant notamment une opération à la hanche. Ce départ à la retraite avant la trentaine a été également le cas d’une de ses coéquipières de la formation canadienne, la Québécoise Catherine Ward.

 

Catherine Ward

 

Tout comme Vaillancourt, Ward a su s’écouter. Pour elle, il n’a pas été question d’écouter son corps, mais plutôt ses envies à se consacrer à sa carrière professionnelle chez CCM. Après mûre réflexion, la défenseuse a donc décidé d’accrocher ses patins à 28 ans. La double médaillée d’or olympique a été une grande source de leadership pendant ses six années avec l’équipe nationale. Pièce maitresse à la ligne bleue canadienne, Ward a notamment eu le rôle d’assistante-capitaine par alternance aux Jeux de Sotchi en 2014 durant lesquels elle a été la joueuse la plus utilisée du pays. La Montréalaise a représenté le Canada au Championnat mondial à quatre occasions, décrochant l’or en 2012 en plus d’avoir été nommée la joueuse par excellence de la finale. Sur la scène universitaire, la talentueuse défenseuse a été dominante pendant ses trois années dans les couleurs des Martlets de l’Université McGill avant de poursuivre sa scolarité au sud de la frontière avec les Terriers de l’Université de Boston où elle a retrouvé un visage familier, Marie-Philip Poulin.

 

Marie-Philip Poulin

 

Une étoile est née à Vancouver en 2010. Quelques mois après avoir procuré la médaille d’or au pays en marquant les deux uniques buts de la finale disputée à la maison, la jeune héroïne, Marie-Philip Poulin, est allée peaufiner son art avec les Terriers dans la NCAA. Un passage remarqué par les multiples records fracassés. L’attaquante qui a terminé ses études avec un impressionnant total 181 points en 111 rencontres. Auteure de célèbres doublés victorieux lors des finales des Jeux de Vancouver (2010) et de Sotchi (2014), la capitaine de l’équipe canadienne est la seule joueuse de l’histoire du hockey féminin à avoir trouvé le fond du filet lors de trois finales olympiques consécutives. Médaillée d’or au Championnat mondial en 2012, la Québécoise ne cesse d’écrire sa légende depuis son arrivée avec l’équipe nationale à 18 ans. Son coup de patin explosif, son aisance avec la rondelle et son instinct de marqueuse ne sont que quelques-unes des qualités de cette joueuse complète qui occupe une classe à part dans l’histoire du hockey féminin. La native de Beauceville a reçu une belle marque de reconnaissance de ses pairs en étant élue la meilleure hockeyeuse au monde selon un sondage de l’Association des joueurs de la LNH en 2020. Idole de tant de jeunes filles à travers le pays, Poulin a d’ailleurs pris part au dernier week-end des Étoiles de la LNH, disputant un duel Canada-États-Unis en format trois contre trois. La crème du hockey féminin était de cette soirée historique qui s’est scellée par une victoire de la formation canadienne. Poulin a mis la table pour le but gagnant marqué par une autre Québécoise qui sait remplir les filets adverses, sa complice Mélodie Daoust.

 

Mélodie Daoust

 

Après avoir évolué avec les garçons jusqu’au niveau Midget espoir, Mélodie Daoust a fait la transition vers le hockey féminin en signant avec les Lynx du cégep Édouard-Montpetit. Deux saisons collégiales durant lesquelles elle a donné du fil à retordre aux gardiennes adverses comme le témoigne son impressionnant total de 99 points en 30 petites rencontres. Contrairement à plusieurs de ses coéquipières sur l’équipe nationale, la native de Valleyfield a décidé de poursuivre son développement au pays avec les Martlets de l’Université McGill pendant cinq saisons, où elle a raflé une série d’honneurs individuels sur son passage. La diplômée en éducation physique était d’ailleurs la seule joueuse dans l’uniforme unifolié issue des rangs universitaires canadiens aux Jeux olympiques en 2018. Après avoir eu un rôle de soutien à sa première expérience olympique à Sotchi en 2014, Daoust s’est révélée quatre ans plus tard à Pyeongchang, dévoilant toute l’entendue de son talent sur la plus grande scène sportive au monde. Malgré une médaille d’argent au goût amer, la Québécoise est repartie de la Corée du Sud avec le titre de la joueuse par excellence du tournoi olympique, ses sept points en cinq rencontres ont fait d’elle la meilleure pointeuse chez les Canadiennes.