MONTRÉAL - Une courte intervention qui met en valeur des comportements positifs permettrait aux parents de jeunes hockeyeurs d'intérioriser ces comportements, d'améliorer leur bien-être psychologique et de modifier la conduite de leurs enfants sur la glace, conclut une étude menée par une chercheuse de l'Université du Québec à Montréal.

Si les dérapages de certains parents un peu trop intenses sont habituellement ceux qui retiennent l'attention, ces parents sont loin d'être majoritaires dans les arénas du Québec, fait valoir la professeure Catherine Amiot, du département de psychologie de l'UQAM.

« Quand on parle aux acteurs dans le domaine du hockey, quand on parle aux entraîneurs, aussi aux administrateurs, on voit qu'il y a quand même beaucoup de parents avec qui ça se passe extrêmement bien », a-t-elle dit.

La professeure Amiot et ses collègues ont recruté, en collaboration avec l'association de hockey mineur Hockey Lac St-Louis, 98 parents de jeunes hockeyeurs âgés de 8 à 17 ans.

Les participants ont été divisés en deux groupes à qui on a confié sept tâches. Les tâches du groupe expérimental traitaient de l'esprit sportif, de l'apprentissage et du plaisir. On leur a tout d'abord demandé de lire un texte présentant les changements de mentalité dans le hockey à travers différents exemples. Ils ont ensuite dû réfléchir à leurs propres valeurs et comportements.

Les tâches assignées au groupe contrôle demandaient un effort similaire, mais visaient plutôt des aspects techniques du hockey, comme l'équipement et les horaires.

« On veut mettre de l'avant le fait qu'au hockey, il y a des valeurs très positives, très prosociales, qui sont valorisées pour justement mettre l'accent sur ce qui est positif, a expliqué la professeure Amiot. Puis de cette manière-là, on pourrait théoriquement mettre de l'avant des normes qui sont très prosociales, qui sont en faveur de l'esprit sportif, de cette cette valorisation du développement des joueurs en tant que tel. »

Le but de l'étude n'était pas d'examiner l'impact de l'intervention sur le comportement des parents dans les arénas. Toutefois, les chercheurs ont constaté que les parents du groupe expérimental ont davantage intériorisé les valeurs liées à l'esprit d'équipe, au plaisir et à l'apprentissage que les parents du groupe contrôle. Ils ont aussi rapporté un plus grand bien-être psychologique, plus d'énergie et moins d'anxiété.

L'intervention visait à souligner aux parents les changements positifs survenus dans le monde du hockey, comme la réduction du nombre de minutes de pénalité dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec ou les grands athlètes qui rappellent que pour bien performer, il est important de se fixer ses propres objectifs et d'avoir du plaisir à se développer.

Plus de passes

Les chercheurs ont ensuite voulu savoir si l'intervention motiverait les parents à encourager leur enfant à faire preuve d'esprit sportif et à avoir du plaisir à jouer au hockey.

En consultant les feuilles de pointage, ils ont vu que les enfants des parents du groupe expérimental ont obtenu plus de passes lors des deux matchs qui ont suivi l'intervention que les enfants des parents du groupe contrôle, ce qui témoigne d'une habileté à prioriser le jeu collectif et l'esprit de groupe.

« On ne peut pas conclure que l'étude a diminué l'agressivité chez les parents, je n'ai pas mesuré ça, mais on peut conclure que la courte intervention a eu un impact sur la motivation des parents à encourager leur enfant à faire preuve d'esprit sportif, puis avoir du plaisir au hockey, a dit Mme Amiot. On a vu un lien entre cette intervention-là et le nombre d'assistances suite au questionnaire en ligne. »

Les chercheurs ont enfin constaté que plus les parents en général étaient motivés à encourager leur enfant à faire preuve d'esprit sportif et avoir du plaisir au hockey, plus ils rapportaient un bien-être psychologique élevé, donc moins d'anxiété vécue dans le moment, et plus ils rapportaient un sentiment d'énergie et de vitalité.

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Frontiers in Psychology.