En Rene Bourque, le Canadien est allé chercher un élément qui lui manquait depuis longtemps, c'est-à-dire un gros ailier.

La formation est composée de trop de petits joueurs, et ce, à toutes les positions. Bourque est un vétéran de 30 ans qui s'amène toutefois à Montréal avec la réputation de ne pas se présenter tous les matchs. Ce sera aux entraîneurs de lui botter le derrière pour s'assurer qu'il se pointe tous les matchs.

Pierre Gauthier estime avoir amélioré son club. En plus, le Tricolore récolte un choix de deuxième tour en plus de réduire sa masse salariale. Je suis persuadé que ce n'est pas terminé. Je suis d'accord avec monsieur Gauthier quand il dit que son équipe est meilleure. La situation dans laquelle se trouvait Michael Cammalleri était malsaine et ses commentaires de mercredi étaient inconcevables au sein d'une équipe de hockey. On ne peut pas blâmer ses coéquipiers comme il l'a fait. On a même entendu Tomas Plekanec dire plus tôt cette semaine que lui, il n'allait pas voir l'entraîneur pour choisir ses compagnons de trio. On sentait qu'il y avait un malaise et le numéro 13 faisait partie de ce malaise.

Gauthier m'a surpris quand il a déclaré qu'il fallait grossir son équipe. C'est rare d'entendre une telle déclaration, surtout à Montréal. Depuis longtemps, quand on parle du Canadien, on parle d'une petite équipe. Un trio formé de Plekanec, Brian Gionta et Cammalleri, ça ne fait pas peur aux autres clubs. Même s'ils sont des joueurs élites, ils sont trop petits au sein d'un même trio. On sait que 80% des buts se marquent à l'embouchure du filet. Ça prend donc un aspect physique, mais que le directeur général le dise, ça confirme la situation.

Je pense que le Canadien va chercher à implanter une nouvelle philosophie. On l'a vu jeudi à Boston, l'équipe est trop petite pour rivaliser avec les Bruins par exemple. Les Bruins ont eu la vie facile, sans trop forcer ils ont ajouté deux points à leur fiche. La journée où le Canadien ira chercher un gros centre et des défenseurs robustes, ils pourront rivaliser avec n'importe quelle équipe d'autant que le Tricolore mise déjà sur un excellent gardien.

Je pense que le départ de Cammalleri va améliorer l'ambiance dans le vestiaire. Quand j'étais entraîneur dans la LNH et qu'on effectuait une transaction pour un joueur important, on se rendait compte que ça rafraîchissait l'ambiance dans le vestiaire. Quand c'est un gars malheureux qui part, ça fait du bien parce que c'est lourd comme ambiance. Je pense qu'on va l'oublier rapidement ce Cammalleri et ce même s'il comptait beaucoup de buts avec les Flames de Calgary parce qu'il avait une attitude négative. Cest ce qu'on veut éliminer dans l'entourage d'une équipe.

Cammalleri traîne la réputation d'un joueur égoïste et ça remonte à son premier séjour avec les Flames et à Los Angeles. Sa physionomie sur la patinoire quand un coéquipier ratait un jeu ou qu'on lui faisait une mauvaise passe, il faisait la baboune plutôt que de se battre pour aller récupérer la rondelle. À la place, il retournait au banc et c'était mal vu par les autres joueurs.

Je pense que Pierre Gauthier va procéder à d'autres changements de personnel parce qu'il y a encore beaucoup de bois mort dans l'équipe. On peut penser à Scott Gomez, Hal Gill ou Chris Campoli. Si le patron du Canadien reçoit un appel pour l'un de ces trois joueurs, je pense qu'il bougerait rapidement.

Il reste encore beaucoup de matchs à la saison, mais ça va être difficile pour le Canadien de remonter la pente pour se tailler une place en séries. Soyons honnêtes. Quand vous regardez les classements au 15 janvier lors des saisons précédentes, peu des équipes exclues des séries à ce stade de l'année ont réussi à sauver leur saison. Il n'y a pas que le Canadien dans cette situation, mais pour espérer renverser la vapeur, les hommes de Randy Cunneyworth devront gagner six ou sept parties de suite.

*propos recueillis par Robert Latendresse