BROSSARD - N’ayant pas accompli son unique objectif au cours des cinq dernières années, Équipe Canada Junior a posé les premières pièces de sa fondation dimanche soir en entamant son camp estival au Complexe sportif Bell.

Comme ce fut le cas lors de ses récentes débâcles, le programme national dispose d’un vaste bassin de talent pour corriger le tir incluant les Jonathan Drouin (qui a toutefois été exempté de cette étape), Connor McDavid, Sam Reinhart, Max Domi, Bo Horvat, Aaron Ekblad et Zachary Fucale.

« C’est toujours plaisant de se retrouver avec des joueurs de ce calibre surtout que j’en ai affronté plusieurs au niveau junior ou plus tôt dans ma carrière. C’est vraiment amusant de renouer avec le hockey de cette façon », a commenté Darnell Nurse (Oilers) qui n’avait pas été choisi par les dirigeants l’an dernier.

Jusqu’à vendredi, la quarantaine de joueurs invités s’entraîneront sous la supervision de Benoit Groulx et ses adjoints Scott Walker, Dave Lowry et Fred Brathwaite. Le pilote québécois, qui avait renoncé à ce poste prestigieux en 2009 pour faire un bref saut dans la Ligue américaine de hockey, a déjà annoncé ses couleurs en mentionnant qu’il allait tenter de bâtir une formation composée de joueurs pouvant s’acquitter de missions précises.

C'est un départ pour ÉCJ

« Notre but, c’est de découvrir les joueurs individuellement. On connaît déjà leur talent, mais on veut aussi constater s’ils peuvent élever leur jeu d’un cran. Dans notre groupe, on a beaucoup d’athlètes talentueux et il s’agit du premier pas dans un long processus de sélection pour en arriver à l’équipe finale », a précisé Groulx, l’entraîneur des Olympiques de Gatineau, qui considère que la pression qui reposera sur son contingent devrait devenir bénéfique.

Cette vision n’avait pas été suffisante l’an dernier alors que le Canada a dû se contenter de la quatrième position en sol suédois à la suite d’une défaite de 5-1 en demi-finale contre leurs rivaux finlandais.

En jetant un coup d’œil aux mensurations des espoirs invités au camp d’été, on s’aperçoit rapidement que la brigade défensive sera des plus imposantes. En effet, les Ekblad, Samuel Morin, Haydn Fleury, Darnell Nurse, Dillon Heatherington et compagnie risquent de faire craindre les présences prolongées devant le filet à certains opposants.

Bien sûr, le Canada ne voudra pas s’en laisser imposer surtout que le tournoi sera présenté au Canada (à Montréal et à Toronto) et le moment serait opportun pour relancer une séquence victorieuse comme celle des cinq championnats consécutifs de 2005 à 2009.

« C’est certain que le Canada n’est pas habitué à cela (cinq années sans rafler les honneurs), mais on s’est dit qu’on commençait immédiatement à se préparer pour ce tournoi. C’est un processus et on veut utiliser tout le temps à notre disposition pour qu’on soit fin prêt dès la première mise au jeu », a indiqué Fucale, l’espoir du Canadien de Montréal qui poursuit son cheminement avec les Mooseheads de Halifax.

En ce qui concerne le poste de gardien de but, la bataille opposera quatre portiers. Outre Fucale qui était présent à la dernière édition, Philippe Desrosiers, Tristan Jarry et Eric Comrie sont au rendez-vous. Fucale possède donc une longueur d’avance tandis que Desrosiers tentera de convaincre les entraîneurs ce qui créerait une première combinaison québécoise depuis Pascal Leclaire et Olivier Michaud en 2002.

C’est donc dire que six représentants québécois patineront durant ce camp. En plus de Fucale, Desrosiers et Morin, Anthony Duclair, Frédérik Gauthier et Jérémy Grégoire ont obtenu le privilège de démontrer leur potentiel pour décrocher la seule médaille convoitée.

« Je suis honoré de participer à ce camp et étant donné que le tournoi sera notamment présenté à Montréal dans ma ville natale, c’est encore plus spécial à mes yeux. Je sais aussi qu’il s’agit de ma dernière chance d’être choisi dans cette équipe », a révélé Duclair, un choix de troisième ronde des Rangers en 2013, qui essaie de continuer sur sa lancée pour surmonter quelques épreuves survenues dans son développement.

Même si la rouille était perceptible par moments, les hockeyeurs ont orchestré quelques pièces de jeu impressionnantes qui ont causé des ennuis aux meilleurs gardiens de moins de 20 ans au pays.

Tout au long de la semaine, les espoirs effectueront des entraînements ouverts au public sans oublier quatre matchs répartis à l’Aréna Ed Meagher de l’Université Concordia et au Palais des Sports Léopold-Drolet de Sherbrooke.