Les premiers symptômes sont survenus mercredi dernier lors du 5e match en Caroline. Les signes de fatigue commençaient à se manifester allègrement chez les Hurricanes de la Caroline et tout le monde avait bien hâte voir si les deux jours de « congé » avant le 6e match allaient avoir un impact positif, surtout chez les vétérans de l'équipe. La réponse est venue assez rapidement merci, samedi soir!

Visiblement, les Hurricanes de la Caroline ont frappé le mur. Il n'y a plus d'énergie au sein de cette équipe, plus d'essence dans le réservoir. Glen Wesley, Mark Recchi, Cory Stillman, Ray Whitney, Bret Hedican et même Rod Brind'Amour ont été complètement déclassés à Edmonton. Et cette réalité a eu un effet direct sur Eric Staal qui, malgré quelques efforts, a été plutôt inoffensif. Sans Cam Ward qui a effectué quelques arrêts spectaculaires, le résultat aurait été encore plus gênant. Quand on pense qu'Erik Cole, fut le meilleur des siens, lui qui n'avait pas joué depuis le 4 mars dernier, c'est tout dire.

Les Oilers, de leur côté, semblent au contraire gagner en énergie et en intensité à mesure que la finale progresse. Le grand déclic s'est fait lors du 5e match, en Caroline. C'est à ce moment que Craig MacTavish a flairé l'érosion chez les Hurricanes et qu'il a demandé à ses joueurs d'accélérer le travail d'usure en frappant durement l'adversaire en première période. Il a aussi insisté pour que ses hommes cessent les jeux de finesse en zone adverse et qu'ils aillent surtout déranger Cam Ward et ses défenseurs. Le plan a fonctionné à merveille, au point qu'il est maintenant légitime de favoriser les Oilers pour remporter le 7e match de cette finale, même s'il est disputé à Raleigh.


Les effets de la ronde précédente?

Il est à se demander si le cheminement des deux équipes dans leurs finales d'associations respectives ne vient pas expliquer en grande partie l'état actuel des choses. La fameuse semaine de congé dont ont profité les Oilers, après avoir éliminé rapidement les Mighty Ducks commence peut-être à payer d'énormes dividendes. N'oublions pas que, pendant que les Oilers se reposaient et peaufinaient leur stratégie au centre d'entraînement des Rangers de New York, les Hurricanes se rompaient les os en cherchant à éliminer les Sabres de Buffalo, série qui s'est rendue à la limite de 7 matchs.

Plusieurs ont cru que les Oilers allaient casser leur rythme pour de bon au cours de cette longue pause et que les Hurricanes, au contraire, allaient les dévorer dès le départ. C'est ce qui s'est produit, en partie, mais la situation a tourné en un clin d'œil. Il est remarquable de voir les joueurs des Oilers patiner avec autant de conviction, à cette période de l'année comme il est triste, au fond, de voir comment ceux des Hurricanes se sont effondrés.


Quelques réflexions


Malgré la domination des Oilers samedi et les doutes sérieux qui existent à propos des Hurricanes, on ne peut que ressentir une grande excitation devant la perspective d'un 7e match en série finale de la Coupe Stanley. C'est la troisième que RDS couvre et à chaque occasion, elle s'est rendue à la limite. Nous sommes évidemment un peu fatigués par cette longue saison, nous avons tous hâte de revoir nos familles que nous avons laissées il y a plus de deux semaines mais, sérieusement, mes amis, au niveau professionnel, il s'agit d'une opportunité unique que nous savourerons pleinement et que nous chercherons à vous livrer avec le plus de justesse possible, lundi soir.

***

Une certitude avant même le début de la 7e rencontre : la grande majorité des joueurs quitteront le RBC Center frais rasés, qu'ils aient gagné ou non la Coupe Stanley. Tous ceux à qui j'ai posé la question, au cours des dernières années, m'ont toujours donné la même réponse : ils détestent souverainement porter la barbe, leurs conjointes également et il ont tous très hâte d'en disposer aussitôt leur série terminée. Je n'ai pas de preuve tangible, mais je crois aussi que la grande majorité des amateurs ne raffolent pas de cette tradition. Alors, une petite question, comme ça, au hasard : pourquoi continuer systématiquement à le faire, année après année?

***

La finale s'achève et nous venons enfin de voir le soleil pour la première véritable fois en près de deux semaines. Il y avait bien eu quelques brèves éclaircies lors des premiers séjours en Caroline et en Alberta, mais rien de plus. Puis, il y eut le déluge de mercredi dernier, à Raleigh, déluge qui, en grande partie, a suivi notre Boeing 767 jusqu'à Edmonton et s'y est installé pour au moins deux jours! Vrai que nous sommes sur la route pour le travail, mais un petit rayon ici et là sur le bout du nez, ça fait des miracles…

A mardi, pour la conclusion, mes amis.