MONTREAL (PC) - Mark Streit est devenu un joueur indispensable. Guy Carbonneau l'emploie dans toutes les situations avec un égal bonheur. Face aux Penguins, l'entraîneur avait même décidé de l'intégrer au premier trio, à la gauche de Saku Koivu et Mike Johnson.

"J'ai été vraiment surpris", a dit Streit, qui semble aussi à l'aise à l'attaque qu'à la ligne bleue. L'entraîneur ne m'a rien dit avant le match. C'est Kirk Muller qui écrit les trios au tableau. Le premier numéro était le 32 et j'ai pensé qu'il inscrivait les lignes d'attaque des Penguins. Il a ensuite écrit le numéro 11 et j'ai compris.

"J'étais fier et nerveux, a-t-il ajouté. C'est pas évident de jouer à côté de Saku et de Mike. Je me retrouvais soudainement dans le premier trio d'une équipe de la Ligue nationale. Pour moi, ce match était très important."

Streit a relevé le défi. Il a marqué le troisième but du Canadien en supériorité numérique alors qu'il agissait comme défenseur. C'était son troisième but en quatre matchs et son sixième point en sept rencontres.

"J'ai saisi un retour de lancer (de Michael Ryder) en fonçant au filet, a-t-il expliqué. C'est de cette façon que les grands marqueurs réussissent leurs buts."

Le Suisse admet jouer avec confiance depuis quelques matchs.

"Je crois avoir joué à toutes les positions sauf celle de gardien. Je pense aussi avoir évolué dans tous les trios. Je crois en savoir plus sur le hockey qu'il y a deux mois.

"La différence, maintenant, se situe au niveau de la confiance. J'essaie de créer des choses, ce que je n'osais pas avant", a ajouté le sympathique athlète qui se qualifie, à la blague, comme le meilleur compteur suisse dans l'histoire de la Ligue nationale.

Carbonneau a expliqué sa décision de muter Streit dans le premier trio.

"Chris Higgins et Michael Ryder avaient de la difficulté depuis quelques matchs. Ils étaient dans les moins presque à chaque rencontre. Il fallait des changements.

"Il fallait aussi des joueurs à opposer à Sidney Crosby. Streit et Johnson sont d'excellents joueurs défensifs."

Streit a joué plus de 20 minutes (20:40) face aux Penguins alors que sa moyenne de saison est de 13:11 par rencontre.

"Il doit être content. Il ne jouait presque pas en début de saison", a rappelé Carbo.

Aebischer solide

David Aebischer, l'autre Suisse du Canadien, a aussi eu droit aux éloges de l'entraîneur. A ses trois derniers matchs, il a permis au Tricolore d'engranger cinq points sur une possibilité de six. Contre les Penguins, il a repoussé 31 rondelles dont un tir de Mark Recchi en prolongation.

"Il va mériter d'autres départs", a indiqué Carbo.

Aebischer a été fort occupé en première alors que le Canadien s'est vu imposer les quatre pénalités de la période. Le Tricolore a aussi visité le banc des pénalités à deux reprises en deuxième.

"C'était un peu frustrant, a admis Carbonneau. Je ne crois pas que toutes les pénalités étaient méritées."

Andreï Markov n'a pas participé à la rencontre. Selon Carbo, la blessure (au bas du corps) ne serait pas sérieuse.

Dans le vestiaire des Penguins, Michel Therrien a cherché à ménager Crosby, coupable du revirement ayant mené au but de Sheldon Souray en prolongation.

"Ca fait partie de son apprentissage, a-t-il dit. Je n'ai pas de problème avec ça dans la mesure où on ne répète pas la même erreur. Généralement, Sidney est solide lorsqu'il contrôle la rondelle."