Petites histoires de hockey
Hockey dimanche, 15 déc. 2002. 11:37 vendredi, 13 déc. 2024. 18:36
En compagnie de Chantal et Jacques, j'aurai dorénavant le plaisir à la suite de la présentation des matchs des Canadiens au Centre Bell de vous raconter des histoires de hockey. Rien à voir avec la rencontre qui vient de se terminer. Pas question d'analyses, mais plutôt des anecdotes, des rappels historiques et des explications à la suite de situations survenues au banc des punitions.
Les chorégraphies deviennent de plus en plus complexes. Les gestes posés par les joueurs après avoir marqué un but vont maintenant de l'équitation, à l'aviron en passant par l'aquaplane sans oublier les baisers envoyés dans les gradins et les culbutes les plus variées.
Mais à quand remonte cette pratique pour le moins savoureuse ?
Au 13 novembre 1947.
Avec l'accord du président de la Ligue Nationale de Hockey, Clarence Campbell, et à la suite d'une suggestion de Frank Patrick, on tenta une expérience visant à signaler qu'un but avait été compté. On demanda donc à un joueur ayant inscrit un but de lever son bâton et de patiner sur une trentaine ou une quarantaine de pieds.
C'est lors du match disputé au Forum de Montréal le 13 novembre 1947 entre les Canadiens et les Black Hawks de Chicago que les joueurs allaient ainsi signaler leurs prouesses offensives.
Cela ne veut pas dire cependant qu'il n'y avait pas eu auparavant des attroupements autour d'un joueur ayant compté. Certains gestes et actes de réjouissance avaient été effectués auparavant. Mais en cette soirée spéciale, cela était officiellement admis et devenait partie du spectacle.
Billy Reay a effectivement posé le geste lors du premier des deux buts qu'il devait inscrire au cours de cette rencontre. Toe Blake, qui a compté deux buts pour les Canadiens lors de ce match, ne sut pas que faire lors du premier et a oublié de faire le signal lors de son deuxième but de la soirée. Mieux encore, Roy Conacher signala qu'il avait marqué, mais un hors jeu avait été signalé, tant et si bien que le but fut refusé. Le Canadien a éventuellement remporté une victoire de 5 à 2 et l'expérience, qui ne s'annonçait guère concluante, fut poursuivie et maintenue jusqu'à ce jour.
Qui donc était le responsable de cette nouvelle pratique ?
Frank Patrick.
Né à Ottawa le 21 décembre 1885, il a grandi à Montréal et étudié à l'Université McGill. Il s'est signalé au hockey, de même qu'au football et en athlétisme et a obtenu son baccalauréat dans le domaine des arts. Au cours de ses études, il a agi en tant qu'arbitre dans la Ligue Montréal Senior et, à l'âge de 20 ans, fut arbitre lors d'un match de la Coupe Stanley.
En compagnie de son frère Lester, à l'époque un des joueurs vedettes des Wanderers de Montréal, on dit de Frank qu'il fut le premier défenseur à être le porteur de la rondelle. Auparavant, les défenseurs n'étaient utilisés que pour protéger le gardien de buts.
En tout, on attribue à Frank Patrick 22 changements de règles de jeu qui sont toujours en application dans la Ligue Nationale de Hockey. Il a notamment présenté le concept de la ligne bleue, la passe avant, le système d'opposition des équipes lors des séries éliminatoires. Toujours en compagnie de son frère Lester, il a suggéré que l'on accorde une mention d'assistance lorsqu'un but était compté. Ils ont également inventé le tir de pénalité au hockey.
Au nombre des autres innovations que l'on doit à Frank Patrick, soulignons l'utilisation de numéros sur les chandails et dans les programmes afin de permettre aux spectateurs de mieux identifier les joueurs. On lui doit aussi le droit d'effectuer une passe avec le patin sauf pour marquer un but. Il est aussi celui qui a permis aux gardiens de buts de s'écraser sur la patinoire afin d'effectuer un arrêt.
En tant que joueur, Frank Patrick a abandonné son statut d'amateur pour accepter de jouer avec les Millionnaires de Renfrew. Il avait alors, à la fin des années 1910, exigé un salaire de 3 000 $ qu'on lui accorda. Il fut à ce moment considéré comme le meilleur défenseur au monde. Après avoir oeuvré pendant de nombreuses années dans l'ouest canadien, il est revenu dans l'est à titre de directeur de la Ligue Nationale de Hockey en 1933. Il fut ensuite instructeur des Bruins de Boston et a finalement dirigé les opérations financières des Canadiens de Montréal de 1939 à 1941.
Il est décédé en 1960 à l'âge de 74 ans.
Les chorégraphies deviennent de plus en plus complexes. Les gestes posés par les joueurs après avoir marqué un but vont maintenant de l'équitation, à l'aviron en passant par l'aquaplane sans oublier les baisers envoyés dans les gradins et les culbutes les plus variées.
Mais à quand remonte cette pratique pour le moins savoureuse ?
Au 13 novembre 1947.
Avec l'accord du président de la Ligue Nationale de Hockey, Clarence Campbell, et à la suite d'une suggestion de Frank Patrick, on tenta une expérience visant à signaler qu'un but avait été compté. On demanda donc à un joueur ayant inscrit un but de lever son bâton et de patiner sur une trentaine ou une quarantaine de pieds.
C'est lors du match disputé au Forum de Montréal le 13 novembre 1947 entre les Canadiens et les Black Hawks de Chicago que les joueurs allaient ainsi signaler leurs prouesses offensives.
Cela ne veut pas dire cependant qu'il n'y avait pas eu auparavant des attroupements autour d'un joueur ayant compté. Certains gestes et actes de réjouissance avaient été effectués auparavant. Mais en cette soirée spéciale, cela était officiellement admis et devenait partie du spectacle.
Billy Reay a effectivement posé le geste lors du premier des deux buts qu'il devait inscrire au cours de cette rencontre. Toe Blake, qui a compté deux buts pour les Canadiens lors de ce match, ne sut pas que faire lors du premier et a oublié de faire le signal lors de son deuxième but de la soirée. Mieux encore, Roy Conacher signala qu'il avait marqué, mais un hors jeu avait été signalé, tant et si bien que le but fut refusé. Le Canadien a éventuellement remporté une victoire de 5 à 2 et l'expérience, qui ne s'annonçait guère concluante, fut poursuivie et maintenue jusqu'à ce jour.
Qui donc était le responsable de cette nouvelle pratique ?
Frank Patrick.
Né à Ottawa le 21 décembre 1885, il a grandi à Montréal et étudié à l'Université McGill. Il s'est signalé au hockey, de même qu'au football et en athlétisme et a obtenu son baccalauréat dans le domaine des arts. Au cours de ses études, il a agi en tant qu'arbitre dans la Ligue Montréal Senior et, à l'âge de 20 ans, fut arbitre lors d'un match de la Coupe Stanley.
En compagnie de son frère Lester, à l'époque un des joueurs vedettes des Wanderers de Montréal, on dit de Frank qu'il fut le premier défenseur à être le porteur de la rondelle. Auparavant, les défenseurs n'étaient utilisés que pour protéger le gardien de buts.
En tout, on attribue à Frank Patrick 22 changements de règles de jeu qui sont toujours en application dans la Ligue Nationale de Hockey. Il a notamment présenté le concept de la ligne bleue, la passe avant, le système d'opposition des équipes lors des séries éliminatoires. Toujours en compagnie de son frère Lester, il a suggéré que l'on accorde une mention d'assistance lorsqu'un but était compté. Ils ont également inventé le tir de pénalité au hockey.
Au nombre des autres innovations que l'on doit à Frank Patrick, soulignons l'utilisation de numéros sur les chandails et dans les programmes afin de permettre aux spectateurs de mieux identifier les joueurs. On lui doit aussi le droit d'effectuer une passe avec le patin sauf pour marquer un but. Il est aussi celui qui a permis aux gardiens de buts de s'écraser sur la patinoire afin d'effectuer un arrêt.
En tant que joueur, Frank Patrick a abandonné son statut d'amateur pour accepter de jouer avec les Millionnaires de Renfrew. Il avait alors, à la fin des années 1910, exigé un salaire de 3 000 $ qu'on lui accorda. Il fut à ce moment considéré comme le meilleur défenseur au monde. Après avoir oeuvré pendant de nombreuses années dans l'ouest canadien, il est revenu dans l'est à titre de directeur de la Ligue Nationale de Hockey en 1933. Il fut ensuite instructeur des Bruins de Boston et a finalement dirigé les opérations financières des Canadiens de Montréal de 1939 à 1941.
Il est décédé en 1960 à l'âge de 74 ans.