Le message publicitaire insiste sur une phrase : « These guys are good! » Bons, dites-vous. Spectaculaires, peut-être. Tiger Woods et Phil Mickelson ont offert tout un spectacle, hier après-midi, au Doral, à Miami. Un spectacle comme rêvent tous les dirigeants d'un circuit professionnel. Deux des meilleurs joueurs du circuit, nez à nez, répétant des coups tirant parfois de la science-fiction, défiant le parcours avec leur incroyable talent et offrant aux amateurs ce qu'ils recherchent.

En épiant la dernière ronde du la classique Ford, j'ai eu une petite pensée pour Ken Hitchcock, le pilote des Flyers de Philadelphie, qui, ce week-end, a fait un sérieux examen de conscience, affirmant qu'à la reprise des activités, il sera un nouvel entraîneur. « J'ai eu l'occasion de voir personnellement les conséquences qu'ont sur les jeunes du hockey mineur ce que nous enseignons dans la Ligue nationale. On enseigne la défense. On ne pense plus à l'attaque. Je vais changer mon philosophie, je suis l'un des responsables de la détérioration de notre produit au fil des ans. »

Parce que les golfeurs de la PGA pensent en fonction du fanion. Ils peuvent à l'occasion viser le milieu du vert, surtout lorsqu'ils sont en position de commande et que le peloton ne parvient pas à rejoindre le meneur. Mais, plus souvent qu'autrement, ils vont attaquer le terrain, ils vont attaquer le fanion. Sur les verts, ils vont faire preuve d'audace. Woods et Mickelson ont offert une performance exceptionnelle, hier après-midi, en pensant constamment aux coups parfaits, en jouant d'audace. On comprend mieux pourquoi le golf est le sport qui, au fil des ans, s'est le mieux adapté aux exigences du consommateur. Les gens veulent voir les joueurs poussés leur talent à la limite, ils veulent voir Tiger Woods, avec son bois un au tertre de départ, loger la balle sur le vert, comme ce fut le cas, samedi, au 15e trou, une normale quatre de 372 verges.

J'espère que Hitchcock a suivi les deux dernières rondes de la Classique Ford. Sans doute les grands joueurs du circuit de la PGA vont l'inspirer à aller plus loin dans ses intentions de redonner au hockey ses attributs. De redonner aux meilleurs patineurs les outils dont ils ont besoin pour s'épanouir, pour étaler leurs talents. Le golf est un sport individuel, c'est vrai, mais le hockey peut aussi à l'intérieur de ses règles du jeu et des systèmes qu'on cherche à implanter devenir un sport spectaculaire. Le Lightning de Tampa Bay l'a prouvé l'hiver dernier.

Reste à souhaiter maintenant que Hitchcock entraînera d'autres entraîneurs dans cette nouvelle orientation.

Un peu de sérieux, s-v-p!

Plutôt que de chercher des solutions, plutôt que de mettre des idées intéressantes sur la table, voilà que les agents veulent laisser leurs empreintes sur un conflit déjà passablement débile et inutile.

. On parle d'un tournoi l'an prochain si jamais il n'y avait pas de saison 2005-06;

. Les dirigeants de WHA, avec la complicité de certains agents, veulent organiser un tournoi le 19 mai prochain;

À cela, ajoutons un commentaire de J.P. Barry, affilié à la société IMG et basé à Calgary : « Qu'est-ce que les gens préféreraient surveiller : un match avec Jagr, Sundin et Thornton, au Copps Coliseum de Hamilton, ou encore un match impliquant des joueurs de remplacement au Air Canada Center? »

Je ne vois pas le point. Les agents ne sont pas là pour provoquer, ils sont là pour apporter des suggestions intelligentes, des solutions qui parviendront, éventuellement, à remettre le hockey sur la bonne voie. Ils en ont les capacités et ils en ont les pouvoirs. Si, pendant 10 ans, ils ont roulé sur l'or, si pendant 10 ans, ils ont pu faire avaler n'importe quoi aux propriétaires, c'est le temps de retourner l'ascenseur.

Ils ont aussi le devoir de contester les idées de Bob Goodenow. En bout de ligne, ce sont les agents qui décident du salaire des joueurs, ce sont eux qui mènent les négociations avec l'employeur et non pas Bob Goodenow. Ce sont les agents qui s'assurent que leurs clients travaillent dans les meilleures conditions. Ce sont les agents qui, en principe, font respecter les règles de la convention de travail. Et ce sont eux qui depuis le début du conflit peuvent discuter autant avec les joueurs qu'avec les propriétaires.

Par conséquent, ils doivent maintenant s'impliquer à part entière dans les prochaines discussions relativement à une nouvelle convention collective. Qu'ils mettent toutes leurs énergies sur les négociations, qu'ils s'assurent d'avoir toutes les informations pertinentes et qu'ils oublient les provocations. Le hockey a déjà le visage passablement tuméfié qu'il n'a pas besoin d'un nouveau rival. Ce qu'il a besoin, ce sont des gens intéressés à mettre un terme à ce stupide conflit et qu'on déploie une éventail d'idées tout aussi intéressantes les unes que les autres. Pas des suggestions comme l'organisation d'un ridicule tournoi le 19 mai alors qu'à London, en Ontario, ce sera la fête du hockey junior avec la présentation du tournoi de la coupe Memorial.